Partie 11 : Retrouvée (3)

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Baptiste se retourna vivement. Salomé se tenait dans l'embrasure de la porte pointant une arme vers lui. Il écarta les bras et se plaça dans un geste instinctif entre elle et sa famille. Il croisa brièvement le regard paniqué de Lucie qui serrait désepérément leur fils dans ses bras avant de se concentrer vers celle qui l'avait tant fait souffrir ces derniers jours. C'est alors qu'il prit la résolution de ne pas la laisser gagner. Serrant les dents, il se prépara à l'affronter.

Elle força un Antoine penaud à entrer dans l'étroite cave avant d'elle-même y mettre le pied. Elle les tenait en respect et semblait prendre plaisir à les savoir à sa merci. Une drôle de lueur lui assombrissait les yeux.

- J'en étais sûre !, triompha-t-elle. Je savais qu'Antoine n'aurait pas eu les couilles de venir ici tout seul.

- Bon sang, Salomé !, intervint l'intéressé. Arrête tes conneries !

 Il fit un geste vers elle, mais elle dirigea l'arme vers sa tête, s'approchant dangereusement.

- Ferme-la, mon cher mari, car je te tuerai sans hésiter une seconde. N'oublie pas que j'ai un tas de griefs contre toi.

Baptiste vit Antoine déglutir difficilement quand le canon de l'arme entra en contact avec son front où perlaient déjà des gouttes de sueur. Salomé, elle, souriait, appréciant de mettre son mari volage plus bas que terre.

- Pourquoi tu fais ça, Salomé ?, lui demanda Baptiste pour détourner son attention et pour gagner du temps.

- Ce cher Baptiste, ricana-t-elle en tournant la tête vers lui avec un regard carnassier. Toujours là pour prendre ta défense, hein ?

Elle éloigna l'arme de son front et Antoine put à nouveau respirer.

Elle continua à s'adresser à lui tout en parlant :

- Mais est-ce que ton grand ami sait que tu baises sa soeur ?

Antoine jeta un regard triste à Baptiste avant de répondre en baissant les yeux :

- Oui, il le sait. Ne me dis pas que c'est pour ça que tu as fait tout ça ?! Cette histoire ne regarde que nous ! Eux, ils n'ont rien à voir avec ce que je t'ai fait... J'ai déconné et je le regrette. Ecoute-moi : on va trouver une solution. Je ne vais pas te laisser tomber.

L'étroite pièce résonna au son d'un rire caustique.

- N'importe quoi !, lui rétorqua Salomé. Toi et moi, on sait très bien que dès que tu le pourras, tu iras retrouver les doux bras de cette salope de Giuliana. Enfin ! Ce qui me rassure, c'est qu'elle te jettera quand elle saura que tu n'as plus un sou. Il ne faut pas te faire d'illusion, mon chéri. Elle n'en avait qu'après ton argent...

Baptiste vit son ami serrer les poings et lui intima silencieusement de se calmer. Il ne fallait surtout pas envenimer les choses et attendre le bon moment pour agir.

- Qu'est-ce que Lucie et moi avons à voir avec tout ça, Salomé ?, lui demanda-t-il pour détourner son attention vers lui.

- Elle veut notre bébé !, lui indiqua Lucie d'une voix tremblante.

- Quoi ?!, s'exclama-t-il, abasourdi en tournant la tête vers elle.

Elle serrait à nouveau le nouveau-né contre elle, prête à le défendre avec ses dernières forces. Il comprenait mieux la promesse qu'elle lui avait obligé à faire.

- Oh la vilaine rapporteuse !, s'offusqua joyeusement leur tortionnaire. Mais enfin, Baptiste, il était temps que tu reviennes sur terre ! Tu as toujours voulu tout avoir : la Chine et Lucie, la richesse et un bébé... Il fallait bien un jour que la vie te fasse comprendre que ce n'est pas comme ça que ça marche. Il est temps que la roue tourne et que tu en laisses un peu pour les autres, tu ne crois pas ?

- Je ne comprends pas... pourquoi une rançon ?

Salomé soupira de façon dramatique.

- Que veux-tu... Mes chers parents n'auraient certainement pas financé leur fille en cavale. Je les ai si souvent déçus... surtout quand j'ai épousé un imbécile incapable de gagner quoi que ce soit ni de me faire un enfant.

- Quoi ? Mais non !, s'insurgea Antoine. C'est toi qui...

- Ca suffit !, hurla-t-elle, laissant soudain libre cours à sa rage. Je ne veux plus rien entendre ! Reculez contre le mur !, ordonna-t-elle aux deux hommes.

Baptiste et Antoine se regardèrent un court instant et il lui fit signe d'obtempérer. Quant à lui, il resta au milieu de la pièce.

- Rejoins-le ! Tout de suite !, lui cria-t-elle, fébrile.

- Il faut que je donne à Lucie de quoi recouvrir le bébé, lui rétorqua-t-il fermement sans bouger d'un poil. Sans ça, il pourrait prendre froid et tomber malade.

Déstabilisée par sa détermination, Salomé lui jeta un regard suspicieux mais ne l'empêcha pas de s'approcher de la table. Il gardait les mains en l'air pour lui prouver qu'elle n'avait rien à craindre de lui. Il avait pourtant le coeur qui battait vite.

Ce serait leur seule chance de s'en sortir tous vivants.

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Alors quel est son plan à votre avis ?🤔

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