Chapitre 1 : Elle n'est pas humaine

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Codes de Pazuzul : 99. 999.

Au milieu des flammes, elle subissait depuis des milliers d'années toutes les souffrances infligées par sa reine Lilith. Cette succube était prisonnière d'un feu éternel, désespérée, incapable d'attester que son calvaire puisse prendre fin.

Avant, la diablesse avait enduré le pilori puis laissée en offrande à d'autres démons après avoir été attachée et contrainte à obéir. Souffrir était devenue naturel, son quotidien. La charmante démone était résignée.

Parfois sa reine lui accordait un semblant de pause, quelques mois sans souffrir avant de lui infliger un nouveau calvaire. Cet être vivait l'enfer. Dans ce lieu, il n'y que roc, lave, feu, cris et ossements. L'enfer ne dispose pas du modernisme que l'on connaît.

La souffrance finissait par avoir des effets très limités, cette succube était capable de supporter de tout. Rarement, Lilith la récompensait sans raison comme quand on donne un chocolat à un enfant.

La nuance réside de l'absence totale de bienveillance de l'acte, si la démone voulait être récompensée à nouveau, elle devait infliger de la souffrance.

Cependant tout était éphémère et la diablesse reperdait toute émotion, elle repartait toujours subir un nouveau calvaire pendant des années pour que sa maîtresse se réassure que son esclave considère sa souffrance comme normale.

La succube était formatée par un apprentissage sévère. La démone prisonnière ne se rebellait pas, avare de sa puissance, l'argument était la possession de divers pouvoirs dont il est hors de question de se séparer.

L'immortalité, la jeunesse éternelle, la possibilité de changer de forme à volonté, quatre ailes à déployer, la capacité de lire dans les pensées des humains, le voyage astral, le rêve, la pyrokinésie ainsi qu'une force et une intelligence décuplée et la séduction la plus parfaite qui soit en étaient les exemples d'une longue liste comprenant le contrôle mental des personnes séduites.

Une être si puissante qui s'avérait pourtant bien impuissante face à sa cellule de feu, incapable de ressentir des émotions positives autrement que par l'influence de sa reine.

Sa maîtresse vint alors la libérer. C'était la plus puissante et la plus ancienne des succubes. Ses pouvoirs étaient incommensurables, dépassant les limites de l'entendement humain. La reine maîtrisait l'omniscience et l'omniprésence, le don d'ubiquité. La prisonnière, l'une de ses premières esclaves était à genoux, de crainte du courroux de sa reine.

«Lileva, je vais te faire un cadeau que tu n'as jamais eu, tu vas avoir la chance de voir la Terre, sois consciente de l'opportunité inouïe reçue.»

C'était l'espoir qui naissait pour la succube. Lileva avait étudié la Terre sans jamais la voir. Lileva en connaissait la description des livres et de ce qu'on dit.

Exceptionnels sont les démons qui ont la chance d'étudier la planète bleue, encore plus de voir une seule fois la Terre depuis leur longue existence. Lileva était une démone de haute classe, les succubes jouissent d'une haute position en enfer, elle était de la race la plus prestigieuse de par sa naissance mais restait démone parmi millions d'autres.

Si bien des succubes n'ont jamais la chance de voir la Terre et encore moins de la fouler, la plupart ne sont condamnées qu'à faire souffrir les damnés de l'enfer quand elles ne subissent pas à leur tour un calvaire infligé par leur reine.

Il existait une école bâtie par Lilith spécifiquement pour les voyageurs terrestres potentiels, d'un style rectangulaire et sombre. L'école avait des proportions démesurées au regard de la faible quantité de voyageurs potentiels. Les salles étaient d'une hauteur égocentrique, facilement un hectomètre. La reine l'avait baptisé école terrienne. L'école était orientée, on n'y apprenait que ce que l'on avait besoin.

La Sainte SuccubeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant