Chapitre 13 : La promotion

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Codes de Pazuzul : 6. 9. 99. 999.

Pazuzul rentra alors dans la pièce avec un groupe de diablotins. Ils étaient petits et violets mesurant à peine une cinquantaine de centimètres. Les diablotins transportaient la prison de roses de Lileva.

La prochaine tâche constituerait à libérer la succube de ses liens. Cependant, une dernière formalité subsistait. Le vil commandant des bossus se fit un plaisir de l'énoncer le plus lentement possible. Retardant l'échéance de la libération de la démone de ses liens.

Il y a un trône du mal, il ne peut appartenir qu'à une seule entité. Ce trône ne peut pas être partagé comme l'avait pourtant laissé sous entendre Lilith. Le couple aura donc à négocier dans les plus brefs délais pour son attribution.

Les diablotins entaillèrent les roses, en quelques minutes Lileva fut défaite de ses liens. La succube n'avait pas changé en dépit de toutes ses souffrances. Lileva demeurait la belle et séduisante diablesse de Vladislav.

La succube se relevait, ses yeux se baladèrent dans la pièce. Puis, elle secoua la tête pour remettre en place ses cheveux.

La réaction de Vladislav fut de tenter de se jeter dans les bras de sa chérie mais Lileva se recula. Le désespoir se lisait sur le corps de Vladislav, repoussé par sa bien aimée.

Lileva l'aimait profondément mais c'était un être maléfique, égoïste, la succube vicieuse pensait à l'accession au trône, d'humeur machiavélique, Lileva voulait absolument l'obtenir. Lileva se lança alors dans une longue tirade que Vladislav évita de couper, il ne savait pas à quoi s'attendre venant de sa diabolique femme.

«Coucou mon amour, je suis impatiente de retrouver tes bras mais tu as d'abord a concéder que je siège sur le trône.»

Sur Terre, Vladislav rêvait de gouverner une armée maléfique. Après ses péripéties avec Lileva, il ne voulait plus gouverner. Mais qu'allait faire la succube avec une position si haute ? La succube en rajoutait doucement sans la moindre trace d'agressivité ou de rancœur.

«Je peux me permettre de répondre à tes interrogations, tu serais mort 50 ans plus tard et je serai encore dans les flammes de l'enfer si tu avais été sur tes gardes. Tu es si mignon par ta faiblesse, je ne souffre pas comme toi. Je suis plus dure à cuire et plus forte à l'intérieur. Tu serais devenu fou pendant que je conserve toute ma rationalité. »

Vladislav reprenait un soupçon de réassurance, la succube ne le déteste pas, Lileva l'aime toujours. La diablesse refit le même signe de cœur, le même mime de baiser à distance qu'elle avait usé pour le persuader de signer le contrat. Ce détail touchait Vladislav et la succube continua son monologue devant Vladislav, silencieux, en plein doute.

«Les démones ont l'habitude de souffrir et de supporter la douleur bien mieux que toi. Je suis une personnification du mal, je ne ressens ni compassion, ni joie ou surprise. Les seules émotions que je connais sont peur, colère, tristesse et dégoût, néanmoins tu as signé un contrat avec Lilith. J'ai maintenant de l'amour pour toi et on ne pourra jamais me l'arracher, je peux souffrir autant que possible, mon amour pour toi perdure à travers le temps et les âges en dépit de toutes les tortures. C'est la seule chose positive que j'ai en moi. Je n'ai qu'une vague idée lointaine des sensations positives que j'eusse ressentie sur Terre. Un pacte ne peut être brisé même par Lilith. »

La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant