Chapitre 24

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PDV Siyeon, quelques jours après

Epuisée moralement, je me laissai glisser de ma chaise à roulette située dans l'atelier. Karma leva la tête de ses partitions en m'entendant soupirer. Ma position lui arracha un éclat de rire.

"Fatiguée Rayon de Soleil ?

- Oui et non. Je suis surtout contente d'avoir fini de croquer tous les costumes pour la fête de fin d'année. Il ne me reste plus qu'à les coudre. J'ai juste besoin de prendre une pause.

- Oula... Siyeon, la plus grande addicte à la création de vêtements a besoin de faire une pause ? Tu vas bien ?

- Espèce d'idiot !", rigolai-je. "Je vais très bien ! Même les plus grands artistes ont besoin de souffler, de s'aérer l'esprit.

- C'est même commun à tous les artistes Rayon de Soleil, je disais juste ça pour plaisanter... dis, tu as toujours eu ce tatouage sur la hanche ?"

Instinctivement, je baissai les yeux et vis ma marque en forme de poulpe, sur ma hanche droite. Ma position faisait que mon haut était suffisamment remonté pour l'exposer à la vue de mon copain.

"Je l'ai toujours eu, mais ce n'est pas un tatouage. C'est plus une... en fait, je ne sais pas vraiment ce que c'est, mais je l'ai toujours eu. Je me suis toujours demandée d'où elle venait. C'est quand même ironique qu'elle ait justement la forme d'un poulpe, alors même que notre professeur principal en est complètement dingue, non ?

- C'est même plus qu'ironique à ce stade-là. Je peux ?"

Je hochai la tête et le rouge vint s'asseoir sur le sol, à côté de moi. Tout doucement, il fit courir ses doigts sur la peau découverte, caressant du bout des doigts cette étrange marque. Je me mordis la lèvre pour m'empêcher de lâcher une quelconque manifestation de plaisir, malgré le fait que j'avais toujours été très, très sensible à cet endroit précis, à cause de cette marque. Malgré tout, un agréable frisson me parcourut le corps.

"Ce n'est effectivement pas un tatouage, on dirait plus que cette marque a été faite au fer rouge...

- Andréa a toujours pensé que cela avait un rapport avec mes parents, même si je lui mentais ensuite en disant que c'était impossible parce qu'ils étaient comme ci ou comme ça. Tu crois que je saurais qui sont mes parents, un jour ?

- Cela te tracasse particulièrement ?

- Pas spécialement, mais c'est une partie de mon histoire. 

- Ouais, mais tu sais justement pas qui sont tes parents. Si cela se trouve, ce sont des terroristes ou que sais-je encore. Tu m'expliques en quoi cela te sera utile de savoir ça ?

- ... bon point. C'est sans doute mieux que je ne sache rien sur eux et que je me concentre sur quelque chose de plus important, comme les costumes pour le show ! 

- Exactement !"

Je lui souris et, prise d'une impulsion soudaine, je me laissai complètement tomber au sol pour enlacer le rouge. Surpris, il me rendit mon étreinte au bout de quelques secondes et me caressa les cheveux, sachant parfaitement que j'aimais quand il faisait ça.

"Besoin soudain d'affection Rayon de Soleil ?", me taquina Karma.

Je t'aime, tu sais Karma. Je t'aime tellement que cela me fait peur. J'ai peur de te perdre, et c'est cette peur qui me paralyse, qui fait que je n'arrive pas à exprimer l'amour que je ressens pour toi avec des mots. Les mots n'ont jamais été mon fort de toute manière...

Ensemble - Toi et moi contre le reste du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant