La Guerrière Au Sang Noir

Chapitre 23

Deux semaines se sont passées depuis que nous sommes arrivées au campement avec Anya. Nous avons appris aux 100 comment chasser efficacement, comment faire sécher la viande pour qu'elle puisse se garder plus longtemps, comment survivre en forêt, et d'autres choses encore.

J'ai également été mise au courant de tout ce qui c'était passé pendant mon absence. J'ai donc appris que Raven est descendu sur Terre dans le but de prévenir l'Arche que nous sommes en vie. Ils ont ensuite construit des rétrofusées car Bellamy avait lancé la radio dans la rivière à côté du site d'atterrissage de Raven. Il l'a fait car pour venir sur Terre et rester auprès de sa sœur, il a dû tirer sur le chancelier.

J'ai appris que le lendemain de notre départ, à moi et Octavia, ils ont retrouvé Wels mort et un peu plus loin, près de ses doigts coupés, ils ont retrouvé le couteau de Murphy. Ils l'ont pendu alors que c'était Charlotte, une jeune fille de tout juste douze ans apparemment, qui l'avait tué pour chasser ses démons. Murphy et quelques-uns de ses amis ont chassé la meurtrière dans la forêt mais elle a fini par sauter d'une falaise. A ce moment-là, Bellamy et Clarke sont devenus les leadeurs des 100 et ont banni Murphy du camp. D'ailleurs celui-ci est revenu il y a quelques jours. Cette fois-ci, Bellamy a bien voulu le laisser rester au camp à condition qu'il ne fasse pas de connerie et qu'il aide à la vie du campement.

***

Je sens de doux baisers dans le coup qui me réveillent petit à petit de ma nuit agitée de cauchemars.

- Salut, dis-je en me mettant sur le dos.

- Salut, me réponds Anya avec un sourire en coin.

Je me redresse doucement et l'embrasse tendrement une première fois, puis une deuxième fois, et une troisième. Ses mains glissent sur mes flancs tandis que les miennes viennent trouver leur place dans ses cheveux. Ma petite amie passe au-dessus de moi, tandis que mes mains glissent jusqu'à ses fesses. Nos baisers s'enflamment et je demande l'accès à sa langue. J'ai envie de plus. J'ai besoin de plus. Alors je passe mes mains sous son haut et lui retire. Nous nous regardons quelques instants dans les yeux, puis je retourne à l'assaut de sa bouche si addictive. Très vites mon haut se retrouve à terre et ses baisers descendent dans mon coup. Elle caresse mes hanches quand d'un coup un flash de mon agression revient. Je ne peux plus. Ma respiration s'accélère mais non pas par plaisir, mais parce que je ne peux plus.

- Stop ! cris ai-je presque.

- Qu'est-ce qui se passe ? demande Anya dans l'incompréhension.

- Désolé. Je pensais être prête mais j'y arrive pas. J'arrive pas à aller plus loin sans paniquer et avoir des flashs.

- Ok, c'est rien, ne t'en fait. On réessayera plus tard.

J'allais répondre quand on entendit un coup de fou et de l'agitation dehors. On se rhabilla rapidement avant de sortir de notre tente et de retrouver Bellamy devant la navette, la porte fermé, un talkie-walkie à la main.

- Bellamy, qu'est-ce qui se passe ? On a entendu un coup de feu, demande ai-je.

- C'est Murphy, il vient de prendre en otage Jasper ! me réponds Octavia en arrivant.

- Quoi ?! Mais qu'est-ce qui le pousse à faire ça ?

- On en sait rien pour l'instant, il est bien là le problème, me réponds Bellamy cette fois.

- Bon très bien, passe-moi la radio.

- Pourquoi ? Qu'est-ce que tu veux lui dire ? demande Clarke qui nous avait rejoint.

- Je sais pas encore. Je vais improviser. C'est mon truc d'improviser, dis-je en tendant ma main.

Une fois le talkie-walkie en main, je réfléchis une seconde avant de me lancer.

- Murphy, c'est Eva. Tu me reçois ?

- Eva ! Qu'est-ce que tu veux ? réponds rapidement John.

- Comprendre.

- Comprendre quoi exactement ?

- La raison de ton geste.

- Je croyais que t'étais un petit génie ? Apparemment non ?

- Et moi je te pensais moins désespéré. Alors ?

- Vous m'avez pendu, je veux juste ma vengeance.

Je regarde Bellamy et Clarke après la réponse de l'homme avide de vengeance.

- Jasper n'y est pour rien, relâche-le, dit Bellamy.

- Et pourquoi je ferai ça ?

- Parce qu'en échange tu m'auras moi, répond le frère d'Octavia.

- Bellamy il en est hors de question, réprimanda Clarke en attendant la réponse de John.

- S'il y a un moyen de faire sortir Jasper de là alors je le fais.

- Il doit bien y avoir un autre moyen. Laissez-moi y aller ! dis-je en les interrompant dans leur duel de regards.

- Et que tu te mettes en danger ? Non hors de question ! C'est moi qu'il veut, c'est moi qui aie libéré la corde pour sa pendaison. Toi t'étais même pas là. Tu ne peux pas comprendre ! me répondis Bellamy.

- Bien sûr que je peux comprendre ! Je n'étais peut-être effectivement pas là, mais on a quelque chose en commun lui et moi : le désire de se venger. Alors laisse-moi y aller !

Il me regarda dans les yeux, comme s'il voulait me déchiffrer, y lire quelque chose que je ne lui laisse pas voir. Finalement, il accepte. A contre cœur, certes, mais il accepte. Il recontacte Murphy qui finit par ouvrir la porte et laisser partir Jasper en me prenant par le bras.

- Salut, salut ! Comment tu vas mon cher John ? lui lançais-je avec un brin de provocation dans la voix.

- Tais-toi et me cherche pas toi ! J'ai accepté que tu viennes uniquement parce que Bellamy t'apprécie.

- Oui je sais ! Je suis une horrible compagnie, lui répondis-je en allongeant le mot « horrible ». Mais tu vas devoir me supporter jusqu'à que tu me tues ou que tu arrêtes enfin tes conneries. Je sais c'est pas super drôle, on a essayé de te tuer, tout le monde te déteste, t'es le mec qu'on veut pas approcher et tout le tralala mais va falloir faire avec mon gars. La vie est pas toujours très rose ! réussis-je à dire avant de me recevoir un coup dans les côtes qui me coupa instantanément la respiration.

- Je croyais t'avoir dit de te taire ! Qu'est-ce que t'as pas compris là-dedans ?

- Je crois bien que c'est le mot, attends comment tu dis déjà ? « Taire » ?

Il me redonna plusieurs coups dans les côtes et dans l'abdomen cette fois-ci, tant et si bien que je crachais du sang.

- D'accord, d'accord, j'arrête. Du moins je vais essayer. Mais c'est pas de la faute si j'adore provoquer les gens, c'est ma passion ! Tu pourrais le comprendre non ? lui dis-je à bout de souffle.

Il me lança un regard noir avant de me soulever et de m'accrocher à une chaise avec des sangles.

- Bon, maintenant laisse-moi m'amuser tranquillement ! dit-il en entourant ses points de bandages artisanaux.