Quelques années plus tard...

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L'art est une manière d'exprimer ses sentiments. C'est un moyen d'extérioriser ses désirs intérieurs inassouvis, afin de trouver la paix d'une manière qui s'avère impossible dans la réalité. Que ce soit par la peinture, le dessin, la danse, l'écriture... Voilà ce que nous enseigne la théorie de la sublimation introduite par Freud.

Quelle belle manière de voir les choses! Cette théorie me parle définitivement beaucoup. Les cours de philosophie ne sont finalement pas aussi terrible que ce que j'ai entendu dire !

Je pose ma main sur ma joue afin de m'installer plus confortablement et m'apprête à continuer ma lecture,  lorsqu'une main se pose sur la table que j'occupe temporairement. Je relève les yeux et retire mes écouteurs. Deux orbes bleutés se plantent alors dans les miennes tandis que je hausse un sourcil. Un jeune garçon a la touffe blonde me fait face, un grand sourire aux lèvres.

"- Oui? Je demande par politesse, ne relevant pas le fait qu'il vient de m'interrompre dans mes révisions.

- Salut! Je te vois réviser assidûment depuis tout à l'heure, et je me demandais si ça te dirais de faire une pause. Prendre un café, ou un chocolat! Peu importe tes préférences... Enfin, tu veux bien qu'on discute un peu?

La maladresse de l'inconnu me faisant face m'attendrit presque, mais pas de pause pour les vaillants étudiants !

- C'est super gentil, je commence, mais je n'ai pas le temps de-

Une autre main s'abat soudain sur la pauvre table, juste ma droite, me provocant un sacré sursaut.

- Elle n'en a pas le temps, ni l'envie. Termine le nouveau venu à ma place, son ton froid effrayant le blondinet.

Je me contente de lever les yeux au ciel, trop habituée pour réagir autrement. Il me fait le coup à chaque fois !

- Oh, ce... ce n'est pas grave! Peut être une prochaine fois... Enfin si jamais on se revoit... Enfin salut! Bafouille le jeune homme avant de déguerpir dans la seconde.

- C'est ça, à jamais oui... Marmonne celui planté derrière moi.

-Gab! Je m'indigne avant de me retourner pour lui faire face. Tu veux bien arrêter d'effrayer chaque garçon essayant de m'approcher ?

Le grand brun maintenant debout devant moi hausse simplement les épaules, puis vient s'assoir sur la chaise qu'aurait peut-être occupé le blond.

- Ils me tapent sur les nerfs à te lécher le derrière.

- Gabriel!

Le-dit Gabriel part en fou rire devant mon air outré, les deux mains sur son ventre.
Haha, rira bien qui rira le dernier.

Même si j'avoue que ses crises de jalousie sont loin de me laisser neutre.

- Tu révise encore ? Fais gaffe, tu vas finir toute ridée avant l'heure. Lâche-t-il après avoir jeté un oeil à mon cahier de philosophie.

-Tu peux être rassuré alors, tu ne risque pas d'en avoir, toi. Je lui répond en lui tirant la langue.

Le brun hausse à nouveau les épaules puis s'accoude sur la table, me fixant intensément.

J'essaye de me concentrer à nouveau sur mes cours mais ses yeux perçants me déconcentrent rapidement.

- Tu veux bien arrêter ça ?

- Arrêter quoi? Feint-il l'innocence.

- Gabriel...

- Dis, tu aime bien dire mon nom aujourd'hui-

- Argh, ça suffit, on s'en va je n'arrive plus à rien de toute manière.

Je ferme mes livres et cahiers d'un coup sec puis me lève tout aussi rapidement, dans une vaine tentative de masquer le rouge étalé sur mes joues. Allez hop, rentrons à la maison!

Amour sauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant