Où es-tu?

Epilogue

En cette fin du mois de juillet et par une chaleur caniculaire, Lucie pénêtra avec délice dans le hall climatisé des arrivées de l'aéroport de Zaventem, poussant devant elle un landau à l'intérieur duquel gasouillait le petit Léo. Elle tenta de déchiffrer ce qui était inscrit sur le tableau luminescent, puis poussa un ouf de soulagement.

- C'est bon, nous ne sommes pas trop en retard, mon trésor. L'avion de papa n'a pas encore atterri.

Elle se dirigea vers un banc situé juste en face de la porte par laquelle Baptiste devait apparaitre. Elle était vraiment impatiente à l'idée de le retrouver. Il n'était pourtant parti que depuis un mois ! Mais ce nouveau départ n'avait pas été facile à vivre, ni pour elle ni pour lui... Il en rappelait d'autres et ce n'était pas de bons souvenirs.

Cette fois-ci pourtant, tout était différent : Baptiste rentrait définitivement à la maison ! Son ancien patron avait accepté sa démission à condition qu'il revienne quelques temps pour former son remplaçant et le mettre au courant des dossiers en cours. De plus, il devait vider son appartement. Pas plus tard qu'hier, elle avait d'ailleurs réceptionné quelques meubles qu'il avait fait déménager depuis la Chine.

Car Baptiste habitait désormais chez elle. Dès leur sortie de l'hôpital, il avait refusé de les laisser seuls et, malgré leur volonté de se laisser du temps, ils n'avaient pas tardé à retomber dans les bras l'un de l'autre. Jusqu'à récemment, ils avaient vécu dans leur bulle à tous les trois et ses sentiments envers Baptiste n'avaient fait que se renforcer. Elle avait vraiment hâte de le retrouver !

Léo manifesta bruyamment sont envie de sortir du landau et elle le prit dans ses bras. Elle l'installa sur ses genoux et, de ses grands yeux curieux, il se mit à observer avec attention les mouvements de la foule autour de lui. Il grandissait si vite... Ca avait été un véritablement déchirement pour Baptiste de le laisser, de les laisser. Il avait en effet encore beaucoup de mal de se remettre de ce qui leur était arrivé et le spectre de Salomé l'empêchait de vivre sereinement sa paternité. A son départ, il avait ainsi confié à Justin la mission de les protéger... surveiller est plutôt le mot exact ! Une mission que son frère n'avait pas manqué de mener avec zèle et qui commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs. Ces deux-là s'entendaient à merveille, lui faisant presque regretter l'époque où ils ne se supportaient pas. Elle avait d'ailleurs dû batailler ferme auprès des deux pour pouvoir prendre la route seule et venir chercher Baptiste à sa descente de l'avion.

Après tout, Salomé avait été internée et allait être soignée. Elle ne pourrait pas sortir avant plusieurs années et ne pouvait plus faire de mal à personne de là où elle était. Et puis, il fallait bien recommencer à vivre. Lucie eut une pensée pour Antoine qui avait vu son monde complètement détruit et qui avait décidé il y a quelques temps de s'envoler vers une nouvelle vie loin d'ici. Elle espérait de tout coeur qu'il parviendrait à se reconstruire...

On annonça enfin l'arrivée du vol en provenance de Pékin et Lucie s'avança vers la porte de débarquement qui s'ouvrit bientôt sur un flot de passagers visiblement fatigués par ce voyage éreintant. Son fils toujours dans les bras, elle se hissa sur la pointe des pieds pour tenter d'apercevoir celui qu'elle attendait impatiemment.

Quand Baptiste émergea enfin, elle le vit la chercher du regard avec inquiétude. Une barbe de quelques jours commençait à lui couvrir le menton et ses vêtements étaient tout froissés, mais, à ses yeux, il était toujours le plus beau. Un immense sourire lui fendit le visage quand il les aperçut et il pressa le pas pour les rejoindre. Quand il parvint à leur hauteur, il lâcha ses bagages pour les serrer contre lui avec émotion.

- Enfin !, souffla-t-il. Qu'est-ce que vous m'avez manqué !

- Tu nous as manqué aussi, lui avoua-t-elle, des larmes de bonheur dans les yeux.

Il lui prit Léo des bras et se pencha pour lui embrasser le front.

- Toi, tu as encore grandi, lui dit-il avec fierté.

Le petit garçon lui répondit en gazouillant ce qui les fit sourire tous les deux. Ils se jettèrent un regard de complicité, puis il tendit sa main libre pour qu'elle vienne se blottir dans ses bras. Ils s'embrassèrent passionnément sous l'oeil attentif de leur fils. Lucie soupira d'aise ; elle se sentait si heureuse !

Elle finit par lui reprendre Léo pour le réinstaller dans son landau afin qu'ils puissent rejoindre la voiture qui le ramènerait enfin à la maison. Alors qu'elle se retournait pour lui proposer d'y aller, il l'interrompit :

- Attends ! J'ai encore quelque chose à faire...

Elle fronça les sourcils avant de le voir sortir de sa poche un petit écrin qu'elle reconnut immédiatement. Surprise, elle porta une main à sa bouche. Le coeur battant à tout rompre et les larmes aux yeux, elle le vit poser doucement un genou à terre.

- Mon amour, ma Lucie... Malgré ces années de séparation, je n'ai jamais pu t'oublier. Chaque seconde passée loin de toi a été pour moi une véritable torture. Je t'ai aimée et je t'aime encore plus fort aujourd'hui. En plus de ça, tu m'as offert le plus beau des cadeaux, notre fils. Tu m'as demandé de nous laisser du temps et, si tu en as besoin, considère simplement ce geste comme une promesse. Je veux juste que tu saches que je ne peux plus passer un seul instant sans toi à mes côtés.

Il avait ouvert l'écrin qui contenait cette magnifique bague qu'elle avait découverte autrefois... dans une autre vie... 

- Je te l'avais promis, tu te souviens ?, lui murmura-t-il.

- Oh oui !, parvint-elle à répondre malgré l'émotion qui lui étreignait la gorge. Oui ! Ma réponse est oui !

Des larmes de joie dévalaient maintenant ses joues alors qu'il la serrait fort dans ses bras sous les applaudissements émus de quelques badauds qui avaient assisté à la scène. Ils s'embrassèrent longuement avant que Baptiste ne se détache d'elle pour lui enfiler la bague au doigt. Elle prit alors son visage entre ses mains menues et lui dit droit dans les yeux :

- Moi aussi, je t'aime !

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Oui, je sais : je suis une éternelle romantique et ma fin est très fleur bleue💕, mais je ne parvenais pas à l'imaginer autrement🤗. Qu'en pensez-vous ?