Chapitre 12
Minorité
– Dove cazzo è lei ! Elle est où putain !
Sa voix résonne plusieurs fois dans la pièce. D'où je suis, je peux l'entendre claquer la porte et crier des ordres à ses hommes d'un ton autoritaire. Je dois à tout prit ranger le dossier avant qu'il ne le remarque. Dans la foulée, je pousse la chaise qui grince contre le parquet, mes dents se serrent, je range le dossier en vrac dans le tiroir le plus rapidement possible, puis vient me relever à l'instant où le bruit de ses pas résonnent de nouveau dans la pièce, furieux.
A la seconde où il m'aperçoit, les lèvres pincées et le regard fermé, un sourire timide relève mes joues dans le seul but de le calmer.
– Non disturbarmi ! Ne me dérangez pas ! Crie-t-il en fermant la porte derrière lui.
Dans une démarche mesurée, il se rapproche de moi si lentement qu'on pourrait le comparer à un Alligator en pleine chasse meurtrière. Discrètement, je ferme le tiroir avec mon genou en espérant qu'il ne le remarque pas.
Les yeux fuyant, mes pas m'emmènent avant que je ne le comprenne vers son corps droit. Son couteau fermement ancré dans la paume de ma main, je la lui tends arrivé à une distance vitale.
– Garde le, refuse-t-il sèchement, ses dents claquant les unes sur les autres.
– Je ne veux pas de ça sur moi.
– Parce que tu préfères attendre la mort les mains dans les poches ? Garde-le, répète-t-il plus froidement.
Ma main vide de tout poids sur ma hanche, je continue de lui tendre dans l'espoir qu'il l'attrape par la force de la raison.
– Un couteau face à une arme à feu c'est perdu d'avance. Alors pourquoi le garder ? Puis c'est le tien.
La commissure de ses lèvres remonte dans un sourire étrange le long de son visage à la barbe naissante.
– Tu comprendras bien vite ragazza, qu'aucune arme est inutile. Et je peux te le prouver maintenant.
Ses propos me frappent d'amblée, je recule face à leur dureté. La menace sous-jacente je lui réponds.
– Non, non. Pas la peine de me le montrer, je le garde.
Le manche serré contre la paume de ma main, je la baisse de sa hauteur avant qu'il ne prenne ses paroles au pied de la lettre.
– Comment va ton épaule ? finit-il par dire, les yeux dans la vague.
Parce que maintenant il s'inquiète de mon état de santé. C'est un peu tard.
– Tu t'en préoccupes après m'avoir torturé ? Comment ça s'appelle déjà ce trouble... je l'ai vu à la télé l'autre jo...
– Il ne fallait pas me désobéir, me coupe-t-il froidement, les bras ballant le long de son corps.
Lui désobéir ?
– Mon épaule est invalide mais je ne ressens plus de douleur.
Le mouvement de sa tête à l'affirmatif, sa pomme d'Adam revient au galop, roulant dans une lente descente aux enfers.
– Que s'est-il passé ? je demande, l'espoir transperce ma voix de voir débarquer papa en char d'assaut pour tout faire péter.
Son corps statufié se mouve à nouveau dans une rapidité déconcertante. En quelques enjambées, il atteint son bureau avant de s'y asseoir. Ses mains posées à l'arrière de sa nuque, sa tête roule à son tour.
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The Forged Girl
Teen FictionTout le monde me surnomme Fright. Mais mon vrai prénom est Aaron. J'ai une réputation à en faire pâlir plus d'un sur terre. Et je ne m'en prive pas, loin de là. Mon côté sombre prend toujours le contrôle. J'aime voir ces pauvres ordures se soumettr...