Chapitre 12 : Je ne suis pas un objet. (4/4)

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-Je donne mon sang Mary. Alors ne t'en fais pas pour ça, jamais je ne t'aurais mise en danger. Tu le sais non ?
-Oui, excuse-moi. C'est juste qu'on a pas réfléchi hier soir et...
-Je te jure que tu ne risques rien, je fais un test demain sans faute pour te rassurer.
-Merci...

Elle lui déposa un baiser bref pour se blottir dans ses bras, bien qu'en bougeant, sa cheville lui arracha un gémissement.

-Tu as mal ? Beaucoup ?
-Non, non . Ça va aller, ne t'en fais pas.

C'était faux, bien sur. Elle ne voulait juste pas entendre encore une fois la superbe proposition de Julian de l'emmener à l'hôpital, alors elle se força à sourire, profitant du son harmonieux du cœur de son chéri.

-Mary...
-Ça va ! Julian, ça va, je te le promets.
-D'accord... Moi aussi j'ai une question.
-Vas-y.
-Tu prends bien la pilule ?
-Oui. Tu le sais, je l'ai déjà prise devant toi.
-Je veux dire... sérieusement ?

Mary releva le regard vers le jeune homme. Elle fronça les sourcils, cherchant à le sonder, à voir ce qu'il pensait.

-Tu doutes de moi ?
-Non,enfin, je ne sais pas. Désolé.
-Oui,je la prends sérieusement.
-Pardon...
-Pas grave. Tu sais, si un jour je l'oublie, je te le dirai tout de suite. Jamais je ne prendrai de risque. Et si un jour on veut un enfant ensemble... D'ici, quelques longues années, n'exagérons pas hein, on le décidera ensemble.
-Dis donc... Quelle maturité, tu me surprends !
-Je peux être mature, pour ça.
-Je vois ça. Tu es formidable.

Il la serra contre lui, sincèrement. Il aurait souhaité ne plus la quitter et rester avec elle pour l'éternité,il l'aimait d'un amour infini. Tellement fort.

-Julian...Il faut qu'on parle.
-De quoi ?

Le jeune homme s'interrogeait réellement... Quelles doutes pouvaient-elles encore avoir. Elle se détacha de lui pour le regarder dans les yeux.

-Ta colère... ta violence... d'où ça vient ?

Julian grimaça... Qu'elle veuille reparler de ces moments douloureux était légitime, elle avait besoin de comprendre ce qu'il se passait. Il secoua la tête de gauche à droite en fermant les yeux, et lui mentit, pour la première fois. Il mentait excessivement mal, Mary n'était pas dupe.

-Je ne sais pas Mary.
-Tu mens. Tu me mens... Tu ne mens jamais. Pourquoi tu fais ça ?

Julian soupira lourdement. Il allait devoir en parler, il fallait qu'il se confie, il fallait qu'elle comprenne. Elle en avait besoin. Toujours son regard plongé dans celui du jeune homme, elle essaya de lui donner le courage nécessaire, parlant doucement, comme à un bébé.

-Ça ne peut pas être si grave...
-Pour moi ça l'est.
-Dis-moi, s'il te plaît.
-Ok...-il déposait les armes- ça ne m'est jamais arrivé, d'être dans un tel état, avant de te rencontrer.
-C'est moi qui te rend comme ça ? C'est de ma faute ?
-Non,c'est pas ce que je veux dire. Je ne sais pas comment te le dire.
-J'ai tout mon temps.

Il détourna le regard et s'éloigna d'elle. Elle ne bougea pas, de toute manière, sa cheville ne lui permettait pas vraiment... Mais elle sentait son cœur se serrer dans sa poitrine, elle ne savait pas à quoi s'attendre. Il regardait par la fenêtre, il laissait son regard se perdre vers le jardin, et il commença à parler.

-Tu as remarqué qu'il n'y avait aucune photo de moi au collège, à mon bureau ?

Mary était surprise, elle ne comprenait pas du tout où il voulait en venir. Elle prit quelques secondes pour réfléchir.

-Oui, maintenant que tu le dis.
-C'est parce qu'on a déménagé, quand j'avais 11 ans, dans le sud, à Montpellier.
-C'est une belle ville...
-Pas pour moi.
-Pourquoi ?

Les Vignes de la TendresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant