Chapitre 40: Trois petits mots.

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Février débutait. Dehors, la nature était recouverte d'une épaisse couche de neige et le lac du parc recouvert de bien assez de glace pour permettre de se déplacer dessus sans risque. Confortablement installé dans un fauteuil, Harry contemplait depuis sa fenêtre le paysage blanc tout en savourant un chocolat chaud. À cet instant, il n'aurait pu trouver activité plus apaisante que d'observer la froideur de l'hiver étant soi-même enveloppé par la douce chaleur d'un bon feu de cheminée.

Ces derniers jours avaient été plein de surprises. À présent sa mémoire était presque entièrement revenue. Seules quelques brides de souvenirs lui échappaient encore parfois et son enlèvement par le Pr Dumbledore restait un trou noir et probablement définitif de son passé. Mais sur ce dernier point, Harry n'était pas certain que ce soit une mauvaise chose. Ses amis et Tom avaient plutôt parus soulagés quand il leur avait fait part de cet état de fait. Ils ne voulaient certainement pas qu'il se souvienne de cet épisode traumatisant de sa vie et Harry devait bien admettre qu'ils avaient quelque part raison.

Bien entendu avec les souvenirs étaient revenus les sentiments, à la fois troublants et saisissants. Au début il avait été choqué, et même écœuré, de ressentir tant d'amour pour Voldemort. Cet être abject avait tué ses parents et il ne savait combien d'autres personnes innocentes. Et pourtant au fil des jours il avait refait le même parcours que quelques mois plus tôt. Harry avait redécouvert cet homme, son combat, sa vrai personnalité. Et petit à petit, sans qu'il ne le réalise vraiment, Voldemort était redevenu Tom dans son esprit. Il avait eu beau combattre ses sentiments, il l'aimait. C'était aussi simple que ça.

Harry ne s'était pas pour autant laissé aller tout de suite. Tout avait été trop rapide pour lui. La grossesse, la trahison de Dumbledore, le fait qu'il soit le compagnon du plus grand mage noir du pays. C'était trop de choses à encaisser d'un coup. Alors pour se préserver, il avait repoussé tant bien que mal son compagnon afin d'avoir l'illusion qu'il avait un minimum de contrôle sur ce qu'il lui arrivait. Mais Tom avait fait quelque chose qui avait définitivement changé le comportement d'Harry à son égard. Il avait ramené Lupin et les Weasley.

Depuis Harry était aux anges. Après avoir longuement rassuré les trois sorciers sur son sort, il avait pu gouter à nouveau au bonheur d'être auprès de sa famille de substitution. Moly Weasley, en mère dévouée qu'elle était, avait pris soin d'eux. Une fois qu'elle eut appris ce que son fils et Hermione avaient eux aussi subit, elle avait couvé les trois jeunes de toutes ses attentions. Ron, qui était un peu gêné du trop-plein d'affection de sa mère, ne disait pourtant rein, trop heureux de la retrouver. Hermione recevait avec joie la tendresse et le réconfort que ces parents ne pouvaient pas lui offrir pour le moment. Quand à Harry, il profitait de l'expertise d'une femme qui avait mis au monde sept enfants ce qui le rassurait grandement sur l'avancée de sa grossesse.

Pour ce qui était de Mr Weasley et de Remus Lupin, Harry devait bien avouer que depuis qu'il les avait assurés de sa santé et sa sécurité auprès de Tom, et bien il ne les avait pas beaucoup vus. Les deux hommes avaient longuement réfléchit avant de s'entretenir des heures avec Tom. Les pratiques et la félonie de Dumbledore les avaient révulsés. Les deux membres de l'Ordre ne se retrouvaient plus dans cette organisation qui ne défendait en rien les valeurs dans lesquelles ils croyaient et pour lesquelles ils s'étaient battus tant d'années. Depuis c'était un véritable conseil de guerre qui s'était instauré au château.

Résultat, Harry ne voyait pas non plus Tom aussi souvent qu'il le voudrait. Ce n'était pas comme s'il se sentait seul. Depuis que son compagnon avait pris le contrôle du ministère, Poudlard était fermée. De ce fait en plus de Ron, Hermione et Gaby, Draco, Pansy et les autres passaient le voir assez régulièrement pour prendre de ses nouvelles et le distraire un peu. Cependant, plus le temps passait et que ses sentiments se faisaient plus clairs, il ressentait de plus en plus le besoin de partager des moments plus intimes avec son compagnon. Entre l'enlèvement, le coma et l'amnésie, cela faisait près d'un mois et demi que les deux hommes n'avaient plus de vie de couple. Et ses hormones d'homme enceint n'étaient pas vraiment d'accord avec cet état de fait.

les Ténèbres lui vont si bien (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant