Chapitre 3 : Le pacte

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Codes de Pazuzul : 9.

Cette nuit de nouvelle lune était particulièrement noire. Le ciel était sombre comme un nuage d'encre, les nuages grondaient. Le temps était mauvais, il pleuvait des cordes. Le genre de nuit ou l'on se sent mieux à l'intérieur, au chaud dans le lit loin des ténèbres de l'extérieur.

Cette nuit était l'occasion pour la succube d'apparaître dans la demeure du mortel. Son occupant dormait profondément. Avant d'opérer Lileva fit l'inventaire de la pièce. Elle déduisait que son prétendant ne roulait pas sur l'or. Le mortel ne possédait rien de luxueux et le désordre régnait.

Il n'y avait que deux pièces pour un total de trente ou trente cinq mètres carrés. Cet homme dans le début de la trentaine n'avait rien d'un roi ou d'un dirigeant d'une grande entreprise. Lileva était déjà déçue, elle qui s'attendait plutôt à offrir son cœur à quelqu'un de riche et puissant.

Après tout, quasiment aucun homme sur Terre n'avait pu côtoyer une succube et encore moins obtenir l'amour de l'une de ces démones. Lileva était mécontente, d'aucuns devaient avoir la chance d'épouser une être supérieure se devaient d'être au dessus des autres.

Lileva avait pourtant fait l'effort de s'habiller en dentelles rouge avec un joli corset, un porte-jarretelle, des bas résilles et des talons hauts. La succube n'avait jamais eu l'occasion de porter de tels vêtements. La démone séductrice dans l'âme avait d'abord été subjuguée par ses vêtements la mettant en valeur.

Puis, le mirage disparut très vite, elle détestait ses talons qui la gênaient et ce corset qui bloquait ses mouvements.

«Pourquoi ces stupides hommes pleurnichent en enfer mais aiment des vêtements qui font mal et limitent les déplacements ?»

Lileva marmonnait de dépit. La démone avait transmué des courbes parfaites, celles dont le mortel pouvait rêver, une peau de couleur vive oscillant entre le rouge et le rose, des yeux de braises, une chevelure d'un rouge vif démoniaque. Tout était fait dans le but de séduire.

Lileva avait le pouvoir de prendre la forme de la femme la plus belle aux yeux du mortel. La séduisante succube était physiquement l'idéale féminin du mortel.

Maîtresse illusionniste, la succube sera capable de mieux jouer du charme de ses atours que n'importe quelle femme. Elle parvenait sans effort à ne faire aucun bruit malgré ses talons aiguilles.

Déjà, la diablesse comprenait que le mortel avait réalisé un rituel en attendant la venue d'une puissante démone folle amoureuse de lui sans prendre la peine de se préparer à l'accueillir.

Lileva craignait que la relation ne soit à sens unique. Aucune offrande humaine non plus, la succube aurait apprécié avoir une petite offrande.

S'approchant de cet homme banal qui ne valait guère mieux qu'un cinq sur dix, pas de gras, pas vraiment musclé non plus, la succube était d'abord prise de dégoût.

Puis, elle commençait à ressentir un once d'excitation face à cette personne naïve.

Elle sentit cette excitation devenue intense lui monter aux narines, la charmante démone savait qu'une succube puise l'énergie vitale d'un homme pendant l'acte sexuel, ce qui lui rendrait les plaisirs de vivre.

Lileva s'imaginait faire un festin d'un congénère de ce mortel. Elle ne voyait que de la viande vivante à dévorer.

Rien que d'y penser, la démone tremblait, elle ne luttait pas contre cette excitation. Elle arrêta de trembler pour préserver le silence.

La succube s'approcha de la porte, de l'index elle traçait un pentacle. Silencieusement, elle en traçait maintenant sur le mur. Elle pouvait voir à travers les murs les cœurs des habitants de l'immeuble. Assoiffée, difficile lui était de résister de sortir dévorer les habitants. Elle terminait de tracer les pentacles.

La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant