Chapitre 4 - Les vieilles habitudes ont la vie dure

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Iris noirs à la profondeur inépuisable.
Prunelles onyx à l'intensité sans borne.
Orbes ténébreux à la portée insaisissable.

Elle aurait pu trouver mille et un mots pour décrire le regard qu'elle lui avait lancé.

Ce regard.

Il l'avait obsédé tout au long du week-end et continuait encore à lui torturer l'esprit en ce lundi matin.

Ce n'étaient pas tant les pupilles acérées en elles-mêmes, mais plutôt leur caractère parfaitement indéchiffrable qui la tourmentait.

Si les yeux noirs s'étaient teintés d'une étincelle joueuse, et si les lèvres rouges s'étaient étirées dans un sourire en coin, elle aurait aisément pu traduire ce lourd regard par un défi lancé.
Résiste-moi si tu peux, et je sais que tu ne le peux pas.

Si encore les yeux noirs s'étaient laissé embrumer par la douleur, et si le visage porcelaine s'était durci par la colère, elle aurait sans doute pu déceler une envie vengeresse.
Regarde-moi te faire payer pour tout ce que tu m'infliges, regarde-moi bien.

Seulement rien.
Malgré la puissance de ce regard, Bellatrix n'avait rien révélé à Hermione.
De son expression faciale, de son ton ou du rythme de sa voix, rien n'était ressorti.
Absolument rien.

La jeune femme se trouvait alors dans l'incapacité totale de donner une quelconque signification à ce « Cela me convient parfaitement. » que la sorcière avait lâché en fin de réunion.

Y avait-il une once d'ironie si subtile qu'elle ne l'avait pas perçue ?
Une amertume trop dissimulée pour qu'elle ne la remarque ?
Ou peut-être une provocation trop fine pour qu'elle ne puisse la déceler ?

Dire que la Gryffondor s'était creusé les méninges trois jours durant était un euphémisme. Elle qui cherchait à traduire à tout prix les pensées de la Serpentard, n'avait pas pris la peine de songer que cette dernière était peut-être aussi perdue qu'elle...


« Ça va Mimi ?

La voix bienveillante eut le mérite de la faire sortir instantanément de sa rêverie.

- Ça va, répondit-elle en regardant le jeune homme qui se tenait à ses côtés dans l'ascenseur.

- Tu es sûre ?, insista Louis, Tu n'as pas l'air bien.

- Je suis juste fatiguée, expliqua la jeune femme.

Elle pouvait lire dans ses yeux qu'il n'avait pas l'air vraiment convaincu.

Il s'approcha d'elle pour déposer un baiser sur sa tempe.

- Tu sais, tu as le droit d'être stressée, tenta-t-il de la rassurer, Mais je suis sûr que tout va bien se passer. En plus, tu la connais, donc ça devrait faciliter les choses.

Hermione se crispa légèrement, mais pas suffisamment pour que Louis ne le remarque. Lui qui avait innocemment abordé le sujet de Bellatrix à plusieurs reprises pendant le week-end, n'avait pas eu idée du malaise qu'il avait instauré chez sa compagne pour qui la culpabilité commençait à se faire sentir.

- C'est bien pour ça que je ne suis pas stressée, mentit-elle, Je la connais alors je sais que tout va bien se passer. »

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Hermione embrassa furtivement le jeune homme avant de sortir.

« Le programme sera une réussite, j'en suis sûre ! », se sentit-elle obligée d'ajouter alors que les grilles se refermaient.

Il n'eut pas le temps de lui répondre que l'ascenseur était déjà reparti à toute vitesse dans sa descente vers les profondeurs du Ministère.

Une étoile filanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant