Chapitre 13

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Andres a l'impression de revoir Scario en l'homme en face de lui. Il a l'impression d'être encore un gamin qui vient de se faire convoquer par les anciens, comme on les appelle. Mais pourtant le temps est passé depuis cette époque.

- Bonjour Andres.

- Bonjour, tu m'as l'air de bien te porter Felicio.

- Que veux-tu ? J'essaie de me conserver.

L'homme musclé devant lui, lui adresse un sourire en coin. Andres n'a jamais fait de prison, mais il sait que Felicio est l'un des rois de cet endroit. En cet instant, il foule son territoire. Il voit bien au regard des gardiens, qu'il doit être sur ses gardes. Il a dû les payer pour pouvoir se permettre ce genre d'entrevue.

- Vraiment on s'ennuie souvent en prison. La routine. Surtout quand on prend perpète....

- La vue n'est pas plus jolie dehors.

- Surtout pas en ce moment je suppose. Il sait très bien ce que Andres et ses hommes ont fait. Les nouvelles vont vite. Au début je ne comprenais pas pourquoi Scario s'était entiché d'un gosse comme toi, alors qu'il a un héritier. En te voyant maintenant, je me dis qu'il avait du flair le bougre.

Andres sourit amer en entendant le compliment.

- Tu ne m'as pas fait déplacé rien que pour cela Felicio ?

- Je sais pour les conneries de mon fils. Les Cuchillos en l'absence physique de leur patron étaient dirigé par le fils de Felicio. La tradition du sang, la perpétuation de l'héritage. Il peut se laisser facilement appâter par le gain. C'est la jeunesse.

- Hum...

- Faisons une trêve.

- Qu'est-ce qui me dit que je vais pas rentrer chez moi ce soir et que demain, vous allez encore nous faire un coup en douce ?

- Tu as ma parole Andres. Le regard du vieux se fait plus dur. Il ne rigole plus. Tu as la parole de Felicio.

- Je sais la valeur de tes mots Felicio. J'en ai plus que conscience. Mais je ne suis pas le chef, je vais retourner ma proposition à notre chef et tu recevras sa réponse.

- Le fils de Scario dirige le gang ? Il semble surpris en apprenant cette information. Personne ne m'a parlé de lui... On ne parle que de toi et de la capacité de tes hommes ici...

Il n'est pas le premier à lui faire la remarque. Encore moins le dernier. Pourquoi tout le monde s'évertue à lui rappeler cela ?

- L'obscurité me convient très bien. Je suis plus efficace comme cela. Sa réponse a le don de faire sourire son interlocuteur. Felicio, ton fils a été le premier à lancer les hostilités. J'ai juste vengé la mort de mes camarades. Mais j'imagine bien que lui-même a dû être dépassé par l'ampleur de la situation...

- Le gang lui demande de rendre des comptes pour le sang versé. Un sang qu'il trouve injustifié. Il a toujours voulu faire ses preuves, tu sais ce que c'est...

- Je ne sais pas. Cela ne me concerne pas. Moi aussi, j'aimerais ne pas être en guerre avec vous. Je vais accepter ta proposition au nom de mon clan. Parce que c'est toi, qu'il s'agit de ta parole.

- Merci....

- Mais il n'y aura pas de seconde chance. Si il joue avec nous à nouveau, c'est sa tête qui tombera la première.

Felicio est surpris du retournement de situation, mais cache rapidement son émotion. Ils se fixent du regard longuement en silence. Andres n'en démord pas. Il ne se ratatine pas.

Une Femme (Im) brisableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant