Chapitre 17 : Le couronnement

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Au milieu des décombres, Vladislav était de nouveau paralysé par la même force invisible qui l'avait empêché de s'enfuir. La succube souriait et s'avançait lentement vers Vladislav. Cette lenteur mettait en valeur l'incapacité de Vladislav de lui échapper. Inexorablement, Vladislav allait sentir à nouveau la chaleur démoniaque de Lileva.

L'angoisse le prenait mais comme toujours, la chaleur succubiale, la beauté de Lileva finissait par le séduire et le calmer.

Attrapé et emmené sous la contrainte par la succube, il redescendait dans les tréfonds d'Arkeryan, la ou était la tour maléfique qui servait de repère au couple. Lileva le maintenait de force dans ses bras. Son pouvoir agissait sur Vladislav.

La démone le déposa alors de nouveau dans la couche du couple. Toutefois, Lileva pleurait, la belle succube ne jouait cette fois d'aucun artifice, elle était triste car bien que maléfique, la démone l'aimait de tout son cœur mais son partenaire semblait résister au destin qui lui était assigné à ses côtés.

Lileva se sentait contrainte de se servir de son contrôle de l'âme de Vladislav pour le forcer à rester, la diablesse se sentait obligée d'intervenir quitte à le terrifier. La démone ne pouvait pas lutter contre sa nature diabolique, sa genèse.

Vladislav représentait tout ce qu'elle ressentait de bien, Lileva le savait amoureux mais la démone savait aussi qu'elle le terrifiait, que son amant essayait d'échapper à son contrôle ou du moins de la changer. Opération impossible, la démone était intrinsèquement maléfique. Lileva n'affectionnait guère de lui faire du mal contre sa volonté.

Lileva avait peur de l'abandon, peur d'être délaissée. La succube se réfugiait derrière le contrat signé de Vladislav pour le forcer à rester mais la démone désespérait ressentant que si elle ne possédait pas son âme, si elle n'avait pas ses pouvoirs et sa beauté fatale, son amant serait parti.

Amoureuse, la succube préférerait que son partenaire reste de son plein gré sans y être forcé par les contraintes et qu'il abandonne toute morale. En abandonnant la morale, Vladislav ne souffrirait plus des actions que la démone pourrait entreprendre.

«Acceptes moi, ne cherches plus à me fuir, ça me fait du mal, je suis ta femme et je t'aime, je ne supporterai pas que tu t'en ailles.» pleurait-elle.

C'était une forme de supplication exceptionnelle chez une démone alors que Vladislav était toujours paralysé.

Vladislav comprenait que la succube souffrait sans artifice, Lileva était bourrelle mais le jeune damné comprenait qu'au fond, sa diabolique femme est aussi une victime de sa propre nature. Se sachant condamné, sachant que la succube en souffrait, influencé par la chaleur succubiale, Vladislav tentait de répondre avec tendresse. Lileva lui permit alors de parler détectant son souhait.

«Même si tu me terrifies, je ne te quitterai pas, je ne t'abandonnerai pas et je t'aimerai toujours.» arguait Vladislav, le pensant avec sincérité bien qu'effrayé par la suite des évènements.

La succube lisait l'honnêteté dont faisait preuve Vladislav. Il ne la fuirait pas mais la démone savait aussi que son partenaire aspire à la changer, la sauver de son mal, chose tout à fait impossible compte tenu de sa nature intrinsèque.

Lileva savait aussi que son amant ne voulait pas devenir son semblable.

Désespérée que sa nature maléfique ne soit pas acceptée. Toutefois, la succube était rassurée, elle détecta un changement, Vladislav ne voudrait plus essayer de fuir.

La charmante démone relâcha alors sa force invisible immobilisant Vladislav. L'amante eut la réaction de s'allonger sur la poitrine et de dormir la première.

La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant