The Forged Girl

11. Revendication

Chapitre 11

Revendication

Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis retrouvée dans cette position depuis que j'ai posé les pieds en Italie.

Encore une fois, depuis qu'on m'a kidnappée et ramenée dans cet endroit maudit, je perçois de fortes voix à l'intonation grave. Jamais je n'ai eu l'occasion d'entrer une femme, comme si c'était un privilège pour eux.

Je vais finir par avoir la moustache qui germe si je reste dans cet endroit remplit de testostérone.

Tout en ouvrant les yeux lentement, ma tête moins douloureuse, je suis une nouvelle fois dans une chambre, différente de la dernière, je ne suis toutefois pas allongée dans un lit mais assise sur un siège en cuir frais.

Une mèche de cheveux dans les yeux, je vais pour l'enlever mais mes mains sont retenues aux accoudoirs du siège. Mes poignets lacérés par les menottes qui me retiennent, je finis par jeter un rapide regard à travers la fenêtre de la chambre.

Le soleil est en train de se coucher, une journée de plus vient de passer, papa et maman doivent être fou d'inquiétude. Maman doit passer tout son temps à crier sur papa, à fouiller ma chambre de stresse. Papa lui doit être derrière son écran d'ordinateur, nuit et jour à ma recherche.

L'idée de fuir n'est plus dans mes plans. Ils connaissent ma vie, mes relations mais surtout ma relation avec papa, que jamais je ne me permettrais de m'être en danger. Quoi qu'il puisse arriver, je ne peux pas perdre mes parents.

Je me dois de changer de tactique. A présent, je vais me comporter comme une gentille fille, devenir adorable et récolter le plus d'informations possibles pour pouvoir les fournir aux policiers lorsque j'aurais l'opportunité de fuir.

J'ai un mois ni plus ni moins pour partir. Le temps que j'arrive à gagner la confiance de l'un de ces trafiquants d'enfants. Ensuite, je rentrerais. Un mois avant qu'il ne m'est mon nom dans le dossier mort susceptible.

Tout en étirant mon dos comme je le peux après avoir repris ma respiration. La couleur de la robe qui cache à la vue de tous a remplacé mes précédentes affaires. Mon épaule bandée, je la bouge légèrement. Aucune douleur, mes membres sont intacts.

Bizarrement, je me sens en pleine forme, du peu que je me souvienne, je suis tombée par terre sans que je ne l'ai planifié. Pourtant, je n'ai pas l'impression de m'être blessé. Bon après, au vue de mon mètre soixante, la chute n'est pas non plus mortelle.

– La petite est enfin réveillée.

Mon regard suit le son de cette voix inconnu. Derrière le lit, un homme accoudé contre le mur est posé, caché dans l'ombre des meubles. Il soutient mon regard tout en se relevant.

– Qui êtes-vous ?

Il s'approche de moi, à pas lent.

– Celui qu'on a chargé pour te surveiller. A ce que j'ai compris, la demoiselle est furtive.

Une arme accrochée à sa ceinture pend vers le sol. Il ne prend pas la peine de la cacher, jugeant nécessaire de me la montrer.

– Détachez-moi, j'ordonne froidement, prise d'une nouvelle énergie.

– Tu comptais aller où, petite ? demande-t-il tout en s'asseyant sur le siège posé en face duquel je suis assise.

– Visiter les lieux quelle question ! Où est-ce que je pourrais bien aller ? je réplique, me foutant ouvertement de lui.

A mes propos, il ravale son sourire. Du bruit proche de la pièce où nous nous trouvons. La porte de la chambre s'ouvre à la volée. Me dévissant le cou tel une chouette, un homme brun s'exclame dans un accent anglais.