Chapitre 7 : 208 (1/2)

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Vendredi 1er octobre,au soir.

Mary était prête à sortir avec son amoureux, comme prévu le mardi précédent. Mais bon, elle comptait bien lui faire sentir que ça n'allait pas. Il allait devoir s'expliquer. Certes, ses histoires amoureuses précédentes appartenaient au passé, mais il avait fait des erreurs, et Mary voulait savoir pourquoi, et dans quelles conditions. Rajoutons à cela que sa Mimi était toujours aussi déprimée, ce qui avait le don de déprimer Mary également, un peu plus qu'habituellement en tout cas. D'après ce qu'elle savait,Nicolas n'avait pas parlé à Mina depuis le mardi soir, et cette dernière le vivait très mal..

Mary avait mis son slim fétiche noir, et une chemise blanche manche courte cintrée. Elle enfila ses ballerines habituelles, ses cheveux étaient relevés en un chignon stricte, pour une fois. Elle ne s'était pas maquillée, ce qui allait peut-être déjà mettre la puce à l'oreille de Julian sur son état d'esprit. Car, toujours, lors du peu de sorties ou de fêtes qu'ils avaient passées ensemble, elle s'était faite belle... Là,elle était jolie, c'était déjà suffisant pour un coureur de jupons. Il devait passer la chercher d'un instant à l'autre, mais Mary voulait s'assurer que Mina tiendrait le coup, seule un vendredi soir. Elle entra dans la chambre de sa cousine qui était à son bureau, en train d'étudier. Elle lui fit un sourire forcé en la voyant passer le pas de la porte...

-Comment tu vas Mimi chérie ?
-Ça va... Il faut que ça aille. Donc ça va.
-Toujours pas de nouvelles ?

Mary posa cette question tout en s'approchant de Mina et en posant ses deux mains sur le bord du bureau. La plus jeune répondit, tristement.

-Non. Silence radio...
-Tu devrais sortir, ça te ferait du bien, tu crois pas ?
-J'ai pas envie.
-Mais c'est pas en restant ici que ça ira mieux non plus tu sais.
-Si je sors, c'est avec la bande, donc avec Nico qui va pas arrêter de draguer Marnie ou Justine ou Caro, ou n'importe quelle fille qui passera sous sonnez. Et ça je m'en passerai vraiment.
-Mouai... Et demain soir?
-Non plus.
-Y'a pas l'anniversaire de Justine ?
-Si, mais Nico y sera, alors pas moi.
-Tu pourras pas l'éviter éternellement.
-C'est décidé. Point barre !
-Ok ok...

Mary sentit son portable vibré, Julian était arrivé.

-Je vais y aller ma cocotte. Tu m'appelles si ça ne va pas d'accord ?
-Oui, ça marche.

Mary l'embrassa sur la joue, un bisou bien baveux, bien tendre, bien agaçant, mais c'était un de leur nombreux trucs, à elles deux. Elle sortit de la chambre et descendit les escaliers sans se dépêcher, sentant encore une fois son portable vibrer, il n'avait qu'à sonner à la porte, après tout. Elle prit sa veste, ses clés et salua son oncle et sa tante,contents de la voir sortir. Julian était adossé contre sa voiture, son portable en main, il était époustouflant de beauté et de classe dans son jean noir avec son tee-shirt basique blanc, tellement simple, tellement beau.

Mary prit bien son temps pour le rejoindre et descendre les escaliers, elle lui fit un baiser court, très court en lui disant bonjour. Et elle rentra tout de suite après dans la voiture. Sans un mot de plus... Ils allaient rouler seulement 10 minutes, mais elle comptait bien planter le décor, et elle ne perdait pas de temps. Il voulut glisser sa main sur la cuisse de Mary, elle détourna le regard, le laissant faire, mais l'ignorant, se retenant de frissonner... Et elle y arrivait, elle en était contente, elle apprivoisait doucement l'effet qu'il lui faisait. Il enleva directement sa main, et se reconcentra sur la route...

-Est-ce que ça va, Mary ?
-Bien.

Elle répondit brièvement sans lui retourner la question. Il n'aurait pas trouvé ça bizarre au début, mais là, il comprenait que quelque chose clochait. Il ne savait juste pas encore de quoi il s'agissait. Il ne la dérangea plus durant les dernières minutes de trajet, jusqu'à être arrivés devant la maison des Jost. Elle sortit de la voiture et se dirigea sans l'attendre vers les vignes, elle connaissait le chemin, il prit son sac à pique-nique et la rejoignit à grande enjambées, agacé par la situation. Il n'était pas habitué à ça, généralement c'était lui, qui la "dominait".

Les Vignes de la TendresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant