LUNA - Chapitre 9

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Ça devait faire des jours, des semaines même, que j'étais enfermée ici. Je ne me souvenais plus du temps que j'avais passé à pleurer et à ne pas me nourrir. Les forces me manquaient mais j'avais pris conscience qu'il existait une seule personne sur terre qui pouvait me sauver, Jacob. Alors j'écrivais comme pour exorciser ma peur, comme pour me donner de l'espoir ou du courage. Mon histoire prenait forme. Certains pourraient comparer ces pages avec les livres fantastiques qui faisaient fureur en librairie mais c'était mon histoire. Bien sûr enjolivée mais maintenant que je croyais à tous ces êtres extraordinaires et dangereux qui peuplaient notre terre et tout particulièrement à Forks mon imagination débordait de mots qu'il fallait que je pose sur les feuilles de mon bloc note. Plus j'écrivais et plus j'allais mieux disons que c'était une réelle échappatoire à ma vie de prisonnière.

J'avais aménagé ma chambre enfin mon appartement privé afin de m'y sentir bien. Du moins j'essayais. Le bureau sur lequel j'écrivais était devant la fenêtre et je regardais les jours de l'automne passés afin de laisser très bientôt la place à l'hiver. Il faisait froid dehors très froid. Je cherchais à savoir où nous étions et je pense que la région devait se trouver au nord des Etats Unis. Je ne voyais jamais personne, du moins pas plus que lorsque nous étions chez nous. Sauf que là-bas je pouvais voir mes amis, je pouvais aller à l'école. Je me demandais ce que faisait Jacob. Est-ce qu'il me cherchait ? Est-ce qu'il m'avait oublié ?

Nous étions liés, il m'avait expliqué ce qu'était l'imprégnation pour lui comme pour moi. Il me manquait tellement que ça en devenait une véritable torture. Je lui manquais aussi j'en étais persuadée. Mais combien de temps lui faudra-t-il pour me retrouver ? Des mois ? Des années peut-être.

Je détestais mon père et encore plus celle qui m'avait servi de mère pendant toutes ces années. Je pensais souvent à ma véritable mère Kristen. Celle que je croyais être ma tante. Celle avec qui j'avais vécu les plus beaux jours de ma vie à Forks. Pourquoi ne m'avait-elle rien dit ? Pourquoi ne m'avait-elle jamais reprise à mon père ? Les questions se bousculaient dans ma tête. Je savais tout au fond de moi qu'elle n'avait pas eu le choix et je lui pardonnais déjà son absence.

Il fallait que je trouve un moyen de me sauver, de prévenir Jacob. Mais les jours passaient et je n'arrivais jamais à avoir la moindre chance d'y parvenir.

Un matin alors que j'entendais la voiture de mon père quitter la propriété je me suis décidée à agir. Je frappais de toutes mes forces à la porte afin qu'April vienne voir ce que j'avais.

J'avais mis ma chaise de façon à ce qu'elle soit à ma portée. April m'a demandé de reculer de la porte afin d'entrer. Généralement elle ne le faisait que très rarement pendant l'absence de mon père. Mais j'avais pris une voix si désespérée qu'elle avait eu malgré tout pitié de moi.

Je la laissais entrer, ma main posée sur mon ventre. Je prétextais ne pas aller bien et je me courbais un peu pour simuler une douleur. Elle me tournait le dos pour aller me chercher de quoi me soulager et j'ai pris la chaise afin de pouvoir l'assommer et m'enfuir. Je courais sans regarder derrière moi, cherchant la sortie de cette demeure que je ne connaissais pas. Au bout d'un couloir j'ai vu enfin la porte qui me mènerait à ma liberté.

L'air frais m'arrêta brutalement comme si j'avais rencontré un mur de glace. Je ne m'étais pas trompée il faisait vraiment très froid et je n'avais rien sur le dos qu'un simple tee-shirt à manches longues. Tant pis je ne devais pas faire machine arrière je devais trouver la sortie au plus vite.

J'allais courir vers la droite quand une main ferme m'a attrapé et m'a fait stopper net dans mon élan. Je me retournais brusquement essayant de libérer mon bras. Un homme que je ne connaissais pas me maintenait et me tirait vers l'intérieur de la maison. Je me débattais mais il était plus fort que moi. J'ai crié dans l'espoir que l'on m'entende mais c'était peine perdu je le savais très bien. J'allais me libérer encore une fois sentant sa prise se relâcher mais il m'a frappé si fort que je me suis retrouvée sur le sol presque gelé de la propriété. Je m'étais ma main sur ma joue qui me brulait de douleur.

Le jour où tout changea dans ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant