Chapitre 32 : D'humeur stratégique

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Codes de Pazuzul : 9. 666. 

Le village d'Obondance était dévasté, en proie à la désolation. Une épaisse fumée s'élevait dans le ciel, témoignage d'une apocalypse ayant frappée le village de paysans.

A l'entrée du village, on pouvait voir un cadavre de pantikeck flotter dans la rivière, un autre s'était empalé sur les poutres de bois servant de murailles.

Une rangée de chaumières avait été incendiée et à l'extérieur, on pouvait voir des paysans qui jonchaient le sol. Certains étaient toujours vivant bien que présentant brûlures et blessures sur leur corps. Suffoquant, une partie d'entre eux avaient perdus des mois de travail et surtout leurs bêtes.

La prairie avait été ravagés, ses moutons et brebis massacrés. Le sang était mis en valeur sur la laine des moutons contribuant au paysage apocalyptique. Les animaux des paysans étaient pourtant leur principal moyen de subsistance, la famine toucherait le village dans les prochains mois à moins d'un miracle.

Les paysans pensaient que le village était maudit. Avec toutes les péripéties subies par le village, comment pourraient-ils penser le contraire ? La malédiction siégait dans la présence du portail vers le monde de Lileva à quelques hectomètres de celui la.

Une quinzaine de pantikecks avaient été envoyés, pas assez pour détruire complètement le village mais suffisamment pour causer un désordre astronomique de part l'effet de surprise de cette attaque rapide.

Le corps de chaque pantikeck était scarifié avec des inscriptions lisibles, le malheur qui s'abattait sur le village était de la faute du manque de dévotion des habitants envers la sainte succube Lileva. Ceux qui seraient tentés de fuir le village seraient retrouvés et tués.

Certains paysans ignoraient les injonctions ou n'en avaient pas pris connaissance. D'autres resteraient dans le village pour prier la démone Lileva, craignant son prochain courroux.

L'elfe Beigeros était mentionné sur les corps comme étant l'une des crapules responsable de cette attaque.

Cet elfe avait été relâché par la succube amusée prétextant n'avoir plus rien à en tirer pour le moment. Beigeros s'assurait de ne pas être épié par la succube afin d'accéder à son royaume.

Artamis l'attendait à l'entrée. La guerrière elfique était heureuse de retrouver son père sain et sauf. Cependant son père apparaissait effrayé. Artamis invita alors son père et à la suivre dans leur royaume magique.

Hélas, Beigeros ne voyait plus que le leurre du pont magique. Le plan machiavélique de Lileva prenait forme. Beigeros étant responsable indirect de l'attaque d'Obondance, le vieillard s'était lui même corrompu ainsi, le vieux elfe ne pouvait plus voir son royaume.

Lileva malgré une persévérance importante n'avait pas réussi à mettre les pieds dans le royaume malgré toute la documentation que la démone put avoir sur la race elfique. Ainsi, la maline succube s'était douté de l'astuce et l'avait comprise.

Artamis répondit naïvement à son père que le peuple le rejoindrait dehors sans hésitation. Après tout, Beigeros restait le roi de ce royaume et ses fidèles le suivraient.

L'elfe était plus expérimenté que sa fille et comprenait le jeu de la démone Lileva. Si ses sujets venaient à sortir tous en même temps, Lileva pourrait les asservir. Le but de Lileva serait-il donc de faire sortir les elfes du royaume ? Pour Beigeros, la réponse était rhétorique.

«Rentres immédiatement dans le royaume ! Il ne me reste qu'à partir au village humain. Les habitants auront probablement besoin d'aide.»

L'elfe Beigeros aurait eu envie de mentir à Artamis afin d'éviter que celle ci ou n'importe quel autre elfe ne tente de le rejoindre pour aider le village. Malheureusement, l'elfe savait que son royaume a des yeux partout et que les messagers tiendraient très vite au courant sa fille de la situation du village.

Le père ne fit même pas un dernier câlin à sa fille dévastée par le chagrin, son paternel était beaucoup trop terrifié à l'idée qu'à chaque seconde que sa fille passerait à l'extérieur, la succube Lileva pourrait potentiellement la capturer. Alors il insista lourdement pour que sa fille traverse le pont et rentre au royaume.

Quelques minutes après le départ de Beigeros pour le village, la réaction d'Artamis ne se fit pas attendre, la nouvelle reine ne pouvait pas se séparer du royaume qui avait été confié à ses soins par son paternel.

«Représentant de tout ce qui est juteux, duveteux, pelucheux, à l'extérieur de nos portes, l'harmonie a été attaqué par une dissonance. La clameur a interrompu la mélodie des pelucheux bêlants. Le chant des doux agneaux a laissé place à l'absence de musique et à un lourd silence. Les flammes voraces ont brisé l'humble confort du foyer. Ambassadeur de l'harmonie, je vous prie humblement de restaurer quiétude des lieux.»

Alors une cohorte d'elfes se rendait à Obondance, les elfes talentueux guérisseurs parvenaient à restaurer la vie des lieux. Les paysans étaient soignés et les chaumières commençaient à être reconstruites. Une lueur d'espoir prenait forme mais c'était sans compter sur l'apparition à l'extrémité du village, d'une femme démoniaque vêtue de son habit cérémonielle, de sa couronne et de ses épées.

Lileva était venue.

Lileva était venue

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La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant