Chapitre 16

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L'homme est devant nous. Je sais qu'il y a des survivants sur cette planète, je suis même en train de les chercher. Mais voir cet homme devant moi fait redescendre ma confiance en moi d'un cran. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils soient si impressionnants.

L'homme nous regarde durement. Après plusieurs minutes de contemplation, d'un côté comme l'autre, je décide d'intervenir.

_ Ai laik Eva kom Skaikru en ai laik natblida. 

L'homme ainsi qu'Octavia me regardent surpris. J'ai appris à parler la langue grâce au livre de ma mère. Il m'a été utile sur ce coup-là. 

Pour prouver que je suis bien ce que je dis être, je prends le couteau qui attendait d'être utilisé dans la poche de mon pantalon. Je ne fais pas de geste brusque pour ne pas énerver le natif et ainsi être empalée par une lance comme Jasper. J'ouvre mon autre main, la positionne face à la montagne de muscle devant nous, puis enfonce la lame dans la paume de ma main, laissant échapper le sang ébène de mon corps. 

Lorsque l'homme voit la couleur de mon sang, il écarquille les yeux de surprise. Ensuite, comme s'il avait vu une déesse, il baisse les yeux par respect. 

_ Nerio, désolé de mon manque de respect. 

En entendant mon surnom, je me tourne vers mon amie. Celle-ci me regarde avec de gros yeux. Elle ne comprend pas ce qui se passe elle aussi. L'homme finit par se présenter.

_ Excusez-moi. Je suis Lincoln du peuple des arbres. Dit-il en retirant le masque qui cache son visage.

_ Moi c'est Octavia. Dit-elle en découvrant la beauté de l'homme en face de nous. 

L'homme la scrute, il la contemple comme si elle est la plus belle merveille du monde. Je pense qu'on peut appeler ça un coup de foudre. 

_ Lincoln, je cherche Indra. Est-ce que tu pourrais nous conduire à elle s'il te plait. Je demande en décidant que je peux lui faire confiance. 

_ Bien sûr Nerio. Mais demain, la route est longue. Me répond-il.

_ D'accord, merci. Pourquoi m'appeler Nerio ? Mon prénom c'est Eva. Je demande après une courte pause.

_ C'est une légende et tu es Nerio. Me répond-il.

_ Qu'est-ce qui te fais dire ça ? Je demande curieuse.

_ Je vous raconterai la légende de Nerio demain sur le chemin. Allez dormir. Dit-il avant de s'allonger par terre. 

Nous faisons pareil. Je ne connais pas cette légende, mais je suis persuadée que ce n'est pas moi. 


****


Comme à mon habitude, je me réveille aux aurores par un cauchemar. Aujourd'hui, ce n'était pas la mort de mes parents adoptifs, mais mon agression. Lorsque les nuits sont comme ça, ça ne veut dire que deux choses. D'un, ce sera une journée de merde. De deux, je ne vais pas supporter les contacts de la journée. Même si je commence à aller mieux, je crois qu'avoir des contacts, c'est la chose la plus difficile à faire pour moi. J'ai l'impression que chaque main qui me touche ou m'effleure, c'est sa main. C'est une torture permanente. Une torture qui ne s'arrête pas. Je revis le pire moment de ma vie dans mes rêves, dans les contacts avec les personnes qui m'entoures et dans ma tête dès que je me perds dans mes pensées. Une douleur constante, vive, lançante. Elle survit à toute épreuve. Elle ne diminue que rarement, laissant place à de petits moments de répits. Ils sont courts, mais ils sont là et ils font du bien. Malheureusement, là, ce n'est pas un moment de répits. C'est une journée compliquée où la douleur est aussi vive que si on t'aurait planté un couteau dans le ventre. 

La Guerrière Au Sang NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant