Chapitre 29 : Voyage

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Codes de Pazuzul : Aucun 

Paulin se réveilla par des coups donnés sur la porte. Plusieurs paysans munis de fourches et de torches étaient à l'extérieur. Persécuté par les habitants d'Obondance, le pauvre était souvent accusé de sorcellerie.

Rassemblant son courage, Paulin devait se décider à passer par la fenêtre à l'arrière de sa demeure pour fuir, conscient du sort qui l'attendrait si il restait dans sa demeure délabrée.

L'incompris n'avait pas de temps à perdre et devait détaler sans avoir le temps de prendre grand-chose avec lui, sa survie, mise en jeu. Paulin s'y était préparé et se contenta de saisir un sac contenant des couvertures, un poignard et de maigres provisions.

Paulin se glissa au travers de la fenêtre, le verre tranchant et sans pitié le blessant. Les hautes herbes dissimuleraient sa fuite. Notre fuyard courut sur quelques hectomètres avant de s'arrêter pour reprendre son souffle. Au loin, Paulin apercevait sa chaumière en feu, bientôt la maisonnette déjà délabrée ne serait plus qu'un tas de cendres fumantes.

Malheureusement Paulin s'était douté que ce scénario devait arriver un jour. Le pauvre homme poussa un soupire et se mit en route, se refusant à emprunter les chemins, dans le cas ou ses agresseurs le repéreraient.

Paulin n'avait donc pas vraiment le choix, le fuyard se dirigea vers le bois enchanté. Le réfugié jeta un dernier regard, las de la vie qu'il menait près d'Obondance, entre son exécution, entre sa persécution, le refus de son identité, les accusations de sorcellerie et surtout après avoir échappé à une deuxième mort de peu, le pauvre n'en pouvait plus.

Souhaitant une nouvelle vie, Paulin s'enfonça dans la forêt enchantée malgré les mises en garde royaux. Le jeune homme s'arrêta manger le peu de provisions dont il disposait, s'asseyant sur le même arbre que le couple démoniaque.

Lisant l'inscription sur l'écorce de l'arbre sur lequel il mangeait, Paulin se rappela de sa mésaventure avec ce couple maléfique. Le jeune homme s'était converti au lilevanisme, croyant que cette religion allait l'accepter. Après tout le lilevanisme disait qu'il devait être accepté imparfait.

Malheureusement, Paulin était en bas de l'échelle du lilevanisme, sachant que le meurtre était excusé dans la religion de Lileva et que les sacrifices étaient encouragés.

Après réflexion, il comprit alors que son acceptation était variable, à la condition par exemple que le jeune homme accepte d'être le premier persécuté et sacrifié. Peut-être que ses agresseurs étaient lilevaniques.

«Je ne croirais plus jamais la succube Lileva.»

Effacer l'inscription était tout à fait inutile, Lileva étant maintenant partout près d'Obondance et du château de Lebon. Ainsi Paulin se contenta de se lever et de poursuivre sa route en prenant le pont.

En traversant le pont, Paulin vit le paysage de l'autre côté du pont changer devant lui à sa grande surprise. Le chemin qu'avait prit le couple diabolique avait disparu laissant la place au cœur de la forêt enchantée.

Une magnifique femme elfe lui tendit alors la main et l'invita à la suivre dans le nouveau monde qui se dressait devant lui. Paulin n'avait rien à perdre et se décida à suivre sans un mot.

Arrivé de l'autre côté du pont, Paulin vit la femme elfique se pencher et le soigner. La guérisseuse elfique se contentait d'effleurer la peau de Paulin et l'opération avait pour effet de refermer ses blessures. Assorti d'un baiser de l'elfe sur la joue qui eut pour effet de l'apaiser.

La femme elfe aux cheveux noirs était équipée d'un arc rose claire et d'un carquois violet dans lequel se trouvait ses flèches aiguisées. L'elfe portait un couteau en ébonite à la ceinture. La femme elfe arborait une tenue minimaliste pour éviter toute gêne dans ses déplacements en forêt.

La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant