Chapitre 26

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-Dis-moi ce que tu sais, m'ordonna de nouveau Erika.

Je crachais le sang qui m'emplissais la bouche à ses pieds. Il allait m'en falloir davantage pour céder et mettre en danger Hayden en parlant. Erika et son pote qui maîtrisait supposément le Gris étaient en pleine séance de torture. Ils essayaient de nous faire avouer, à Sabrina et moi, nos moindres secrets. Nous étions ici depuis des jours, peut-être une semaine, j'avais perdu la notion du temps. Sabrina avait bien vite cédé en avouant que j'étais avec la Terre du Lion, mais je ne lui en voulais pas. Izar et Leila m'avait démasquée de toute façon. J'allais mourir ici dans tous les cas, que mon identité soit révélée ou non, ce n'était pas un problème.

Un autre coup de poing de la part de la demoiselle fusa directement dans mon ventre. Je me mordis la lèvre pour étouffer mon gémissement alors que la douleur devenait de plus en plus insupportable. Peu importait, quand j'en aurais marre, je ferais semblant de tomber dans les pommes.

-Qu'est-ce que Hayden sait ? persiste-t-elle.

Je la regardais en plein dans les yeux en y mettant toute ma force d'esprit. Jamais je ne dirais quoique ce soit, même s'il ne savait pas grand-chose. C'était le meilleur moyen de le protéger et c'était ce pourquoi j'étais entraînée. Ce pourquoi je vivais.

-Bon, tu veux jouer à ça, jouons. Ça ne m'a pas été compliqué de faire l'Injection à la sœur du Prince, ça ne me sera pas compliqué de la ramener ici.

Alors, c'était vrai. Elle lui avait injecté le sérum qui donnait leurs pouvoirs aux Guerrières. C'était vraiment la pire des enflures, alors. Amélya devra vivre tous les jours de son existence avec ces pouvoirs et peut-être même partir au Centre pour devenir Guerrière. Tout devenait plus clair dans ma tête. Izar avait perdu sa fille à cause de l'Injection, alors il allait faire perdre à la Terre du Lion sa princesse de la même manière. Raisonnement à la con, typique de cette Terre.

Attendez, minute, elle venait de menacer Amélya, là ? Elle était marrante, elle.

-Au fait, comment se porte ton œil ?

Elle me sourit méchamment pour exprimer sa fureur. Ensuite, elle ne se fit pas prier et me frappa en plein dans le visage.

-Tu es marrante, Ary. Très marrante.

Bon, elle connaissait mon prénom. Étais-je donc si populaire ?

-Izar m'a demandé de ne pas trop t'amocher, mais je suis certaine qu'il me pardonnera un petit écart. Simon ? cria-t-elle en me fixant droit dans les yeux.

-Erika ? répliqua une voix masculine pleine de force.

-Mes instruments, maintenant, ordonna-t-elle. Tu connais le dicton. Œil pour œil, dent pour dent.

Aucune originalité, cette fille. Elle allait faire quoi, me crever un œil ? Ouais, bon, c'était pas l'idéal, surtout que j'ai besoin de mes yeux pour utiliser mes pouvoirs, mais je ne craignais pas de perdre un simple œil. Elle aurait pu me couper une jambe, ça, ça aurait été problématique. Mais un œil ? Qu'elle se fasse plaisir.

Nous nous affrontions du regard, elle et moi. Je ne regrettais en rien de lui avoir crever un œil, elle l'avait pleinement mérité. C'était pour cela que je ne lui donnais pas la satisfaction de me voir effrayée. Quelques secondes, même des minutes étaient passés et je n'entendais rien à l'arrière de moi. Il était lent, ce Simon. Derrière Erika, un homme pas trop baraqué, avec des cheveux roux et des taches de rousseurs se posta, ce qui me surpris légèrement. Je fronçais les sourcils et la Guerrière m'imita, mais avant qu'elle ne te retourne, le garçon abattit le manche de son épée contre le crâne de cette salope. À mon sens, il aurait dû utiliser la lame, mais bon. Je remontais les yeux vers l'homme et j'attendis qu'il explique son geste. Je ne lui faisais pas du tout confiance, alors j'espérais pour lui que son explication soit très convaincante.

CélesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant