Chapitre 34 : Réunion des monstres

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Codes de Pazuzul : 9, 999.

La succube avait fait quérir Pazuzul et deux autres démons, une haute succube et un vampire. Le quatuor se réunissait autour d'une table, partageant le dîner. Pazuzul était forcé à rester debout et à faire le bouffon. Ses blagues sont mauvaises, une belle excuse pour servir de souffre douleur de temps à autre.

«Mon idiot de mari ne souhaite pas que je tue des humains sans raison et pourtant j'en ai bien une. L'église a été saccagée. Mon église, c'est ma chaire que l'on m'arrache.»

«Tant que j'ai du vin et du sang !» C'était Sighard le vampire de la table qui partageait son attrait de la guerre.

«Les templiers, ces moines guerriers, ce sont eux les responsables, eux qui se prétendent preux et plein de piété. Ils doivent souffrir, nous allons assiéger la ville, ça ne doit pas être trop simple. Je ne veux pas que la population fuit, si je m'en charge seule, la population se sauvera et les templiers avec. Non, je veux tous les faire souffrir eux et leur famille. Je veux que la populace voit leurs chevaliers les laisser mourir de la famine plutôt que de négocier.»

La haute succube, ancienne elfe convertie au lilevanisme était devenue profondément sadique, profondément succube. La nouvelle succube avait abandonné son nom elfique au profit de Alrima.

«Honnêtement, j'ai toujours rêvé de violer un moine guerrier, lui faire ressentir de l'impuissance contre ma force, lui infliger le pêché, l'humilier quand ce grand croyant se verra bander et prendre du plaisir contre son gré avec une créature du diable.»

Lileva lançait au même moment son assiette sur Pazuzul puis le gobelet et les couverts.

«Oui mon maître, vous êtes très en colère, très très en colère ! Pitié, un peu de répit, le couteau à boucher a fait mal.»

Les pupilles de Lileva se dilataient et devenaient rouges vives. La succube sert les dents et grogne son mécontentement à destination de sa sulbaterne.

«Tu es égoïste de prononcer ces mots. Que j'envierais de goûter encore au délice du viol, je suis empêtrée dans une relation exclusive. Pourquoi ne pouvais-je pas seulement l'aimer, n'était-ce pas tout ce qui comptait ?»

Impressionnée, la subordonnée inexpérimentée se ravisait et se confondait en excuses.

«Pardonnez-moi ma reine, je ne ferais rien qui vous est interdit.»

Alrima n'en pensait pas un mot, elle agirait dans le dos de Lileva.

«Me prends-tu pour une idiote ? Je suis succube depuis bien plus longtemps, les promesses ne valent rien, j'ai besoin de déchaîner ma frustration, tu as une bonne idée, cela ne fera que plus souffrir ces chevaliers.»

La reine échangeait des sourires avec sa subalterne.

«Comme vous êtes chaudes quand vous vous énervez ! Vous réchaufferiez un vampire.»

Sighard, le vampire resté passif se permettait un commentaire connoté. Lileva n'était guère amusée par cet humour bien qu'elle avait à cœur que ses généraux soient immoraux et impitoyables.

«J'espère que tu mettras tout cette énergie à la guerre. Il doit bien y avoir quelques pucelles de dix-huit ans dans ce château qui n'attendent que tes commentaires. En attendant, abstiens toi de jouer dans la cour des grands.»

Dans le même temps, Vladislav remontait les escaliers pour inviter sa succube à venir se coucher avec lui, toujours addict, le pauvre ne pouvait pas se passer de sa compagnie bien longtemps. Vladislav constatait que Pazuzul était debout, bêtement alors même qu'il serait mieux assit.

«Tout va bien Pazuzul ? Ma femme se comporte bien avec toi ?»

Vladislav questionnait avec un air hésitant, inquiet de la réponse à venir.

«Oh mais oui, ne vous inquiétez pas pour ça, votre femme est une ange.»

Vladislav buvait ces paroles pour tenter de se rassurer. Alrima en rajoutait une couche pour convaincre Vladislav par le poids du nombre de témoignages.

«Tout va bien, nous parlions écologie. Lileva a compris qu'incendier la forêt enchantée était une bien mauvaise idée.»

Sighard rigolait bêtement alors que les deux autres partageaient le mensonge avec mansuétude. Vladislav ne se préoccupait pas d'un vieil ivrogne, c'était même la défense de Sighard contre l'incompréhension de Vladislav devant ses rictus. Vladislav continuait en supplication.

«D'accord ... Tu viendras te coucher ma chérie ?»

Lileva mimait un cœur de ses mains.

«Oui quand j'en aurais terminé avec eux. Tu ne décides pas de ce que je dois faire ou ne pas faire. Déjà que je tente de faire une croix sur ma nature diabolique pour ta petite personne. A tout de suite, mon coeur.»

Vladislav repartait dans la suite royale, renvoyé par Lileva après qu'elle l'ait embrassé sur la joue pour le rassurer.

«L'écologie ! Pas mal ! C'est vrai qu'on recycle des déchets en bons disciples et qu'on empêche les chevaliers de polluer le monde avec leurs idéologies. Très bien, nous commençons à jouer dès demain.»

La succube Lileva remontait rassurer son mari après ce court discours de clôture. 

La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant