Le lendemain matin, et tous ceux qui suivirent, le clocher de l'église sonna sept heures, et le silence se rompit. Des dizaines de premières années sortaient en trombe de leur chambre afin d'être les premiers aux salles de bains. Une fois qu'un élève en avait terminé avec sa toilette, il était prié de se rendre au réfectoire, de manière à économiser du temps. Une fois là-bas, ils furent accueillis par madame Simon.
MADAME SIMON : Bonjour à tous. L'organisation des chambres ainsi que du réfectoire est maintenant finalisée, il semble maintenant évident que celle des cours est à commencer. Vous vous êtes vus distribués chacun un emploi du temps correspondant à votre orientation professionnelle de manière précise. En le comparant avec celui de votre voisin, vous constaterez que chaque document est unique. Vous êtes priés de vous rendre à l'heure escomptée dans la salle indiquée. Si vous rencontrez des difficultés, il est des secondes ou troisième années que vous allez probablement rencontrer dans les couloirs qui vous prêteront main forte.
Helena et Mathilde mirent leur emploi du temps côte-à-côte afin de se rendre compte des cours qu'elle auraient en commun.
MATHILDE : Histoire, à onze heures pour nous deux. Gestion... non.
Dès lors que le clocher indiqua sept heures trente, les bancs raclèrent le sol bruyamment et la horde d'élèves sortit à la hâte par la grande porte. Helena portait ses cheveux relevés en queue de cheval ondulée, dont quelques mèches s'échappaient, tandis qu'elle portait sous le bras sa sacoche brune. Elle parvint à retrouver la salle de gestion sans grande difficulté, parmi les premiers. Un garçon était déjà là et patientait, un crayon de papier à la main, se concentrant à griffonner un dessin sur son emploi du temps. Il releva la tête et lui décocha un léger sourire du coin de la lèvre.
HELENA : Vous vous en êtes sortis indemne à ce que je vois.
NEVEN : Vous voyez bien.
Il ricana quand elle leva les yeux au ciel. Ce ricanement malgré tout, n'avait rien de sarcastique, mais au contraire, c'était un léger rire malicieux accompagné d'un coup de regard, qui ne laisse pas indifférent. Elle détourna le sien quand elle sentit le rouge lui monter aux joues.
NEVEN : C'était une simple erreur, mon nom avait était omis lors de la retranscription.
La cohorte des élèves qui s'étaient perdus arrivât à son tour, tous essoufflés par leur course, suivis par une femme, qui ouvrit la porte de bois.
MADAME JORDANS : Rebecca Jordans, professeure de gestion. Enchantée.
Elle inscrit son nom sur le tableau noir. C'était une femme d'une grande élégance, qui allait vers la cinquantaine. Elle était admirée de beaucoup pour son éloquence, et la matière qu'elle avait choisi d'enseigner était d'ailleurs pour tous un grand mystère, dû à cela. Le cours débuta. Au bout de quelques minutes, madame Jordans s'avança lentement dans le rang de gauche, les yeux rivés sur une seule table.
MADAME JORDANS : Ce dessin est très réussi.
Neven leva la tête.
NEVEN : Merci beaucoup.
Il retourna à son activité.
MADAME JORDANS : Vous penserez à l'avenir à écouter mon cours au lieu d'utiliser quelque distraction qui vous empêcherez de retenir.
NEVEN : J'ai écouté, madame.
MADAME JORDANS : Si je vous demande de répéter la dernière phrase que j'ai dite, avant de n'avoir été interrompue, que répondez-vous?
NEVEN : Jusqu'au Moyen-âge, toutes les opérations comptables ne s'effectuaient qu'avec une simple écriture pour un acte donné.
Silence.
MADAME JORDANS : La mémoire auditive vous sauve, vous ne vous en sortirez pas toujours de cette manière, croyez-moi. Rangez cela.
Il s'exécuta. La fin du cours se passa sans nouvelle interruption.
La semaine s'écoula donc ainsi, sans incident aucun. Helena fit la rencontre de Télio, un jeune garçon de première année également, auquel elle se lia d'amitié. Mathilde et elle devinrent également proches. Les cours étaient nombreux, et les élèves sortaient exténués de leurs journées, ce à quoi on leur répondit "L'habitude viendra".
Au fond du couloir des dortoirs, se trouvait une petite porte, qui se trouvait toujours déverrouillée. Elle menait au grenier, afin de servir de dépôt à ceux qui souhaitait y mettre leur valise, et autre matériel personnel. Dans ce grenier, une fenêtre grinçante s'ouvrait en direction d'un toit de tuiles, qu'Helena découvrit le troisième soir, et qu'elle fréquenta durant quelques autres du reste de la semaine, pour trouver du calme le soir lors de ses révisions.
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Car je vous aime
RomanceA 17 ans, Helena laisse derrière elle un passé désordonné et accorde finalement une place au bonheur. Elle fait la rencontre de Neven, jeune écossais au rire charmeur et aux yeux d'amande. L'arrivée d'Aurore et la vérité d'un mensonge pesant vont-il...