Chapitre 25

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Je me tenais debout dans la pièce blanche qui me servait de chambre à cet espèce de motel pour prostituées. Les dernières heures qui avaient passés avaient été éprouvantes et j'essayais de maîtriser mon angoisse. La petite sœur de Hayden était malade, ou hystérique, personne n'en savait rien, mais j'aurais aimé être auprès d'elle. Amélya et moi avions développé une drôle de relation depuis mon arrivée à la Terre du Lion, mais elle avait sa place dans mon cœur et je ne voulais pas qu'il lui arrive malheur. Ça me frustrait parce que j'étais coincée sur la Terre du Scorpion pour essayer de trouver des indices sur ce que le Seigneur de la Terre du Scorpion, Izar, préparait. C'était plus facile à dire qu'à faire. Je ne savais même pas quoi chercher, ni où chercher. C'était comme chercher une aiguille dans l'océan Atlantique. Et la cerise sur le gâteau, j'avais une jeune fille de quinze ans qui se prostituait sur le dos. Ah, et je me faisais appeler Avery aussi, c'était un autre truc fou dans ma vie actuellement. Si seulement on m'avait annoncé que c'était ça, être une Guerrière, au Centre, j'aurais fait bien des choses différemment.

Enfin, bon. Aujourd'hui devait être ma première journée de recherches et j'avais proposé à Sabrina de m'accompagner pour éviter qu'elle soit obligée de s'abandonner à la prostitution. J'allais la rémunérer pendant mon séjour ici avec l'énormité d'argent que j'avais trouvé bon d'apporter et je pensais la mettre en sécurité dans une autre Terre ensuite.

J'avais enfilé des vêtements normaux, quoiqu'un peut vulgaire pour ne pas que l'une des femmes ici se doute de quelque chose. J'avais laissé mes cheveux lâchés dans mon dos, mais je comptais bien les remonter à la sortie de cet endroit. Un petit coup de rouge à lèvre bien pétant et j'étais prête. En sortant de ma chambre, Sabrina était déjà là, un gros sourire aux lèvres.

-Salut Avery ! Bien dormie ?

-Super, et toi ?

-Trop bien. Alors, on fait quoi aujourd'hui ?

-Tu verras. Tu as déjà mangé ?

-Je nous ai pris des sandwichs au beurre de cacahuètes à emporter. Ça te va ?

-Ce sont mes préférés, lui souriais-je. Bon viens, on prend ma moto.

-Woah, t'as une moto ?

-Elle n'est pas totalement à moi, mais oui.

-Cool, ajoute-t-elle simplement.

Elle me suivit à l'extérieur du bâtiment. La dame d'hier était encore à l'accueil et nous lorgna du regard.

-Travaillez bien, mesdemoiselles.

Nous hochâmes la tête vers elle en chœur et sortîmes de cet maison de l'horreur. Dehors, ma moto n'était plus cachée par la voiture d'hier et elle était toute taguée d'appareil génital masculin en peinture. Je soufflais bruyamment. C'était une beauté et maintenant elle ne ressemble plus à rien.

-Tiens, tu porteras mon sac à dos et mon casque. Accroche-toi bien, l'avertis-je avant de démarrer l'engin.

On passait devant des énormes monuments qui tombaient en ruines, des rues remplies de vie et devant un orphelinat qui m'avait énormément marqué. Les enfants étaient habillés de tenues neutres et ils avaient l'air tous malheureux. Il n'y en avait pas un qui souriait ou qui faisait mine de s'amuser. Je m'étais arrêtée devant l'endroit en entendant des enfants hurler. Des adultes essayaient de les maîtriser, mais chacun d'entre eux se débattait. Les plus jeunes pleuraient dans leur coin, en regardant leurs camarades se faire embarquer je ne sais où. Ce paysage me brisait le cœur, c'était l'une des choses les plus difficiles à voir que j'avais vu de ma vie.

-Il se passe quoi ? demandais-je à Sabrina.

-C'est la récolte, dit-elle simplement.

-Où les emmènent-ils ?

CélesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant