Le docteur: Très bien ! Mesdames il se trouve que votre fils Athman est dans un état critique. Voilà maintenant près de six mois qu'il ne s'est toujours pas réveillé. Au départ, son état semblait stable mais jour après jour l'état de votre fils se dégrade. Son état chute rapidement. Je suis dans le regret de vous annoncer que votre fils Athman ne se réveillera pas. Nous sommes dans l'obligation de le débrancher dans les 48h qui suivent.
Il n'eût pas fini, qu'un cri à retentit. J'ai entendu un BOUM, il se passe quoi ?
Et delà, j'ai entendu Ummi crier comme pas possible !
Ummi: NON PAS ÇA ! YA RABBI VIENT NOUS EN AIDE ! PAS MON FILS NON YA RABBI !
C'était le chahut dans la pièce. Le docteur appelé des infirmières, ma mère semblait perdu. Je ne comprenais absolument rien. J'entendais des bruits de partout. Ummi qui criait. Tout ceci s'était passé tellement vite que j'avais complètement oublié ce qu'avait dit le docteur.
Dans la pièce où je me trouvais été de nouveau calme. Et là, les propos du Docteur me sont revenus.
J'étais perdu. Je ne savais plus quoi faire. Je voulais absolument me réveiller. J'ai essayé de bouger tant bien que mal. Mais rien à faire ..
Quelques instants sont passés, puis là, j'ai senti la pièce se remplir. J'entendais du brouhaha dans la pièce. Je voulais crier pour leur dire qu'ils faisaient trop de bruit mais rien. Je voulais me réveiller. Mais toujours rien. Il y avait des gens qui pleuraient, d'autres qui disaient que je ne devais pas m'en aller. Certains faisaient des invocations, c'était la folie .. Tous simplement !
Après ce moment, il ne restait plus grand monde dans la pièce. Ummi pleurait encore et encore. Baba ne disait rien, Awa disait des mots incompréhensibles ! Dîne par contre n'était pas là. Il n'était pas là pour mes adieux. Pourquoi ? D'ailleurs, depuis que je dors, je ne n'ai jamais entendu sa voix.
Ensuite, j'entends quelqu'un taper à la porte. Ma mère répond d'un simple "entrer"
J'ai senti le parfum de cette personne. Son doux parfum s'est évaporé à travers la pièce.
Sa présence m'a tellement touché !
Elle: As Salam Aleykoum. Je suis une amie de Athman. Je pourrais lui dire au revoir ?
Ummi, en pleure : Oui ma fille prend place
La porte se referme et là, j'ai senti une présence s'allonger près de moi. J'ai senti de la chaleur sur ma joue.
Elle: Athman tu me manque tant. Je m'en veux de ne pas être passée plus tôt. Tu sais *en reniflant* quand j'ai appris ton admission à l'hôpital je suis devenue folle Athman. Chaque jour *snif* j'invoque Allah pour ne pas te rappeler auprès de lui. Athman réveillé toi ! J'exige que tu te réveille. Bas toi Athman ! Je t'aime .. Et toi ? M'aimes-tu ? Parce que je serais prête à te laisser mon coeur s'il le faut. Sort de ce coma Athman ! Ils veulent te débrancher. Montre leur Athman que tu veux te battre ! Je ne veux pas que tu partes. C'est trop tard je me suis attachée à toi. T'as pas le droit de me laisser seule.
J'ai sentis sa respiration près de ma bouche. Et de la chaleur sur mon front. A ce moment, je voulais la serrer dans les bras et lui dire "Manel ! Je ferai de toi ma femme Insha Allah"
Mais me voilà dans l'impasse. Je ne pouvais rien faire.
Elle est sortie de la chambre et Ummi revient pour me dire au revoir, c'était la fin des visites. Le lendemain, Ummi était de nouveau présente. Avec elle, il y avait Baba, Awa, Zaynab et son mari, Amina (à ma grande surprise), Din, Moh, Souley, la mère de Souley, Sana, Souheila, Ismail, Kap's et Hakim. Abbi Salima n'était toujours pas décidée à venir. Ce qui m'a terriblement blessé.
J'étais à quelques heures de me faire débranché. Tout le monde pleurait et faisait des invocations en même temps.
Vient le moment où le docteur devait me débrancher. Il ne restait plus que Ummi et Baba dans la chambre auprès de moi. J'ai senti mes mains être attrapées. Leurs mains étaient d'une chaleur. Leurs coeurs palpitaient comme ce n'était permis.
Le docteur: Madame ***** et Monsieur *****, il est temps pour moi de débrancher la machine qui fait battre son coeur. Cette machine qui a permis au coeur de votre fils de battre pendant tout ce temps, à présent il faut le débrancher. Son pou continuera de battre pendant les quelques secondes qui suivent.
Et là je me suis dis "je n'ai pas eu le temps de leur dire au revoir ! Qu'Allah me pardonne". J'ai récité la Chahada et le docteur à d'abord éteint la machine puis il l'a débranché.
Le docteur: Toutes mes condoléances. Heure du décès **:**