Chapitre 28 : Les templiers

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Le long d'un chemin menant au château du prince Lebon se déplaçaient templiers, nobles et chevaliers. Une importante croisade qui se préparait pour reprendre le contrôle du château du prince. Leurs étendards flottaient le plus haut possible.

Un simple écuyer souhaitait questionner un chevalier. Le jeune garçon ne comprenait pas le but de cette croisade. Le preux chevalier avait abandonné définitivement ses terres. Tous ces preux chevaliers et leurs serviteurs allaient occuper le château et la ville.

«Une église aurait été saccagée au profit d'un culte satanique, le prince du château se serait jeté du haut des remparts, une hérésie. D'aucun raconte que le diable y sévit, Dieu nous est gré de guider les habitants vers la repentance, la bienséance ainsi que de combattre toute entité maléfique. C'est notre Graal.»

Alors que la ville apparaissait au loin, l'écuyer pouvait y voir des maisons calcinées pour la plupart. Le chevalier était au contraire rassuré, sa monture commençait à fatiguer. Pas besoin de monter le camp et d'ajouter un jour supplémentaire de marche. Son écuyer continuait à le harasser de questions.

«La plupart des habitants ont du fuir après la mort de Lebon, le chaos doit régner.»

Plein de classisme, le chevalier était fatigué des remarques de son écuyer et de sa faible éducation. Le templier laissait passer un soupir.

«Nous sommes plusieurs preux chevaliers et un vicomte. Nous allons retrouver, rassembler ces serfs puis reconstruire et gouverner ce château.»

Les templiers et leurs serviteurs s'arrêtèrent à bonne distance des murailles pour éviter d'être à portée de tirs. Le pont levis était levé mais aucun défenseur n'était présent. La prudence était de mise, les templiers ignoraient si des créatures du démon pouvaient monter la garde.

Les templiers ne voulaient pas gaspiller leurs combattants inutilement, des projectiles pourraient pleuvoir sur eux à tout moment, on devait quérir un larbin pour vérifier l'absence de gardes.

«Tu es bien énergique, tu vas prendre une échelle, monter dans les remparts et lever la main si la voie est libre.»

L'écuyer s'empressa de récupérer une échelle et de se représenter à son maître.

«Échelle parée, je vous suivrai aveuglément.»

Le templier avait choisi cet écuyer pour sa dévotion sans appel et sa bravoure.

L'écuyer s'exécutait, il parvenait à poser l'échelle à la droite du pont levis. Sans aucune réaction extérieure, il grimpait bien qu'un sentiment de peur le prenait. L'écuyer jetait un œil sur les murailles, rien de visible. Le serviteur lève la main dans le ciel. Alors que les templiers se rapprochèrent, on lui inculqua l'ordre de descendre de l'autre côté pour baisser le pont levis pendant que d'autres montaient l'aider .

La cohorte de chevaliers arrivaient maintenant à l'intérieur de la ville alors que des cadavres et des débris en tout genre jonchaient le sol de la ville. Une faune peu radieuse s'y était développée.

«Notre père, tout est en ruine.»

Les rares habitants restants s'étaient barricadés dans leur chaumière et se méfiaient de tout, y compris des chevaliers. La majorité des templiers parvenaient à garder leur sang froid par habitude de la guerre. En revanche, une partie des écuyers et paysans mobilisés pour reconstruire le château supportait difficilement cette vue. D'autant qu'ils seraient chargés de débarrasser les corps sans vie, un noble ne s'attachait pas à de telles bassesses.

«Mon seigneur, c'est affreux. Il y a des symboles sataniques gravés sur leurs corps. Quel monstre a bien pu faire ça ?»

Le chevalier tirait son épée et s'équipa de son casque.

«Je le saurais en interrogeant les habitants survivants.»

Un habitant en pleine session de cannibalisme avait été arrêté et interrogé par le chevalier.

«Au suicide de Lebon, ça a été le chaos, beaucoup sont partis, beaucoup ont trépassé, beaucoup se sont mis en tête de satisfaire la succube Lileva et de sacrifier en son nom.»

Sortant un crucifix de son autre main, le chevalier enjoint le cannibale à expier ses pêchés et à retrouver le droit chemin.

«Ton Dieu n'a pas prouvé son existence, Lileva a dit dans sa bible de tuer tout ambassadeur d'une fausse religion»

Le cannibale se jette sur les jambes du chevalier pour le faire tomber, la tête du cannibale roula sur le sol. Le templier priait pour l'âme de sa victime.

«En voilà un qui n'avait déjà plus toute sa tête avant que je ne la tranche.»

Notre templier rentra le premier dans l'église lilevanique. Tous les croisés qui pénétraient au sein de l'église furent emplis d'effroi devant le spectacle macabre qui les y attendait. L'œuvre du démon, sans aucun doute. Sans même chercher à absoudre sa victime de ses pêchés, le templier trancha une seconde tête. Le prête de l'église lilevanique ne pourrait plus vouer son culte malsain sur Arkeryan.

«Quelle spectacle abominable ! Comment la folie a t-elle pu gagner à ce point cette ville ?»

Rien de paranormal n'arrivait, aucune apparition de Lileva. Les chevaliers prenaient le contrôle de la ville, les réparations allaient bon train.

La succube Lileva avait été piquée d'une colère noire devant son église réformée et son prêtre humain décapité. La démone ne répondait pas pour l'instant, à quoi bon prendre la vie d'habitants déjà bien meurtris ? Et surtout, elle vouait une haine inconditionnelle aux religieux, les tuer immédiatement serait trop simple.

Une année plus tard, les familles des nobles, femmes et enfants avaient rejoint les maris croisés dans le château renommé château de Bourvet en référence au nom de son vicomte.

Deux ans plus tard, à l'issue de travaux acharnés, la ville avait retrouvé un excellent état. Le mauvais souvenir de Lileva et de son culte maléfique avait disparu hormis quelques rares fidèles qui ne dépassaient pas la sphère privée.   

La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant