Chapitre 19

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C'est le milieu de la nuit lorsque je me réveille en sursaut par un bruit sourd. Je m'extirpe de mon lit pour aller sur mon balcon. Ce que je découvre me cloue sur place. Une capsule descend sur Terre. On dirait que finalement le chancelier leur a envoyé du matériel. Qui sait, il y a même peut-être de la nourriture. Cela leur fera sûrement du bien. Malgré le dicton de Bellamy " Ici on fera ce qu'on voudra ! ", le camp à besoin de cette aide. Ils ont besoin de cette aide. 

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé hier soir, mais mon bracelet a grillé. Je suppose qu'ils ont tous grillé. Monty a dû louper un truc en essayant de contacter l'Arche. Je ne vois que ça. Si la radio n'était pas morte, tout aurait été différent. J'espère qu'ils vont bien. Ce n'est pas parce que je les ai quittés, que je ne pense pas à eux. Ils sont tout de même ma famille. 

Je ne sais pas si j'ai le droit de la dire, mais l'espace me manque. Ses paysages magnifiquement étoilés ont été remplacés par de la végétation en tout genre. Ici, il n'y a pas besoin de moi pour un problème informatique ou mécanique. J'ai l'impression d'être inutile, mais de l'être en même temps. C'est un sentiment étrange que j'apprends à dompter au fil du temps. 


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Ce matin, je vais suivre les mêmes cours que les natblidas. Lexa m'a appris hier qu'elle leur enseignait la stratégie guerrière, l'art du combat et comment diriger un peuple. Ils ont cinq cours par semaine, mais seulement trois sont supervisés par la commandante. Le reste du temps, ce sont les gardiens de la flamme qui s'en occupe. Il en existe beaucoup. Certains veillent à la sécurité du commandant, d'autres cherchent les sangs d'ébène. Enfin, il y a ceux qui partagent et apprennent les croyances aux enfants. Ils leur apprennent leur histoire, leurs traditions et leurs rituels. 

Maintenant, c'est à mon tour de suivre ces cours. Je suis une natblida, j'ai donc l'entier droit au trône. Mais si je veux être une bonne commandante, il me faut connaître et comprendre la population que je devrais diriger si je gagne le conclave. C'est un peu comme si je me retrouvais au lycée, mais avec des cours bien plus intéressant. 


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La fin de la journée arrive vite. J'ai appris beaucoup de choses qui me serviront, je l'espère, un jour. Je compte gagner le conclave. Rien ni personne ne m'en empêchera. 

Je me balade dans les rues de Polis. J'ai maintenant appris à m'y repérer facilement. Il y a différents quartiers. Chaque clan a le sien, sauf les Skaikrus. Ils ne font pas partie de la coalition, ils n'ont donc pas le droit à une partie de la ville comme les autres. Ensuite, il y a le quartier commun. Sûrement le plus grand et le plus ancien. Il s'étend en longueur de l'entrée  de la ville jusqu'à la tour du commandant. L'avenue est surplombée toute la journée par des commerçants en tout genre. Certains vendent des vêtements et du tissu. D'autres de la nourriture. Il y en a même qui l'a cuisine. Ce n'est pas pour autant que j'ai croisé de restaurants ou d'épiceries. Tout ce fait via les commerçants. Ils traversent toutes les terres occupées pour fournir les habitants. Ils ne font pas la distinction entre les clans. Si quelqu'un a besoin de ses produits, il livre. Peut importe si la personne est recherchée ou non. Ce n'est pas pour autant qu'ils gardent le secret quand les chasseurs de prime viennent demander des informations. 

Vous vous demandez comment je connais autant d'information sur eux. Avec Lexa, nous avons beaucoup discuté hier après l'entraînement. Nous nous sommes rendu compte que nous avons beaucoup de points en communs. Lexa est une personne dévouée pour son peuple. Elle est pleine de sagesse. En plus de ça, elle est très intelligente et elle aime qu'on la respecte. Gustus, son garde personnelle, est très à cheval sur cette règle. Quiconque la regarde de travers est tué sur le champ. Il n'y a que très peu d'exception. "C'est comme cela qu'on se fait respecté ici." M'a-t-elle expliqué. 

Lorsque je retourne dans ma chambre, la nuit est tombée depuis un petit moment déjà. L'agitation du jour a laissé place au calme de la nuit. Je crois qu'à choisir entre les deux, je préférerais vivre la nuit. La nuit, tout est plus paisible et mystérieux. Elle me fait penser à l'espace. Toutes ces étoiles, ce calme. Tout semble plus irréel. 

Après avoir fini mon repas, je me décide enfin à quitter l'obscurité de la nuit à celle de mon sommeil. Seulement, au lieu de dormir et d'être réveillée par mes cauchemars, je suis réveillée par des sifflements. Une fois sur mon balcon, n'y voyant rien, je décide de descendre dans la rue. Visiblement, je ne suis pas la seule à avoir fait le déplacement. D'autres habitants sont sortis eux aussi. La nuit a perdu son calme. 

Des lueurs roses volent dans le ciel. On dirait presque des feux d'artifices. Des rétrofusées. Mais oui, c'est ça. Il doit y avoir un sérieux problème sur l'Arche pour que les cent doivent lancer ça. D'ailleurs, ils ne peuvent pas en lancer. Sauf si dans la capsule de la nuit dernière, il y avait un ingénieur. Le conseil n'aurait jamais envoyé quelqu'un sans avoir la confirmation que la Terre est de nouveau habitable. Quelqu'un a dû venir de force ici. Si mon hypothèse est bonne, cette personne est complètement folle et suicidaire. 

Il faudrait peut-être que j'aille les voir un de ces quatre. Mes amis me manquent. Mais il faut se l'avouer, ici la vie est plus simple. Elle n'est pas censée l'être, mais ne plus être sous le commandement de Bellamy, c'est comme des vacances. Ce n'est pas que je n'aime pas sa façon de diriger, bien qu'elle ne soit pas forcément la meilleure, c'est simplement que je n'aime pas recevoir des ordres. J'aime être libre. Diriger. Changer les choses. 

C'est sur ses pensées que je rentre dans mes appartements, espérant ne pas me réveiller trop tôt le lendemain matin. 


La Guerrière Au Sang NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant