Angie :je ne te fais plus confiance

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Je cours sans savoir où je vais vraiment. Je sais juste qu'il commence à faire froid et que je retiens aussi bien que mal mes larmes qui ne demandent qu'à couler. Mais je veux être forte, je ne veux rien montrer.

**

Dès qu'Hannah est repartie, j'ai compris qu'Ira comptait bien en profiter. Elle s'est approchée de moi et m'a soufflé :

— Je suis désolée, je ne sais pas ce que tu trouves à Hannah, elle ne te mérite pas, elle ne fait pas vraiment attention à toi. Alors que moi ...

Et puis elle a tendu une main vers moi et calé doucement une mèche derrière mon oreille. Je me suis figée, comme terrorisée. Je ne connaissais pas cette fille et ne savais pas de quoi elle était capable et jusqu'où elle aurait pu aller. Je reculais pour ne pas qu'elle puisse me toucher, mais contre le plan de travail de la cuisine, je n'avais pas une grande zone de repli. Quand elle a posé sa main sur moi, la brûlure a été telle, qu'une douleur dans la poitrine m'a pris d'un coup. J'ai hurlé, et heureusement, ça l'a effrayée et elle s'est reculée :

— Il se passe quoi là ?

Je l'ai regardée, complètement effrayée par l'intensité de ce que je venais de ressentir. Je savais que je ne pouvais pas rester une minute de plus dans cette pièce avec elle ni même dans cette maison.

**

Le ciel devient noir en quelques secondes, puis la foudre laisse place à une pluie glaciale. Je me retrouve dans un village qui semble déserté par ses habitants et m'appuie contre un mur de pierre, j'ai juste envie de disparaître et que ça s'arrête.

En face de moi, une silhouette qui se rapproche :

— Hannah, qu'est-ce que tu ...

Elle avance sans rien dire jusqu'à ce que son visage ne soit plus qu'à quelques centimètres de moi, fixant mes lèvres. Ma respiration s'accélère :

— Ne fais pas ça, tu sais ce qu'il va se passer !

Elle se colle contre moi, sa joue presque contre la mienne quand elle murmure :

— Dis-moi que tu n'en as pas envie et je ne le ferais pas. Dis-le-moi.

Elle souffle entre ses dents serrées et sa respiration va tout aussi vite que la mienne. Je tremble de désir et elle le sait. Elle sait que je n'attends qu'une chose, et elle ajoute :

— Je me fiche de ce qui va se passer, t'entends ?! Je veux que tu sois à moi, et que je sois à toi !

Alors elle colle ses lèvres sur les miennes et toute la chaleur de sa peau envahit la mienne. Mais en quelques secondes, elle se retrouve projetée plusieurs mètres en arrière :

— Hannah ! Hannah, ça va ?

Je suis tétanisée contre cette paroi trempée, l'eau ruisselle sur mes joues et je n'ose plus bouger.

Hannah se lève et hurle, en regardant vers le haut :

— Je me fiche de ce qu'il va se passer, t'entends ! Elle est à moi ! C'est trop tard !

Alors elle marche d'un pas décidé, lève mon poignet, sa main sur la manche de ma veste et, dans un souffle saccadé, me dit :

— Je vais recommencer, t'es prête ? Je vais recommencer jusqu'à ce qu'il ne se passe plus rien !

— Fais pas ça Hannah ! Tu vas te blesser et ...

Ma voix tremble pourtant j'ai envie qu'elle le fasse, je veux sentir sa peau contre la mienne encore une fois.

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