Polinsky était un directeur de l'ancien temps. Toujours en costard gris, impeccable, fraîchement rasé, le crâne dégarni et une posture très droite. Et sa posture droite, il me l'avait imposée en répétant en boucle comme un disque rayé "en 20 ans de prépa, j'ai jamais vu ça", le matin ou je lui annonçais que je partais à Paris passer les auditions de Danse avec les stars.
Ce fut alors avec surprise qu'il m'informa accepter le deal que je suive les cours à distance, à condition que je vois un de ses collègues, prof en prépa parisienne, de temps en temps pour un état des lieux. Si j'avais l'intime espoir que Popo refuse en me donnant le prétexte idéal pour annoncer à ma sœur que je ne ferais pas partie de l'aventure, il était parti en fumée. Je fus surprise d'être triste de quitter les filles avec qui je passais mes journées en cours. Les amitiés en prépa sont très spéciales, mi sincères, mi double jeu. Chaque personne présente doit être vue comme un concurrent, mais l'être humain n'est pas fait pour être solitaire, il a besoin d'un groupe, d'un sentiment d'appartenance. Alors ces amies que vous vous faites en prépa sont un peu comme votre meute. Entre rivalité et soutien la barrière est faible, et c'est souvent en fin de concours que vous comprenez qui sera toujours présent dans votre vie, et qui en disparaître une fois les oraux terminés. Elles me promirent néanmoins de me regarder tous les samedis, de me soutenir. En fait je l'avoue, je m'étais attachée à elles. Balayant ces sentiments lourds et pénibles, je montais dans le train et leur fis un dernier signe, retenant mes larmes. Dans quoi je m'embarquais encore ?! Quand je me réveillais plusieurs heures plus tard, j'étais à quai. Le trajet ne m'avait semblé ni long ni court. Il était passé, tout comme mes études, sans que je m'en rende compte. Il était réellement temps que je vive ma vie. Un 4*4 m'attendait et on m'y escorta de manière solennelle. Je montais et tombais nez à nez avec un des producteurs de l'émission, Julien Marshall, et un garde du corps. J'avais été briffée avec Dénitsa, je savais quoi dire et quoi faire.
Julien : Bienvenue, Mlle. Johnson.
Je portais le nom de ma mère depuis ma naissance pour des raisons multiples, ce qui nous était bien avantageux pour cacher notre lien. La par contre, le trajet me parut long. Je n'avais aucune idée d'où j'allais mettre les pieds.
Julien : Pour commencer, on va vous déposer à l'Hôtel pour que vous déposiez vos affaires, et ensuite vous partirez au studio, vous y rencontrerez Antonio, le chorégraphe officiel. Dans 3 jours vous passerez une audition.
Moi : Une audition ?
Julien : Bien sur, devant les producteurs et deux danseurs professionnels, et Antonio comme partenaire.
Le reste du trajet ne me marqua pas, tant j'étais ossédée par cette histoire d'audition. Dénitsa m'avait parlé d'une audition avec Antonio, pas avec toutes l'équipe de production de l'émission. Un sentiment de panique commença à me submerger. Calme-toi... Chaque chose en son temps. Arrivée à l'hôtel, j'eu le temps de déposer mes affaires et de m'habiller puis on dû partir au studio. Il n'était pas très loin, studio 7, mon chiffre préféré. J'y trouvais Antonio en train de s'échauffer, il m'accueillit avec un grand sourire, il était désormais mon seul point de repère. Je n'ai jamais été aussi heureuse de retrouver quelqu'un.
Antonio : Ça va Jade ?
Moi : Antonio c'est quoi cette histoire d'audition ?
Bon je devrais apprendre à travailler sur mon tact.
Antonio : C'est la règle à Danse avec les stars... Mais je suis sûr que tu seras prise tu es la meilleure.
Moi : Pourquoi vous ne m'aviez rien dit ?
Antonio : Déni m'a dit t'en avoir parlé.
Moi : Déni dit beaucoup de chose...
Il rit et acquiesça, je vois qu'on parle de la même personne. Sacré caractère cette Déni.
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Rewrite the rules T1
Ficción General"En fait, je crois qu'un rêve n'est pas fait pour être réalisé, sinon, ça n'est plus un rêve, et il n'y a plus de magie, d'envie, ou d'attentes. Enfin, c'est ce que je croyais..." Quand Jade Stelinson, 19 ans, élève de prépa, doit rendre un service...