Céleste

Chapitre 18

Le lendemain matin, j'étais encore assommée par les évènements de la veille. Tout le monde s'était levé tôt, mais avec procrastination. Aujourd'hui, nous allions devoir explorer le palais et constater les dégâts. J'étais un peu anxieuse à cette idée, mais le danger devrait être passé.

Amélya restait à l'écart, tout comme son frère pendant le petit-déjeuner. Loucy s'était éclipsée au cours de la nuit. Personne n'avait cherché à la retrouver puisque nous savions tous ce qu'elle endurait. En plus, elle était de nature à tout garder pour elle. De ce que j'avais pu observer, elle gardait sa douleur pour elle et, à un moment ou à un autre, elle explose. Je l'avais constaté la première fois qu'elle avait frappé Hayden. Je n'arrivais pas à la comprendre, seulement Liv le pouvait à mon avis.

Tout le monde était silencieux et le seul bruit que je percevais était le son que faisait Violet en mangeant ses céréales. Je détestais le bruit que faisait les gens qui mangeait ou buvaient. Ça m'insupportait à un tel point que je me demandais si c'était moi le problème. J'essayais de me concentrer sur mon café fumant devant moi.

-Bon, dit Hayden en se levant, on y va.

-Une seconde, Altesse. Personne ne sort d'ici avant qu'on ait organisé votre protection.

-Je savais que vous alliez être chiante à l'instant où vous êtes rentrée dans cette putain de limo, Ary.

Le prince me lança un regard de tueur, soupira et s'éloigna une cigarette à la bouche. Je l'exaspérais. J'aurais voulu hocher la tête, comme si cela me passait outre, mais mon cœur se serra douloureusement. Je venais de découvrir une facette de lui qui me blessait. Il savait à quel point j'aimais être organisé et sûre de moi, mais il m'avait toujours accepté et soutenu. J'avais été moi-même avec lui et j'avais abaissé mes barrières et il avait trouvé le moyen de me le faire regretter.

Sans perdre de temps, je pris mon air le plus froid et lui répondis.

-À quel moment ?

Il se retourna et leva les yeux en l'air.

-Chiante et sourde en plus de ça.

-Non, à quel moment je vous ai demandé votre opinion de moi ?

-Je n'ai pas besoin que vous en formuliez la demande, Ary, je suis prince. Je fais ce que je veux.

Qu'il mette son titre de l'avant comme cela me faisait mal. Je pensais qu'il avait un minimum de respect pour moi. J'étais totalement estomaquée qu'il emploie ce ton avec moi. Némésis se mit devant et sera les poings.

-Et sans elle, prince ou pas, tu serais mort depuis longtemps, donc ferme un peu ta gueule Hayden.

-Je reste avec Amélya, dis-je. Némésis tu mèneras le groupe, Violet tu restes avec ton mec et Liv tu couvres nos arrières. Et tout le monde prend une arme.

Tout le monde hôcha la tête et chacun parti de son côté. Amélya s'approchait de moi et me regardait dans les yeux après s'être arrêtée.

-J'aimerais avoir une arme aussi, Ary, articula-t-elle avec sa petite voix fluette.

-Amélya...

Je m'apprêtais à protester, mais elle me devança.

-S'il te plaît, Ary. Je me sentirais plus en sécurité.

-Tu sais, Amélya, je suis là pour que tu sois en sécurité. Tu n'as pas à t'inquiéter.

Elle me tendit une main que je saisie et elle m'entraîna à l'extérieur de la salle.

-Ma mère aussi était là pour ça.

Je me mordis fortement la lèvre à cette idée. Elle marquait un point, mais comment accepter qu'une petite fille de sept ans se munisse d'une arme ?