Chapitre 15 : L'abus d'alcool est dangereux pour les secrets

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Quand j'ouvrai les yeux, ma tête n'avait jamais été aussi douloureuse de toute ma vie. Pas même quand j'étais sortie de ma kholle de maths sur les matrices linéaires, pas même quand j'avais chuté sur la parquet de la salle de ballet de mon lycée parce que j'avais mis trop de colophane, pas même lors de mon insolation à Anglet il y a 4 ans. Mon dieu, j'avais tellement mal. Je me redressais dans mon lit, et soudain, j'eus encore plus mal quand je me rappelais de ma soirée d'hier. Oh non, oh non, oh non, dîtes moi que je n'ai pas fait ça. Comment c'était fini la soirée déjà? Mal je crois, il m'avait ramenée jusqu'à ma chambre vu comment j'étais tellement mal, il ne lui était pas venu à l'idée de me laisser rentrer seule. Je ne me rappelle plus trop après, je crois qu'il m'a aidée à entrer, j'ai surement du lui proposer un dernier verre d'une façon timide, proposition qu'il déclina évidemment, puis était parti sans rien rajouter, sans son magnifique sourire. Après, plus rien. Je me retrouvais donc là, en sous-vêtements, mes affaires éparpillées partout dans les premiers rayons du soleil. Sentant les prémices de la panique me gagner, je me recroquevillais dans mon lit pour tenter d'adoucir la gifle que j'allais m'infliger avec les souvenirs qui réapparaissaient un par un. Il était énervé, vexé, triste. Il m'en voulait. Je lui avais menti, bref j'avais tout gâché. Pourquoi est-ce qu'avais parlé de ma sœur? Pourquoi est-ce que je lui ai balancé cette histoire de contrat alors que c'était LA chose à ne pas divulguer? J'avais une boule dans le ventre et une barre dans le crâne, mais surtout j'avais mal au cœur. Comment j'allais faire pour les affronter, tous ? Antonio, Déni, lui ? Prise d'une force nouvelle, je me levais doucement pour commencer à me préparer, quand soudain mon téléphone sonna. Je le saisis en même temps que mon jogging et découvris un message de Sonaï avec... Les notes de concours blanc. Oh seigneur. 

PDV de Mika (oui je sais c'est nouveau !)

Ce matin, je n'avais pas envie d'y aller, vraiment pas. Après la soirée d'hier, je n'avais plus envie de croire ni en Antonio, ni en Jade. MA Jade, ma partenaire. J'envoyais un message à Sylvano, mon producteur, pour le prévenir que j'envisageais d'arrêter l'émission, mais ce dernier ne l'entendit pas de cette oreille et me contraint à y aller sous peine de le voir débarquer pour, je cite, m'arracher la peau du dos si je ne me présentais pas aux répétitions. Bon, toujours aussi compréhensif cet italien. Je tentais alors de me concentrer et de me préparer, mais cette sensation de trahison ne voulait pas me quitter. J'étais déçu, je me sentais utilisé et jeté comme un moins que rien. Je fis une pause, m'assis sur mon lit et tentais de boire un café pour m'aider à éclaircir la situation. Ce que je ne comprenais pas, c'était pourquoi ils m'avaient autant mentis tout les deux. C'est vrai, leurs situation n'est pas légale, mais s'ils m'avaient confiance, s'ils avaient été "l'épique" qu'ils prétendaient qu'on était tout les 3, j'aurais accepté de garder ce secret, je ne suis pas un monstre ! En fait, je crois que ce n'est même pas leur stupide secret de grossesse, d'identité et de chèque à encaisser à 2 qui me blesse, c'est leur petit jeu. En découvrant que Jade était la sœur de Dénitsa, qui était enceinte et donc ne pouvait pas danser, je comprenais d'un coup le petit manège. Dénitsa ne faisait pas la saison pour le bébé, mais pouvait quand même gagner l'argent de l'émission car Jade la remplaçait "à couvert". Un nouveau sentiment survint alors, celui de la culpabilité. Je suis devenu leur complice alors?Je ne suis que leur jouer, leur « gagne-pain », et en plus de ça je peux tomber avec elle? Je soupirais et finir par rejoindre le studio. Autant affronter mes bêtes noires le plus vite possible. Je poussais la porte et tombais sur Antonio qui m'attendait, l'air inquiet. Je laissais traîner mes yeux dans la salle, mais ne vis aucune trace de Jade.

Moi : Salut ?

Antonio : Bonjour Mika, tu n'aurais pas vu Jade par hasard ?

Moi : Jade ? La dernière fois que je l'ai vu c'était hier.

Rewrite the rules T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant