Chapitre 18 : Colère facile

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Le lendemain matin, le couple finit par se réveiller. A peine eurent-ils le temps d'ouvrir les yeux que Pazuzul fit irruption dans la pièce accompagné de quatre diablotins.

Les diablotins transportaient une caisse. Les petits démons la déposèrent devant le lit. La caisse était luxueuse, semblant contenir quelque chose de valeur. Pazuzul interpella alors la démone, c'était un cadeau à sa destination, prévu depuis très longtemps.

La caisse contenait deux lames, une épée et une seconde plus petite, de la taille d'un glaive. Les deux lames étaient bien protégées par du rembourrage rouge. Il y avait également un petit livre contenant des informations sur les lames et des fourreaux destinés à accueillir les épées.

Sous ordres de Lilith, la reine de l'enfer d'Arkeryan devait recevoir les épées du démon, symbole de sa puissance. Les épées du démon étaient ces deux lames qui avaient été forgées dans le feu de l'enfer. Les lames avaient ensuite été conservées pendant des millions d'années en attendant de trouver leur digne propriétaire qui avait été défini par Lilith comme celui ou celle qui finirait sur le trône. C'est pour cette raison que leur don était prévu depuis longtemps et les épées conservées précieusement.

Lileva prit alors la grande épée dans ses mains et fit plusieurs tourniquets. La lame avait des propriétés particulières, d'abord elle était extrêmement brûlante. La lame pouvait ressentir la volonté de sa propriétaire et embraser tout ce qu'elle touche si son propriétaire le décidait. Cette lame ne pouvait pas être ramassée par un autre que son propriétaire. La succube ne pourrait donc pas craindre que quelqu'un ne la retourne contre elle.

Finalement, il était écrit que cette larme était la plus tranchante de toutes et qu'en concentrant toute son énergie dans un unique coup, cette dernière pourrait même briser toute autre lame. Toutefois cette propriété ne pourrait être utilisée qu'une seule fois par semaine. La lame portait un nom inscrit dans le petit carnet, c'était Tranche.

La seconde s'appelait épine et disposait des mêmes capacités mais elle était cependant incapable de briser une autre lame ou de ressentir quoique ce soit. Épine disposait d'autres capacités mais les inscriptions étaient effacées du carnet. Pazuzul n'avait aucune idée du contenu des inscriptions indéchiffrables. Probablement une autre manigance de la toute puissante Lilith.

La succube d'humeur guerrière jouait avec la grande épée quand elle comprit que Tranche lui réclamait du sang pour l'abreuver. Tranche était capable de communiquer par la pensée et celle-ci avait faim et voulait répandre du sang. Il ne fallut pas longtemps à Lileva pour satisfaire à la demande de l'épée en tranchant en deux l'un des quatre diablotins pris au hasard. Les trois autres et Pazuzul détaillaient.

Lileva appréciait déjà l'épée et la rangea dans son fourreau, fourreau qu'elle s'accrocha au dos, la plus petite épée fut placée à la cuisse, à hauteur de ceinture. La succube présageait déjà de s'entraîner jour et nuit au maniement des armes, se connaissant, elle se perfectionnerait dans l'art de l'escrime en un rien de temps et allait s'y entraîner sans relâche.

Lileva était maintenant impressionnante, la succube avait maintenant la cape, la couronne, les épées. La succube souriait devant Vladislav et lui dit :

«Maintenant, tu es avec une vraie reine guerrière !»

Lileva n'avait pas oublié ce qu'elle avait exigé la veille, Vladislav devait lui trouver ce que la succube désirait, un objet inconnu de sa part permettant à Vladislav et Lileva d'apparaître sans limitation sur Arkeryan mais surtout de récolter toutes les âmes des meurtres commis. L'anneau maléfique.

La reine succube lui fit aussi savoir son désir de possession d'une licorne noire comme destrier et qu'elle souhaitait que son mari lui en trouve une comme une preuve d'amour. Vladislav ne pourrait la trouver qu'après acquisition de la possibilité de traîner sur Arkeryan pour beaucoup plus longtemps, la créature étant extrêmement rare, le peu de temps permis par les pouvoirs de la tour noire actuelle et de Lileva serait insuffisant.

La succube savait grâce à ses pouvoirs de lecture dans les pensées que Vladislav avait vu une chambre fermée par une énigme dont elle connaissait bien sûr la solution. La démone savait aussi que son mari hésiterait mais la diablesse désirait ardemment que son amoureux ouvre la chambre en question.

Lileva accompagna alors son mari qui la mena devant la porte de la chambre fermée par l'énigme. Vladislav était alors bêtement devant la chambre, quel est le nombre triangulaire d'indice 36 ? L'ancien chercheur n'avait aucune idée de la solution.

Perdu par l'énigme et lors d'un songe, Vladislav se mit alors à entretenir des doutes, Lilith l'avait conduit ici et assigné à cette tour présentant ce monde comme étant un monde parmi tant d'autres dans cet univers, univers parmi tant d'autres parmi le multivers.

Comment aurait-elle pu avoir le temps de s'entretenir ne serait-ce qu'une fois avec lui ? Cela voudrait dire qu'il y a des millions de millions de seigneurs maléfiques et que notre démon qui se sentait si fort aujourd'hui avec sa compagne n'en était qu'un seul parmi une infinité.

Vladislav remettait alors en question le pouvoir de Lilith. Et si tout ceci n'était qu'une illusion ?

Lilith se matérialisa d'un seul coup sans aucune sommation, celle qui savait avait entendu ses pensées. La pièce s'assombrit, la seule lumière provenait de la toute puissante Lilith. Vladislav fut projeté contre le mur rocheux. Le démon fit pris d'un étau violent et maintenu plaqué contre le mur par une force invisible.

«Je suis la reine des univers et je ne tolérerai pas que l'on puisse remettre en question mon rang, je n'ai aucune justification à donner à un esclave autre que le châtiment ! Regarde comme tu es impuissant devant ma force ! Je le fais seulement par la pensée. Tout ce que tu as, c'est moi qui l'ait créé, je peux le reprendre en une poignée de secondes.»

Vladislav avait alors une vision de ce que donnerait ce monde entièrement anéanti, de ce qu'il adviendrait si il n'y avait plus que du néant auquel il appartiendrait. Le démon eut compris que la prétendue force du couple était limitée, Vladislav n'était que le jouet de Lilith au même titre que Lileva, sa femme l'était.

Se sentant petit et pitoyable, Vladislav était en détresse, ce qui suffit à satisfaire Lilith qui disparut alors en un claquement de doigts, curieusement satisfaite aisément.

Vladislav tombait au sol, très impuissant. 


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La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant