Où es-tu?

Partie 3 : Enfin de retour ! (1)

On retrouve notre Baptiste qui vient d'atterrir et est prêt à se lancer à la recherche de notre disparue. N'hésitez pas à me donner votre avis sur ce début d'enquête !

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5 avril 2019 : 23h

Son avion venait enfin d'atterrir à Zaventem. Baptiste poussa un soupir de soulagement en détachant sa ceinture. Il lui fallut cependant patienter pendant que son voisin, un français d'une cinquantaine d'année installé depuis peu en Belgique et qui n'avait pas cessé de lui parler pendant les trois heures de vol, rassemblait ses affaires. Puis, lentement, il suivit la foule qui débarquait de l'appareil et se dirigeait vers le tapis roulant où devaient arriver leurs bagages.

Il attendit impatiemment que sa valise rouge apparaisse pour qu'il puisse la récupérer et il put alors enfin se diriger vers le hall des arrivées.

Persuadé que personne ne l'attendait, il était perdu dans ses pensées et il pressa le pas en direction de la station de taxis. Il sursauta quand il entendit une cavalcade derrière lui et quelqu'un crier son nom. Il se retourna et aperçut son ami de toujours, Antoine, qui courait dans sa direction. Un groupe de jeunes filles se retourna sur son passage ce qui fit sourire Baptiste. Décidément, le mariage ne l'avait pas changé : il faisait toujours son petit effet !

Essoufflé, ce dernier arriva finalement à le rejoindre et ils s'étreignirent quelques instants, émus comme toujours de se retrouver.

- J'ai eu peur de ne pas arriver à temps, commença-t-il.

- Il ne fallait pas venir me chercher, tu sais. Je me serais débrouillé !

- Taratata ! Et puis quoi encore ! Payer une fortune pour un de ses taxis !? Non, non et non ! Dès que tu m'as appelé, je suis parti de la maison. Il y avait juste un bouchon à l'entrée de Bruxelles, un accident je crois, et... Bref, je te passe les détails, mais j'ai cru que j'allais jamais arriver à temps !

Baptiste avait finalement réussi à joindre Antoine juste avant d'embarquer pour le voyage du retour à Amsterdam. Salomé et lui n'avaient rien pu lui apprendre de plus mais lui avaient promis de tout faire pour essayer de joindre Lucie.

Antoine empoigna le bagage de son ami et l'entraîna vers le parking :

- Ca va ? Pas trop crevé par le voyage ?

- Non, ça peut aller... Tu as eu des nouvelles ?, demanda-t-il ensuite, toujours inquiet.

- Non... Rien..., éluda son ami.

- Salomé a réussi à joindre Lucie ?

- Hum... C'est que... c'est compliqué... Monte dans la voiture, je t'expliquerai en chemin.

Intrigué, Baptiste s'installa sur le siège du passager de la berline gris métallisée pendant qu' Antoine déposait sa valise dans le coffre. Il ne dit rien, lui laissant le temps de sortir de la cohue qui régnait à chaque fois à la sortie des parkings de l'aéroport et attendit qu'il se soit engagé sur l'autoroute pour lui demander :

- Alors ? Tu m'expliques ?

Son ami parut ennuyé. Il cherchait visiblement la meilleure manière de lui présenter les choses, ce qui inquiéta d'autant plus Baptiste.

- En fait... Depuis notre retour de voyage de noces... on n'a plus vraiment de nouvelles de Lucie.

- Plus de nouvelles ?! Comment ça ?! Même Salomé ?

- Oui. Elle a complètement disparu de la circulation en fait.

Baptiste se sentit tout à coup très mal à l'aise.

- Tu m'inquiètes, là...

- Et je préfère te prévenir : Salomé pense que c'est à cause de toi ! Elle t'en veut à mort. Elle a bien entendu accepté de te laisser dormir à la maison ce soir, mais... elle risque fort de te faire la gueule.

- Pourquoi est-ce qu'elle pense que c'est de ma faute ?

- Eh bien... Rapport à ce qui s'est passé entre toi et Lucie au mariage...

- Ca, ça ne la regarde pas...

- Oui, mais tu connais Salomé. Elle dit toujours ce qu'elle pense. C'est en partie pour ça que je l'aime autant. Mais passons ! Je ne sais pas très bien ce qui s'est passé mais après le mariage, elle a retrouvé Lucie en pleurs...

Le cœur de Baptiste se serra. Son ami poursuivit :

- Salomé lui a dit qu'elle l'avait prévenue que tu allais encore lui faire du mal et apparemment, elles se sont un peu disputées...

- Et ?

- Hé bien, à notre retour du voyage de noces, elle avait déménagé. Depuis, plus de nouvelles !

- Je ne peux pas y croire ! Elles ont toujours été si proches ! C'est impossible ! Alors, elle ne sait même pas où elle habite ?

Baptiste avait élevé le ton sans s'en rendre compte, plus énervé contre lui-même qu'autre chose.

- Eh oh ! Ne me crie pas dessus !, le calma Antoine. Je n'ai rien à voir là-dedans !

Baptiste se rendit compte que l'angoisse ajoutée à la fatigue et au décalage horaire avait eu raison de ses nerfs. Il s'excusa aussitôt. Son ami l'interrogea à son tour :

- Et toi ? Tu m'expliques pourquoi tu as décidé de revenir comme ça, sur un coup de tête ? C'est quoi cette histoire de message... ?

- Je vais te le faire écouter. Tu vas comprendre !

Baptiste mis en route l'enregistreur de son Smartphone et son cœur se serra à nouveau quand la voix paniquée de Lucie retentit dans l'habitacle :

« Baptiste !, Oh ! Baptiste ! C'est moi... Lucie ! J'ai besoin d'aide... Je t'en supplie... il faut que tu reviennes... vite ! Il n'y a que toi qui puisses m'aider... Je... »

Antoine poussa un sifflement étonné.

- Oh, d'accord ! En effet, c'est chaud ! Et elle ne t'a pas rappelée depuis ?

- Non, rien..., souffla-t-il.

- Tu es sûre qu'elle n'a pas fait ça juste pour que tu reviennes ?, hasarda-t-il.

- Je ne sais pas... Mais si c'est le cas, elle a réussi son coup ! Et tu sais quoi ?, dit-il en se tournant vers son ami. Je m'en fiche !

Un sourire apparut sur le visage de ce dernier. Il avait toujours parié avec Salomé que Baptiste et Lucie finiraient ensemble quoi qu'il arrive.

- J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose, Antoine, avoua Baptiste.

Un silence glacé s'ensuivit. Antoine ne trouvait rien à dire pour le rassurer et Baptiste essayait d'encaisser tout ce qu'il venait d'apprendre.

Quand ils arrivèrent devant la maison du jeune couple, il était environ une heure du matin. C'était une petite villa fraîchement construite aux murs de briques rouges et au toit couleur ardoise. Baptiste en profita pour féliciter son ami : quand il était retourné en Chine quelques mois plus tôt, le bâtiment n'était encore qu'à l'état d'ébauche.

Fourbus, ils se couchèrent rapidement.

Salomé, quant à elle, ne se montra pas. Dormait-elle ? Baptiste en doutait... Il avait cru comprendre qu'ils s'étaient disputés à propos de lui...