Chapitre 2

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Elle y avait été préparée. Elle savait pertinemment que la séparation lui était difficile, du fait de la complexité de la situation de madame Anna Bennet. Elle était tout ce que sa mère possédait après tout ce passé lugubre, dont la sortie ne se fit non sans difficulté, et voilà que finalement remise de toutes ces pertes, Anna devait en confronter une autre. Elle trouverait bien sûr du réconfort facile dans les écrits de sa fille, et de par les pensées d'Helena marchant vers la porte de son rêve d'avenir.

Le lycée Denis Diderot, réputé pour son excellent enseignement, requérait une grande culture générale ainsi qu'une éducation affinée et acquise, ce qui de cette règle privait déjà de leur chance des centaines de demandeurs, dont les capacités était jugées défavorable au prestige qu'il était d'être accepté.

Après ces longues années de travail acharné et d'espérances convictionnelles, à s'imaginer debout, le menton dirigé vers le haut de l'immense grille... finalement, elle y était. Ses longs cheveux noirs tombaient en de grandes et souples ondulations sur la laine du pull-over kaki qui lui faisait office de haut d'uniforme. Helena revêtait également une chemise blanche au-dessous, et une jupe carrelée noire qui lui arrivait jusqu'aux genoux, dû au règlement exigeant de l'enseigne. 

Le rang d'élèves avança et franchit la grande grille.  Une large allée constituait un passage vers l'entrée de l'établissement depuis la grille et séparait le parc du lycée en deux parties. De chaque côté, se tenaient de grands chênes, presque parfaitement symétriques, dont les feuilles dansaient au gré du vent. Le parc était immense et traduisait, de ce fait, la grande capacité d'accueil du lycée, bien qu'elle n'eut été limitée qu'aux élèves considérés les meilleurs. En levant les yeux, on pouvait apercevoir le clocher d'une église, étant elle-même une appartenance du bâtiment. Des bancs en bois de hêtre étaient positionnées, formant des face-à-face, de part et d'autre de l'allée centrale. A droite, en observant au loin, un petit ponton était perceptible, bien qu'à l'inverse du reste de l'espace, celui-ci n'était pas occupé, trahissant un calme particulier et une ambiance étrangement sereine dû au vide de cet endroit. Le ponton semblait mener à un étang, qui pouvait être facilement confondu à un lac, d'où sa grandeur, dans lequel l'eau était d'un plat incompatible avec le vent, bien qu'il eut été léger. A gauche, se trouvait une allée de gravier, formant une sorte de promenade, de laquelle sortaient quelques élèves de deuxième année. L'ambiance générale inspirait un équilibre apaisant, de par la verdure et le doux murmure du vent.

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