Partie 8 : Le mariage de Salomé (6)

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Le lendemain, il était plus de onze heures quand elle émergea du profond sommeil dans lequel elle était plongée. Elle constata que Baptiste n'était plus à ses cotés et cela acheva de la réveiller. Encore vaseuse, elle sortit du lit et se couvrit avec la chemise qu'il avait laissé traîner à terre. Un signe qu'il était toujours là ? Elle avait passé la nuit dans ses bras et n'avait aucune envie que cela s'arrête. Ils avaient déjà perdu trop de temps... Des bruits de vaisselle la tirèrent de ses tergiversations matinales et une délicieuse odeur lui chatouilla les narines tandis qu'elle descendait les escaliers.

Elle s'arrêta sur le seuil de la cuisine et s'appuya nonchalamment contre le chambranle de la porte pour observer le spectacle. Baptiste, torse nu, était concentré sur la préparation du repas. Il s'aperçut bientôt qu'il était observé et l'accueillit avec un sourire tendre.

- Bonjour, belle espionne. Bien dormi ?

- Bonjour, lui répondit-elle, tout aussi souriante. Très bien. Et toi ?

Sans attendre sa réponse, elle s'approcha de lui et l'enlaça alors qu'il lui tournait encore le dos. Elle s'enivra de son odeur, caressant les muscles saillants de ce nouveau corps qu'il s'était forgé et qu'elle trouvait plus qu'attirant.

- Qu'est-ce que tu nous prépares de bon ?

- Tu es bien curieuse !, la taquina-t-il.

Elle fit une moue boudeuse qui le fit éclater de rire. Il la souleva dans ses bras vigoureux et la déposa sur le plan de travail. Il l'embrassa, puis, taquin, lui dit :

- Attends là ! Si tu es bien sage, je vais te faire goûter !

Il donna un dernier coup de cuiller avant d'éteindre la taque électrique et se tourna vers elle, présentant l'ustensile au bord de ses lèvres sans la quitter du regard. Elle ouvrit la bouche et goûta avec délice cette sauce bolognaise maison.

- Humm... c'est succulent ! Je ne savais pas que tu savais aussi bien cuisiner !

- Tu sais, quand on habite tout seul, on est bien obligé d'apprendre à se débrouiller...

Elle passa tendrement sa main dans ses cheveux encore mouillés de la douche qu'il avait prise en se levant et murmura :

- Tu as beaucoup changé mais j'aime ça...

- Toi, tu n'as pas changé... et tu m'as tellement manqué...

Pour toute réponse, elle l'embrassa. Il l'attira vers lui et elle passa ses jambes autour de sa taille. Quand ils furent enfin rassasiés, ils prirent le temps de se parler. Allongée sur son lit, la tête posée sur son torse, Lucie le caressait tendrement du bout de ses doigts. Une question lui brûlait les lèvres. Elle n'osa pas le regarder quand elle demanda :

- Ton... ton contrat là-bas... il se termine bientôt ?

Baptiste soupira :

- On a pris pas mal de retard... Il y en a encore pour quelques mois avant que tout soit terminé...

Il hésita avant de poursuivre :

- Et puis... J'aime autant être honnête avec toi... On... on m'a proposé un autre contrat... à nouveau pour trois ans...

Elle releva la tête, inquiète.

- Mais je ne leur ai pas encore donné de réponse, la rassura-t-il.

- Tu... tu penses que ce qui vient de se passer entre nous pourrait changer la donne ?

Il lui prit le menton et lui répondit le plus sérieusement du monde :

- Bien sûr ! C'est évident que ça change tout ! Jamais je n'aurais cru que tu me donnerais une seconde chance... Et je te promets...

Mais elle l'interrompit en posant un doigt sur ses lèvres :

- Chut. Non, ne fais pas de promesse... Pas si tu n'es pas sûr de pouvoir les tenir.

Il posa sur elle un regard compréhensif :

- Alors, je te promets juste que je tiendrais compte de toi... de nous... dans toutes mes décisions à partir de maintenant.

A moitié rassurée, elle se blottit à nouveau contre lui.

- Je crois que j'ai juste envie qu'on profite de chaque moment à deux, jusqu'à ce que tu repartes, lui dit-elle.

- Moi, ça me va... De toute manière, j'essaierai de revenir très vite. Je ne crois pas que je pourrais me passer de ça bien longtemps, avoua-t-il en l'embrassant jusqu'à la renverser pour la couvrir de son corps.

Mais une idée venait de germer dans l'esprit de Lucie... Elle le stoppa dans son élan.

- Et si, pour une fois, c'est moi qui venais te voir ?, proposa-t-elle. J'aimerais beaucoup voir où tu vis... et ce fameux barrage qui t'a éloigné de moi. Qu'est-ce que tu en dis ?

Baptiste semblait étonné et passa une main embarrassée dans ses cheveux.

- Tu ferais ça pour moi ?

- Oui... Je ne veux plus te perdre, Baptiste. Je n'ai jamais cessé de t'aimer...

- Moi aussi, je t'aime..., lui souffla-t-il en l'embrassant.

Où es-tu?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant