les Ténèbres lui vont si bien (Terminé)

Chapitre 31: La fierté d'un père.

Rupert Labroisière était un homme mort. C'est du moins ce qu'il ne cessait de se répéter alors qu'il parcourait encore et encore le dédale des couloirs du château du Seigneur des Ténèbres. Il tourna rapidement à droite, puis à gauche et encore à gauche. Rien à faire. Il était perdu.

Une fois de plus, il allait arriver en retard à un entrainement. S'il y arrivait un jour. Cette fois McNair allait lui faire la peau à coup sûr. Ou pire. Dans un dernier espoir de retrouver son chemin, il continua sa route au pas de course. Il prit un tournant sur sa droite et passa une armure métallique. Et par l'enfer, est-ce que les portraits accrochés au mur se foutaient réellement de lui ou était-ce seulement la panique qui lui donnait des hallucinations?

Il tourna une nouvelle fois à gauche, posa le pied sur une substance liquide, dérapa avec une grâce toute relative et s'écrasa lourdement au sol. La dureté de la chute le sonna pendant un moment. Reprenant peu à peu ses esprits, il réalisa qu'il était en train de patauger dans quelque chose de froid et visqueux qui s'imprégnait à ses vêtements.

- Bordel de merde! Jura-t-il au comble de l'énervement. Qu'est-ce que c'est que ce truc?

Il releva sa main poisseuse et la porta à ses yeux avant de se figer d'horreur. Sa main était rouge. Rouge de sang. Et très certainement pas du sien. Son regard dériva lentement vers le sol pour constater qu'il était assis dans une flaque de sang. Et à deux mètres de lui, un corps. Mort? Vivant? Il n'en savait rien.

- Putain de merde!

Rupert se releva avec empressement et se jeta aux côtés du corps étendu au sol. Qui en réalité était une jeune femme totalement livide. Rien d'étonnent étant donné la quantité de sang qui l'entourait. D'une main tremblante, il rechercha le pouls de la jeune femme et soupira de soulagement de légers battements sous ses doigts. Il était faible mais bien présent.

- Allez, jeune fille. Tu vas pas mourir dans mes bras. Dit-il d'une voix tremblante en sortant sa baguette.

Le jeune homme prit une profonde inspiration pour reprendre un semblant de calme puis se lança dans une litanie de sortilèges de guérison. Malheureusement pour lui, il put vite constater qu'il était loin, très loin, d'avoir les compétences nécessaires pour soigner une blessure aussi grave.

En désespoir de cause, Rupert arracha un bout de sa cape pour s'en servir de compresse et stopper un tant soit peu le saignement. Il regarda frénétiquement à droite et à gauche mais personne n'était en vue.

- Il y a quelqu'un? Appela-t-il. J'ai besoin d'aide ici!

Pas de réponse. Mais dans quelle partie du château, d'habitude fourmillant de mangemorts, avait-il pu atterrir pour que personne ne l'entende? Il posa un regard paniqué sur la jeune femme au sol, se demandant quoi faire. Finalement, après s'être assuré que sa compresse improvisée tiendrait le coup, il se releva les poings serrés.

- T'as pas intérêt d'y passer pendant mon absence!

Sur ces derniers mots, Rupert partit en courant à la recherche des secours. Il parcouru les couloirs à une vitesse folle, d'autant plus inquiet qu'il ne reconnaissait rien autour de lui. Il tambourinait aux portes mais ces dernières restaient obstinément closes.

- Bon sang! Mais il n'y a personne dans ce foutu château ou quoi? Hurla-t-il à bout de nerfs.

La jeune femme continuait sûrement de se vider de son sang dans son coin, si elle était toujours en vie. Rupert se sentait de plus en plus impuissant. De rage, il donna un puissant coup de poing dans la porte la plus proche avant de crier de douleur.