Où es-tu?

Partie 7 : La rançon (4)

Antoine finit par les rejoindre en fin d'après-midi. Il paraissait fourbu et désespéré. Ses yeux bruns encadrés de lunettes étaient tristes et ses traits extrêmement tirés.

- Comment ça va ?, s'inquiéta Baptiste alors qu'il l'avait retrouvé prostré dans le salon.

Son ami lui répondit avec un pâle sourire :

- Bof... Je m'en veux d'avoir menti à Salomé... à toi aussi... Bref, à tout le monde.

- Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? Tu sais que tu peux compter sur moi...

- Tu étais loin, Baptiste, et tu ne nous donnais plus vraiment de nouvelles. Et puis, je pensais... non, je voulais tellement m'en sortir tout seul... Je me suis englué dans des mensonges sans fin et maintenant vous allez tous m'en vouloir.

Baptiste posa une main ferme sur son épaule en guise de réconfort. Il n'avait jamais été très fort pour les démonstrations d'affection mais il voulait montrer à Antoine qu'il pouvait compter sur lui.

- Ne t'inquiète pas, le rassura-t-il. Pour moi, c'est déjà pardonné. Et quand on en aura fini avec tout ça, on trouvera un moyen de te sortir de là. Quant à Salomé, laisse-lui le temps de se calmer. Ca a été un choc pour elle.

- Je me demande si elle en sera capable un jour. Mais merci. Tu es un véritable ami. Tu peux compter sur moi, quoi qu'il arrive...

- Maintenant, viens. Tout le monde est rassemblé dans la cuisine.

Justin l'accueillit froidement et ne cessa de le regarder avec un air soupçonneux, contrairement à Giuliana qui s'était beaucoup inquiétée elle aussi.

- Je suis contente de te revoir !, lui dit-elle. Ca n'a pas été trop dur ?

- Si, un peu, répondit-il en jetant un regard noir aux policiers qui étaient attablés dans un coin de la pièce.

- On va aller prendre l'air dans le jardin, proposa-t-elle. Tu me raconteras. Tu viens avec nous, Baptiste ?

- Non, je préfère rester là au cas où les ravisseurs appelleraient.

Une grimace douloureuse lui tordit le visage.

Après qu'ils soient sortis, Justin et lui se retrouvèrent seuls dans le salon. Les heures et les minutes s'égrénèrent lentement, mettant leurs nerfs à rude épreuve. Ils faisaient les cent pas dans un silence de mort, espérant et appréhendant l'appel qui les délivrerait de cette attente qui les tuait à petit feu.

- Je n'en peux plus !, s'écria soudain le frère de Lucie. Je dois faire quelque chose ou je vais devenir fou !

Baptiste passa une main lasse sur son visage avant de lui dire :

- On ne peut rien faire sinon attendre, Justin.

- Passe-moi ton téléphone !, s'exclama ce dernier.

- Pourquoi ?

- J'aimerais réécouter son premier message... Peut-être qu'un indice nous a échappé.

Il avait écouté à plusieurs reprises l'enregistrement que l'inspecteur avait fait du dernier appel de sa sœur mais pas de celui-ci. Baptiste n'y croyait pas mais pour l'apaiser, il lui tendit l'appareil et lui donna les codes d'accès.

- Et celui de ta messagerie ?

- Non, tu dois aller voir dans mes enregistrements. Elle m'a appelé sur mon téléphone professionnel. Je ne sais pas l'utiliser ici...

Tout en disant ses mots, une évidence s'imposa à lui :

- Oh mon Dieu !, jura-t-il tout à coup en se levant brusquement.

Etonné, Justin lui demanda :

- Ca va ? Qu'est-ce qui se passe ?

Les yeux écarquillés par ce qu'il venait de comprendre, il se tourna vers lui :

- Je crois que je sais qui a enlevé Lucie !

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Je sais : ça ne se fait pas de s'arrêter comme ça... mais j'ai tellement envie de voir ce que vous allez imaginer après la lecture de ce chapitre...