Les deux Skywalker arrivèrent enfin dans l'orbite de Yaga-Minor et ils survolaient maintenant une forêt vierge qui couvrait vallées et montagnes d'une compacte masse verte. Peu à peu, le vaisseau décélérait : ils scrutaient le sol au travers de ces larges vitres et quelques instants plus tard, Rey montra du doigt une clairière, ou plutôt un lopin de terre étriqué qui trouait cette forêt. Leur vaisseau faisait maintenant du sur-place, agitant les cimes des arbres et faisant s'envoler un flock d'oiseaux multicolores. Quand la navette s'engouffra entre les arbres, ses ailes se replièrent et après une descente à la verticale, elle se posa, le vrombissement de son moteur se tuant progressivement.
Quand Ben et Rey sortirent du vaisseau, les colliers de coquillages autour du cou, ils admirèrent cette nature paisible aux dimensions surréalistes. Chaque plante mesurait 3 ou 4 fois sa taille normale, en hauteur autant qu'en largeur, tout comme ces connifères qui ponctuaient de leur imposante présence, cette étendue d'herbe grasse. Leurs feuillages touffus rendaient d'ailleurs le passage de la lumière difficile et seuls de rares puits de lumière éclairaient cette poussière diffuse de soleil. Les deux voyageurs levaient la tête et tournaient lentement sur eux-même, se sentant minuscules face à la puissance de cette nature qui semblait former un cocon autour d'eux.
Rey prit le temps d'inspirer de longues secondes, humant ce parfum naturel d'arômes et de mousse qui lui chatouillait les narines. Cette fraîcheur enivrante semblait lui donner des ailes et lui permettait de laisser encore plus loin derrière elle l'étouffante chaleur de Jakku.
Ben s'assit sur un rocher couvert de mousses et posa ses coudes sur ses cuisses avant de croiser les mains. Il leva la tête vers ces feuillages parsemés de tâches lumineuses. Celles-ci se reflétaient d'ailleurs sur son visage fatigué, illuminant ses grains de beauté et ses iris. Il appréciait de plus en plus ces moments contemplatifs ; où il n'entendait qu'une nature calme, quelques bourdonnements et un léger bruissement d'ailes. Il devait l'avouer, il avait perdu l'habitude de voir un tel paysage autrement qu'une nouvelle planète à conquérir.
-o-o-
"Tout ne peut pas dépendre de nous." Répondit Rey face à lui, alors que la lumière chaleureuse du feu les éclairait.
La nuit était tombée très rapidement tout comme la température qui avait chuté. Ils avaient allumé un feu près du vaisseau, assis sur deux caisses et une discussion en entraînant une autre, ils avaient fini par trouver le sujet qui les opposerait.
"Si au contraire. Tout dépend de nous et de nos choix." répondit-il en finissant son verre d'une traite.
Rey esquissa une moue déconcertée en observant le feu. Il continua avant qu'elle n'ait eu le temps de riposter :
"Il n'est plus question de ça et tu le sais. Tu l'as vu dans nos visions, nos cauchemars..." Elle détourna le regard, en replaçant sa couverture sur ses épaules. "Tu sais au plus profond de toi que l'équilibre dans lequel tu crois n'est pas celui d'une Jedi et ça t'effraie. Tout comme moi."
Un craquement dans le feu se fit entendre.
"Mais nous, nous sommes capables de comprendre cet équilibre plus que n'importe qui et de se battre pour le défendre.
- Ben, nous ne sommes pas invincibles. s'efforça de marmonner Rey.
- Et ni immortels..." déclara-t-il bien conscient de cela. "Mais nous entretenons quelque chose."Il avait prononcé ces derniers mots avec une telle conviction, que Rey sentit un frisson parcourir son dos.
"Maintenant que nous sommes réunis, nous avons les épaules pour supporter ce fardeau.
- Ce fardeau a toujours existé." fit-elle gravement. "Nous ne sommes pas des héros tombés du ciel. Nous avons besoin de chacun pour combattre ce mal et nous sommes incapables d'assumer ça seuls." s'insurgea Rey.
- Mais la Force nous donne plus que cela ! s'énerva Ben.
- Mais accepte le fait d'être un simple mortel !"
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LA DYADE : L'équilibre originel
FanfictionC'est officiel, nous assistons à l'avènement d'une nouvelle ère. Les Résistants sont devenus des héros et partout dans la galaxie on se libère de ses chaînes, en célébrant cette victoire écrasante. Même si la Seconde République n'en est qu'aux prémi...