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22- L'après midi

Personnages principaux :

Anakin Arvanitis, 18 ans anniversaire le 2 janvier

Eric Guenola, 18 ans anniversaire le 14 février

Personnages secondaires :

Tonio Di Marco, 21 ans

Grand-mère d'Anakin vit sur l'ile Tinos

***

Anakin

J'ai bien aimé m'enfuir avec Éric ce midi, par contre, tomber sur ma mère à la boulangerie ce n'est pas de bol.

Éric a raison, on aurait dit qu'elle savait.

Quand j'arrive au lycée mes copains me sautent dessus me demandant où j'étais passé.

─ Bande de commère ça ne vous regarde pas !

Ils me bousculent mais je ne me laisse pas intimidé. Je ne leur dirai jamais, ils ne seraient plus pareils avec moi.

Arnaud chahute avec nous, mais il s'arrête soudain en disant qu'il ne se sent pas bien. En plein cours de math il s'évanouit.

Les surveillants appellent déjà les pompiers et il est emmené aux urgences. Mon après-midi en classe est foutu, paniqué j'écris à Éric.

─ Tu fais quoi ?

─ Je suis en cours idiot que veux-tu que je fasse et tu vas nous faire repérer si tu passes ton temps à m'envoyer des mots doux ! Continue.

Il a raison c'est moi qui déroge à la règle que j'ai fixée. Lui s'en moque il assume son homosexualité. Il ne l'avait pas fait avant à cause de sa conquête internet pour garder le mystère. Quel tricheur rusé !

─ Ca va Ani mon amour ? Éric s'inquiète.

─ J'ai un copain qui est parti à l'hôpital et puis ma mère qui nous a surpris.

─ Elle nous a surpris à acheter un sandwich sur l'heure du déjeuner... il y vachement plus compromettant crois-moi ! Tu veux venir chez moi ce soir ?

C'est ce dont j'ai envie d'être avec lui de lui parler de mes craintes pour Arnaud sur la vie en général.

L'après-midi traine en longueur et les épreuves du bac blanc approchent. Nous avons un cours d'orientation dans l'après-midi : Je n'ai toujours pas trouvé d'autres filières que médecine.

Je lui envoie encore un message pour lui demander ce qu'il fera l'an prochain.

─ Droit ! Je fais mon entrainement de boxe thaï ce soir tu m'admireras.

─ Tu me donnes faim de toi.

─ Tu écris à qui ?

Je sursaute Marcus me parle alors que j'étais en train de roucouler avec Éric et je suis complétement perdu.

─ Tu n'arrêtes pas de texter sur ton portable tu écris à qui ? Tu as des nouvelles d'Arnaud.

─ A personne.

─ Alors ça c'est la meilleure !

─ Je n'ai pas de nouvelles pour Arnaud, je rectifie gêné.

─ Avoue tout à tonton Marcus.

─ Non et ce soir je ne vais pas à l'entrainement !

─ Carrément ! Houlà Anakin mais qu'est-ce que tu fabriques !

J'ai écrit à ma mère pour la prévenir que je dors chez un copain. Elle ne parait pas étonnée, elle doit croire que c'est une copine ou alors elle sait déjà que c'est le garçon de la boulangerie.

─ Pas de bêtise me dit-elle.

Éric fait son cours de boxe thaï. Je l'admire assis le long du mur me faisant discret.

L'entrainement est long, enfin il a terminé et me sourit. Il me tend les bras pleins de sueurs, mais ce n'est pas ce qui va me rebuter.

Après il m'entraine dans la cuisine et prépare le repas.

─ Tu vis seul vraiment.

─ Oui mon père est en mer pour plusieurs semaines encore.

J'ai toujours cru qu'il bluffait et que son père arrivait après que je sois parti. Je n'ose pas imaginer rester seul deux jours alors plusieurs semaines.

Il est complétement autonome le contraire de moi. On mange il cuisine bien.

─ Ton père est vraiment gay ?

Il hoche la tête.

─ Il n'a jamais trouvé personne ?

─ Non mais c'est compliqué comme il est tout le temps en voyage. Enfin il vient de rencontrer quelqu'un, mais les absences de plusieurs semaines vont compliquer les choses.

Je l'embrasse. Il me rend mes baisers et me prends dans ses bras.

Ensuite direction sa chambre ou il satisfait tous mes désirs.

Le matin nous prenons notre petit déjeuner tous les deux. C'est cool d'être avec lui malheureusement je ne pourrai pas recommencer souvent.

─ Tu fais quoi pour les vacances de paques ? me demande-t-il.

─ Je ne sais pas encore quelque chose avec toi. Et Il y a un sujet qu'on n'a pas évoqué.

─ Qu'un seul ? Je me moque.

─ Monsieur est spirituel ! La fidélité ?

─ Ah moi pas de danger ! je n'ai trouvé personne en deux ans, ça serait malheureux que j'en trouve deux en même temps.

─ Et si ça arrivait ? demande Éric.

─ Attends laisse-moi réfléchir je n'y avais pas pensé. Toi tu as des occasions ?

─ Oui.

─ Alors continue, ne change rien à ta vie.

─ En fait honnêtement je n'ai plus envie d'aller avec d'autres.

─ Tu fais comme tu veux.

On s'embrasse encore je regarde l'heure qui tourne il va malheureusement qu'on y aille si je sèche ma mère va faire un calcul simple. C'est un crève-cœur de nous séparer pour aller en cours, c'est trop nul.

Le matin, nous recevons un message d'Arnaud sur notre conversation de groupe, que je relis en boucle plusieurs fois refusant d'y croire : Il a un cancer.

Je regarde mon écran sans le voir j'ai les yeux qui se remplissent de larme et je ne regarde pas les autres.

Ma mère m'appelle à l'intercours.

─ Ani on a eu des nouvelles d'Arnaud.

─ Oui, il nous a dit.

─ Le traitement va être fait en urgent, la chimio ne peut pas attendre.

─ Je ne sais même pas ce que c'est une chimio et à quoi ça ressemble.

─ J'aurai voulu que tu n'entendes jamais ce mot de ta vie. Tu fais attention en rentrant je t'attends à la maison.

─ Tu as laissé la pharmacie ?

─ Je ne me sentais pas bien non plus, avoue ma mère.

─ Tu n'as rien ?

─ Non rassures toi ! mais je veux être là pour ton retour.