Chapitre 15 : Le pouvoir des mots

77 6 1
                                    


Après quelques années, Lileva voulait voir comment évoluerait les sociétés d'Arkeryan. La démone désirait ardemment que Vladislav se mette à tuer dans le monde réel en son nom. La succube avait envie de sang, elle voulait le voir répandre le mal. Vladislav luttait toujours contre l'appel de Lileva.

Vladislav ignorait les explications du rôle de « maître » de la part de Pazuzul, son rôle était de répandre le mal et de tuer le plus possible de mortels d'Arkeryan. En effet, cela suffisait pour récupérer la vitalité des mortels et en faire des bossus pour servir à la tour noire. De façon illimitée à condition de mettre la main sur un artefact perdu quelque part dans la tour noire, un anneau maléfique.

De même, Lileva apprécierait que son partenaire se décide à lui faire honneur. Récupérer une âme via un contrat était synonyme de créer un nouveau seigneur maléfique et ce n'était pas là le rôle de Vladislav.

Son rôle était de recruter de nouveaux sujets pour son royaume en tuant les populations de son nouveau monde. Ces pauvres sujets allaient pouvoir contribuer à l'édition et à l'agrandissement de la tour noire, siège de la nouvelle puissance maléfique de Lileva.

Lileva avait l'intention de le pousser à se mettre à tuer en son nom. La succube se dit alors qu'il était temps de l'introduire plus près encore du but final. La démone n'eut aucun mal à convaincre son mari de la suivre pour une sortie loin de l'enfer.

Tout commença à Obondance, un village de paysans, une féodalité avait commencé à se développer sur Arkeryan. On était à l'ère du Moyen-Age, les gens étaient pauvres, peu éduqués et facilement manipulables. Invisibles, Vladislav et Lileva étaient dans une chaumière, il y avait un couple de paysans très pauvres. Ces derniers ne pouvaient pas les voir.

Une jeune femme reprochait à son mari de ne pas avoir été cherché l'eau au puits alors qu'elle le lui avait demandé et rappelé plusieurs fois. Le mari rétorquait qu'il travaillait dans les champs et qu'il était fatigué, que sa femme était censée lui apporter son soutien mais qu'elle ne faisait que le gronder. Le paysan claqua la porte et prit le pain privant de nourriture sa compagne.

C'était l'occasion pour Lileva d'agir. La succube tentait de convaincre Vladislav de nuire aux paysans, son amant continuait de refuser.

«Lileva ! Je ne peux pas faire ça, je ne peux pas m'y résoudre !»

La démone rusait et se servirait d'un autre artifice.

«Tu n'as qu'à juste répéter ce que je te dirais et je serais satisfaite !»

Vladislav n'osait pas s'opposer à sa femme. Après tout, elle le persuadait aisément, il ne s'agissait que de mots à prononcer et ce monde n'est pas le sien, Vladislav était terrien. Ce monde ne pourrait être qu'une illusion créée pour lui. Vladislav apparut alors physiquement devant le paysan qui prit peur. Après l'avoir rassuré, il lui fit :

«Tu sais, je comprends ta réaction, tu travailles si longtemps à la ferme, pas vrai ? Tu voudrais qu'elle soit reconnaissante de pouvoir se nourrir grâce à ton labeur, elle qui reste tranquillement à la maison, pas vrai ?» demanda Vladislav usant de rhétorique.

«Tout à fait ! C'est ça, je mérite mieux! Ce n'est pas ma faute si je suis fatigué après le labeur. Elle ne m'apporte pas le réconfort, c'est une mégère.»

Le paysan était ravi d'être compris par Vladislav. Vladislav avait le cœur qui se resserrait, à quoi était-il en train de jouer ? Pourtant, il persévérait à suivre ce que dictait la voix dans sa tête.

La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant