Chapitre 25 : La punition

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Codes de Pazuzul : 99.

La diablesse prit ses épées et se mit en chemin pour le château de ce fameux prince. La situation du château avait considérablement évolué depuis la dernière intervention de Lileva, la politique du prince était devenue beaucoup plus répressive. Un couvre feu avait été instauré mais ne pouvant contrôler l'exactitude de l'heure, la règle était simplifiée de sorte que personne ne devait se trouver dehors quand le soleil n'était plus clairement visible.

Le pont levis d'ordinaire toujours abaissé afin de laisser rentrer les serfs et étrangers était maintenant toujours levé. Le prince ne faisait plus aucune sortie en public et le peuple était fortement incommodé par l'invisibilisation d'un homme se prétendant proche du demi dieu. Si dans les contrées, il était établi que la royauté était divine, il n'était pas envisageable que celle-ci puisse craindre une seule entité.

Toutefois, les soldats à la solde de Lebon n'hésitaient pas à rappeler à l'ordre les éventuels protestataires au moyen de l'épée.

Les gens étaient choqués et s'étaient mis à prier Lileva dans leur chaumière. Cela déplaisait à Lebon qui avait interdit le culte de la succube. Le prince estimait être leur chef et le seul digne de culte et surtout d'offrandes. Toutefois la population s'était mise en bonne partie à prier Lileva en secret, commençant à avoir aussi peur d'elle que de leur prince tortionnaire.

Bien sûr, si un paysan était attrapé en train de se livrer au culte de la succube, il serait immédiatement châtié. Cela ne convenait évidement pas à la démone qui allait s'empresser d'intervenir, elle ignorait encore exactement ce qu'elle allait faire.

La succube usant de ses pouvoirs de séduction put aisément passer la barricade à l'entrée du donjon du prince Lebon. Une fois à l'intérieur, son couteau Epine se mit à chauffer fortement, elle sortit alors l'arme et lut une inscription qui s'était dégagé, l'inscription était la suivante :

«Le porteur d'épine a le pouvoir d'exiger une fois par an l'aide des pouvoirs de Lilith»

Voilà qui changeait la donne pour la succube, Lileva avait maintenant une folle envie d'essayer ce pouvoir dans l'heure souhaitant tester ce pouvoir et sachant qu'une année était courte selon son point de vue.

La succube se déplaçait dans les couloirs usant de ses pouvoirs pour éviter que l'alarme ne soit donnée, à travers les murs, elle pouvait voir la chaleur produite par le corps des humains à travers les murs et même leur cœur battre. La succube vit l'un d'entre eux dans un lit en train de semble t-il avoir des rapports avec un autre. La succube comprit donc à cet instant la position du prince Lebon.

La succube s'avança donc dans la direction du prince Lebon. Elle pouvait tendre l'oreille et entendre ce qui se disait. En fait c'était l'une des sujets du prince Lebon qui avait été prise en flagrant délit de blasphème en priant la succube Lileva. Le prince avait alors menacé de tuer toute sa famille si elle n'acceptait pas d'assouvir ses fantasmes. Le prince étendait le droit de cuissage.

Alors elle eut une idée, elle désirait maintenant que le prince Lebon ressente une souffrance identique à celle ressenti par chacun de ses sujets à chaque fois que l'un de ceux-ci souffrent. La succube le pensant alors suffisamment fortement pour que ceci devienne une réalité par le pouvoir de son couteau.

La voix de Lilith résonna de nulle part et lui précisa la marche à suivre. Pour déclencher cette malédiction contre le prince, il suffisait de le lui dire et de causer la souffrance dans l'immédiat de l'un de ses sujets. Étrangement personne d'autre qu'elle n'avait entendu cette voix. Le prince Lebon et la paysanne se trouvant à quelques mètres.

C'est le moment que choisit Lileva pour enfoncer la porte. La démone fut reconnue par la paysanne qui avait été présente le jour du bûcher. La paysanne restait bouche bée et n'osait pas prendre la parole. Ce fut Lileva qui le fit alors :

«Souhaites tu faire souffrir ton prince, celui qui te cause tant de mal ?»

Dans le même temps, le prince Lebon était déjà en train de quérir l'aide de sa garde personnelle. La paysanne ne put s'empêcher de penser la vérité mais Lileva étant capable de lire les pensées des humains, elle comprit alors le désir de cette paysanne qui n'osait rien dire devant le prince. La succube se mit à sourire, à peine les gardes arrivaient qu'elles les incinéraient par sa maîtrise du feu, puis elle sortit alors son couteau et elle s'adressa alors au prince.

«Désormais, chaque souffrance de tes sujets, tu ressentiras» cria t-elle.

La succube empoigna l'épée et trancha la main de la paysanne d'un coup sec. Celle-ci cria de douleur mais au même moment le prince se mit lui à pleurer comme un enfant qui n'avait jamais eu mal auparavant.

Le plus amusant était que la paysanne ressentait une douleur vive mais esquissait un sourire, sa vie était un enfer en raison du prince Lebon, la famine, la peur était son quotidien.

La pauvre femme venait de subir un viol alors une main coupée, elle pouvait supporter la douleur que cela procure. La paysanne esquissait un sourire difficile malgré la douleur car elle se délectait des larmes du prince l'ayant sapé. La paysanne ayant vécut tellement d'atrocités survivra à cette blessure. La douleur de celle ci s'estompant progressivement.

Lileva rentra chez elle, satisfaite de la situation. Le prince Lebon avait des milliers de sujets qui souffraient. Il ressentait à chaque fois la souffrance du pire d'entre eux tous.

Alors le prince sortait de sa barricade et fit ordonner aux paysans de sortir prendre l'air et s'amuser, le couvre feu était maintenant levé, il ouvra alors un banquet à volonté pour que plus un seul de ses sujets n'aient faim et distribua une grande quantité d'or à ses sujets. Les sujets ne comprenaient pas cette élan brusque de générosité sans limite.

La belle diablesse rentra alors à la tour noire, fière de son action et le raconta à Vladislav en omettant bien sûr de raconter avoir tranché la main d'une paysanne innocente et déjà bien lésée par la vie. Son mari voudrait constater ça de ses propres yeux le lendemain. Toutefois Vladislav retrouvait de l'espoir et se dit que Lileva bien que maléfique et ayant des pensées obscures pouvait quand même agir de façon bénéfique pour la surface d'Arkeryan.

Sur ces belles paroles, il n'hésitait plus à laisser la succube l'étreindre sans plus aucune culpabilité. Vladislav était vraiment satisfait de la version racontée de Lileva. C'était le début d'un espoir de vrai rédemption pour eux. 

 

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La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant