Céleste

Chapitre 13

Violet s'accrochait au bras de Hayden comme si elle se sentait menacée. Je trouvais son petit numéro assez ironique vu que chacune d'entre nous avait été formée. Hayden se séparait d'un mouvement assez sec de sa cavalière pour s'avancer vers le Seigneur de la Terre du Scorpion, Izar, qui menaçait la petite Amélya. Je n'avais pas vraiment compris pourquoi il s'en prenait à la petite, mais personne dans cette salle n'allait le laisser s'attaquer elle. Je décidais de m'élancer à la suite de Hayden, plus pour protéger Amélya que son frère cadet. Les princes et princesses ne recevaient de Guerrières assignées qu'après leur majorité, la petite était donc sans défense. Je trouvais d'ailleurs cette règle stupide puisque lorsqu'on veut atteindre un Seigneur ou une Lady, on s'en prend directement à ses enfants. C'était logique.

-Et toi, qu'est-ce que tu fais à rester à côté de cette chose ? cria le Seigneur à son héritier.

De son côté, Nathan, le frère aîné de la Princesse de la Terre du Lion, restait stoïque, comme pour servir de boucler à la fillette. Lorsque nous arrivâmes aux côtés de de la petite, je me tenue prête à me servir de mes dons. Je fus soulagée également de savoir mes coéquipières à mes côtés, mais la pression redescendit tout de suite lorsque je sentis mes deux épées accrochées à mes cuisses par des lanières de cuir. Il ne suffisait que d'un mauvais mouvement du Seigneur pour que je sorte mes lames.

-Ne parlez pas ainsi à ma sœur, menaça Hayden.

Le Seigneur rigola silencieusement, ne laissant voir que ses épaules monter et redescendre. D'un coup, il redevint sérieux et fit signe à ses Guerrières de se rapprocher. Il regardait Hayden droit dans les yeux. En fronçant les sourcils, je tendis la main à la princesse, qu'elle attrapa sans attendre son reste. Les deux hommes de sang royal continuait à s'affronter du regard et je faisais signe à Némésis d'aller régler la situation sans plus attendre. Je tournais le dos aux deux hommes en faisant passer la princesse devant moi lorsque la Rouge arriva, accompagnée de Loucy et de Liv.

-C'est cela, faites sortir cet être stupide de ma vue, cracha le Seigneur.

Je m'arrêtais net. C'en était trop. Ce monstre était en train de critiquer l'un des êtres les plus innocent de ce pays gratuitement. De plus, il lui avait gâché son anniversaire. Il avait essayé de tuer Hayden. Deux fois. Il avait empêché Amélya de mener à bien sa première conversation avec son frère aîné. Il avait envoyé Némésis au Test. Il venait de me donner un ordre. En lâchant la main de la fillette, je me retournais vers Izar. Toute l'attention de la salle était tournée vers moi. Violet, encore plantée où Hayden l'avait laissée, me regardait avec ses yeux apeurés. Cependant, elle était la seule à avoir peur. Je croyais bien que les autres me sous-estimaient. Grave erreur.

D'un seul coup, je capturais le regard de Némésis. Mes yeux devenaient néant, je me propulsais vers elle. Une fois dans son corps, je souris hypocritement à son père, comme elle avait l'habitude de le faire. Il fronçait les sourcils, mais sans lui laisser le temps de réaliser de ce qui en était, je fracassais le crâne d'Em contre le sien, renversant sa couronne sur le sol. L'échos de sa chute résonnait dans toute la salle. Ses Guerrières se précipitèrent pour m'arrêter ou pour peut-être bien me tuer, mais il les arrêtait d'un mouvement de main puisqu'il ne voulait pas qu'on touche à sa fille. Je souris hypocritement.

-Tu t'es mise en danger, salope de Noire, dit-il en me crachant aux pieds, le nez cassé entaché de sang.

Il n'avait visiblement pas appris sa leçon. Je lui souris comme une possédée, ce que Em était en quelque sorte. Je fermais ses yeux et les ouvris quelques secondes plus tard. Je cillais, comme désorientée et fixais Izar avec une expression horrifié.

-Père, dis-je avec la voix de mon amie, que vous est-il arrivé ? dis-je en me précipitant vers lui pour lui prendre le visage.

Il regardait Em d'un œil méfiant, mais se détendit en voyant l'air inquiet que je lui donnais. Lorsque j'attrapais son menton, je lui caressais légèrement la peau comme pour le détendre.