Chapitre 16 : Désillusion

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Codes de Pazuzul : 13. 

Vladislav venait de franchir une nouvelle étape, il avait prononcé les mots de vive voix qui provoquèrent la mort d'un couple. Lileva était pleinement satisfaite mais refusait que son mari en culpabilise. La démone l'autorisait à visiter Arkeryan sans elle pour se ressourcer. La santé mentale de Vladislav lui importait.

La belle diablesse savait ses manigances machiavéliques et difficiles pour sa victime qu'elle aimait pourtant de tout son cœur. Lileva voulait préserver le bien être de son amant qui avait été entaillé. L'enfer est difficile à vivre pour les nouveaux venus.

La végétation luxuriante d'Arkeryan pourrait donc faire le plus grand bien à Vladislav. La succube espérait que ça l'aiderait à faire le vide et accepter ce qu'elle est et ce qu'il doit devenir.

Vladislav voyageait seul sous une forme vivante qu'il ne pouvait revêtir maintenant que temporairement, ne pouvant masquer éternellement la vérité sur son statut. Le mort se posait beaucoup de questions. Le temps lui était compté, sans l'anneau maléfique, il n'avait que peu de temps avant d'être rappelé vers l'enfer par la tour. Lileva aussi pouvait le rappeler.

Durant son pèlerinage, Vladislav fut surpris par une église. Si il était sur une autre planète que la Terre et si Lileva était censée être devenue leur déesse, pourquoi une église qui ressemble à celles que l'on peut trouver en France, pourquoi une église catholique ?

Le damné savait qu'il allait avoir peu de temps devant lui. Vladislav s'apprêtait à rentrer mais eut une soudaine interrogation. Pouvait-il rentrer dans cette église ? Ne serait-il pas brûler par une justice divine ? Après tout ce qu'il avait vécut, Vladislav commençait à prendre au sérieux la religion.

Toute âme peut être sauvée d'après la Bible, enfin c'est ce que Vladislav pensait. Le voyageur rentra alors dans l'église et s'assit sur un banc, des larmes perlaient dans ses yeux. Le condamné observa la croix, recherchant un signe d'espoir.

Vladislav se frotta les yeux pour y faire disparaître les larmes. Tout ressemblait bien à une église catholique, du moins ce dont il avait le souvenir de son vivant en France. Il se remémorait son enfance plus innocente, tout y était plus simple sans responsabilité lourde à porter.

Malgré lui, son éthique le rattrapait et les cauchemars le hantaient, aujourd'hui Vladislav était responsable de plusieurs morts.

Néanmoins, Vladislav était rassuré peut-être que le Christ existait, peut-être que la trinité existait, le père, le fils et le saint esprit. Peut-être qu'il pourrait être sauvé des griffes de l'enfer. Peut-être même qu'il pourrait en sauver sa démone et la guérir de tous ses vices.

Vladislav voulait avoir l'espoir et notre pèlerin continuait d'observer la croix pourtant toujours inerte. Le parjure espérait une apparition qui puisse lui dire quoi faire, comment réagir à sa situation dramatique et revenir dans le droit chemin, lui qui n'avait jamais été catholique.

Il vit alors un curé, un homme assez grand portant la tonsure et vêtu d'une tunique marron assorti d'un cordage pour la maintenir et put avoir une conversation avec lui.

«Mon père, est ce que les démons peuvent voir ce qu'il se passe dans une église, est ce que ceux ci peuvent y entrer ?» demanda Vladislav craintif.

«Mon fils, les anges déchus ne peuvent entrer au sein de la maison de Dieu, aucun mal ne peut t'être fait entre ces murs.» répondit le curé ressentant la peur de Vladislav des démons. Cette réponse eut pour effet d'apaiser Vladislav, il voulait espérer être en sécurité.

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