Chapitre 9: Arrivée en enfer.

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Flash-Back.

Harry en avait plus qu'assez. Cette année aussi il était obligé de rester cloitré dans cette maudite maison avec sa maudite famille pour tout l'été. Pourquoi le Pr. Dumbledore refusait-il encore de le laisser quitter Privet Drive? Il aurait tellement préféré se rendre chez la famille Weasley ou au QG de l'Ordre. Mme Weasley lui aurait rappelé ce que cela fait d'avoir une mère, il aurait revu ses amis, pris connaissance des nouvelles farces des jumeaux. Même rester deux mois entier dans la vieille demeure Black, qui lui rappelait pourtant tant de souvenirs douloureux depuis la mort de Sirius, aurait été préférable. Au lieu de cela il devait supporter les Dursley jusqu'à la rentrée sans avoir le moindre contact avec le monde sorcier.

Le jeune homme tourna mollement la tête vers la porte de sa chambre là où lui parvenait le bruit de la tante Pétunia en train de passer l'aspirateur. Cette femme n'était pas humaine. Comment pouvait-on faire le ménage par une chaleur pareille? Il haussa des épaules avec un sourire d'autodérision. Sa tante pouvait astiquer la maison de fond en comble si ça lui chantait, il savait pertinemment qu'elle ne mettrait pas un pied dans sa chambre. C'était une sorte d'accord muet qu'ils avaient passé tous les quatre. Harry faisait comme s'il n'existait pas et le reste de la famille l'ignorait purement et simplement. Ce petit arrangement l'avait plus que satisfait au départ mais après une quinzaine de jours l'ennui avait pris le pas sur son désir de tranquillité. Ne pouvant ni voir ses amis, ni échanger le moindre courrier avec eux, les distractions commençaient à se faire rares.

Mais à quoi pensait Albus en l'envoyant ici? D'accord la maison lui conférait une protection contre Voldemort et ses sbires, mais ce n'est pas comme s'il pouvait l'atteindre au manoir Black qui était protégé par le sortilège du gardien du secret. Pourquoi s'obstiner à le tenir à l'écart? Il avait bientôt dix-sept ans, la majorité, il était apte à prendre ses décisions seul. Il appréciait vraiment tous ces efforts pour le protéger, il ne s'était jamais senti appartenir réellement à un monde avant de découvrir la magie. Mais maintenant c'était la guerre. Pourquoi rester caché comme cela alors que d'autres se battaient?

Il ne comprenait vraiment plus rien. La prophétie disait bien qu'aucun ne pourra vivre tant que l'autre survivra. Et tous ces cours particuliers avec le Pr. Dumbledore pour essayer de cerner Voldemort et apprendre l'existence des Horcruxes. Il devait trouver et détruire les fragments d'âme de ce monstre et finalement le tuer. La tâche était des plus ardues en soi sans parler du combat à mort final. Mais Harry avait accepté son sort, il avait terminé sa sixième année avec en tête une nouvelle mission à accomplir, ne sachant pas s'il devrait ou non envisager de retourner dans cette école qu'il aimait tant. À aucun moment il n'avait envisagé de commencer sa quête des Horcruxes de cette manière.

« Quelle perte de temps! Je devrais être ailleurs à m'entraîner pour combattre Voldemort. Comment pourrais-je le vaincre avec mon niveau actuel alors qu'il est un des sorciers les plus puissants du monde? » Pesta-t-il intérieurement.

De plus en plus souvent il sentait la colère monter en lui. Colère contre Albus Dumbledore qui le laisser moisir du coté moldue sans aucun contact avec l'extérieur. Contre ses amis qui, obéissants, ne passaient pas outre les directives du vieux sorcier. Et surtout contre lui-même pour se sentir si égoïste à ne penser qu'à sa petite personne alors qu'ils ne cherchaient qu'à le protéger. Mais le summum était arrivé quelques jours plus tôt, une voiture avait raté un tournant deux rues plus loin et avait foncé dans une poubelle. Il avait entendu un bruit effroyable et, pendant un moment, il avait espéré que ce soit une attaque de mangemorts. Son sang s'était réchauffé dans ses veines, son cœur s'était mis à battre à cent à l'heure dans sa poitrine. Baguette à la main, il avait attendu avec une excitation palpable de pouvoir se lancer au combat avant que sa joie mal placée ne retombe en réalisant qu'il ne s'agissait en réalité que d'un banal accident. Harry s'était longtemps demandé quel genre de personne il était pour espérer que des mangemorts viennent faire une virée à Privet Drive et que par conséquent des innocents soient mis en danger. Ce jour-là il avait été dégouté de lui-même comme jamais auparavant.

les Ténèbres lui vont si bien (Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant