Commence par tomber!

Joy : sa personnalité devient un aimant

— Quelque chose me dit que je pourrais te poser la même question Adam ?

— C'est trop tard pour moi ! Mais toi tu...

— Pourquoi ce serait trop tard pour toi et pas pour moi ? Oh et puis je n'ai pas envie de comprendre, j'ai juste envie de calme là, tu veux bien ?

Assise sur le canapé, je lui fais signe de venir à côté de moi. Bien trop fatiguée pour tout contrôler, je pose doucement ma tête sur son épaule. D'abord surpris, il finit par se détendre.

— Adam, pour hier, je ...

— T'en fais pas.

— Si parce que je ne veux pas que tu croies que...

— Je ne crois rien du tout, on a tous notre histoire, nos blessures, je ne suis personne pour juger alors que moi-même je n'ai pas toujours fait les bons choix.

— Tu as dit que tu n'aurais pas dû débarquer et pourtant tu es revenu.

— Je voulais m'assurer qu'il ne t'arrive rien ce soir, je n'aurais peut-être pas dû encore une fois.

Ses doigts se crispent sur son jean, et mon nez dans son cou, j'inspire son parfum. Son torse se soulève plus rapidement, et je glisse mes doigts entre les siens :

— Tu as raison, Max est louche, reste près de moi s'il te plaît. Je marcherais encore au-dessus de l'eau mais reste là.

Mes doigts dessinent maintenant de petits cercles sur sa peau. Je ne retiens plus ce qu'il provoque en moi, je suis bien trop épuisée pour ça.

— Ne m'en veux pas si je m'endors s'il te plaît, mais reste là cette nuit. Enfin, si personne ne t'attend.

Je réalise tout d'un coup qu'il pourrait très bien avoir quelqu'un dans sa vie. Je ferme les yeux espérant une réponse plutôt que ce long silence.

— Personne ne m'attends. Plus personne ne m'attendra Joy, et plus personne ne s'inquiètera pour moi. Alors s'il te plaît laisse-moi au moins m'inquiéter pour...

**

Je me réveille au son de la douche, paniquée, et mets quelques secondes à me rappeler ce qui s'est passé ; je lui ai demandé de rester, et me suis endormie avant qu'il n'ait fini sa phrase.

Fixant le plafond, j'essaye de trouver quelque chose qui ne m'attire pas chez lui. Rien, parce que chaque trait de sa personnalité devient un aimant auquel chaque jour j'ai un peu plus de mal à résister. Le bruit d'un parfum ou d'un déo se rependant sur sa peau, et j'essaye de calmer mon cerveau qui se met à carburer.

— Excuse-moi, je t'ai réveillé ?

Je sursaute et manque de tomber :

— Oui, enfin...Non, je...

— Ne te lève pas, attends.

— Quoi ? Mais pourquoi ?

— Tu avais des vertiges hier soir et tu t'es endormie sans rien manger. Alors, tu vas d'abord avaler quelque chose s'il te plaît.

Il essaye de dissimuler son sourire et moi je finis par craquer.

— Et bon, je n'ai pas envie de devoir te relever si tu venais à tomber et puis tu ...

Je n'ai pas envie de l'écouter, je me lève, m'approche de lui, et plus aucun de nous deux n'ose respirer :

— Joy, je...

Nos visages ne sont plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre.