Chapitre 32

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- On ne peut pas... Je ne peux pas.

- Pourquoi ?

- Pas quand tu es dans cet état. Tu es triste, souale. Tu n'es pas consciente de tes propos.

- Mais putain Andres. Tu es sérieux ? Tu vas faire le responsable alors que je te donne enfin ce que tu demandes depuis. Tu gâches vraiment tout.

Elle remonte sa robe avant de retourner dans sa chambre et de claquer la porte. Elle se couche sur son lit furieuse. Elle ne sait même plus quelle émotion la traverse au juste. Trop de choses se passent en ce moment, elle se met à pleurer. Pleurer pour s'être faite repousser ? Pleurer parce qu'elle vient de s'humilier devant lui ? Pleurer parce qu'elle vient de mettre à terre sa fierté pour le supplier ? Pleurer pour avoir dû se souvenir de cette partie de sa vie ? Elle ne sait même plus et finit par s'endormir.

La sonnerie de son téléphone la réveille le lendemain. Elle regarde sur son écran et voit s'afficher le contact de sa sœur. Elle décroche la voix encore pâteuse.

- Pas encore debout ? Tu as eu une longue nuit quoi ?

- Humm...

- On a reçu ton faire-part. Il est très beau. Natalia se rappelle des propos de Andres de la veille à l'endroit de Ivan dans la voiture. Tu repars quand ?

- Surement aujourd'hui. Cela dépendra. Tu as besoin de quelque chose ?

- Maman n'est toujours pas très convaincue par ton histoire de mariage. Mais bon on a réservé nos vols et nos hôtels ce matin. Natalia est surprise de les voir s'engager pour elle. Elle sait que ce n'est pas simple. Chacune d'elles à sa vie aujourd'hui et doit mettre de côté ses plans pour suivre son planning. Elle est contente de les voir lui témoigner cette forme d'affection, mais d'un autre côté elle ne veut pas qu'ils viennent. Ils seront encore plus en danger au Mexique, sur son territoire de prédilection. Mais elle ne peut rien leur dire. Ça te dit de déjeuner ensemble ? Ça fait longtemps que tu n'as plus mangé une tarte au potiron de ton boulanger préféré.

Rien que d'y penser la fait glousser de plaisir. Elle rigole avant que son ventre ne lui rappelle qu'elle n'a toujours pas mangé et qu'il va bientôt être 11 heures.

- On se dit 13 heures ?

- Oui, avec plaisir.

Elle raccroche et Natalia saute dans la douche. Elle se prépare toute contente. Dans ses armoires, des tenues ont déjà été apprêtées. Elle choisit parmi l'une d'elles, celle qui fait le plus simple et épurée possible. Elle ne va pas à un défilé, elle va juste manger dans une pâtisserie. Elle ne veut pas attirer l'attention des gens et des pickpockets. Elle sort de sa chambre et la présence des gardes lui rappelle une donne qu'elle a oublié.

- Où allez-vous madame ?

- Je sors.

- Vous ne pouvez pas sans l'autorisation  du patron. Il fouille dans une de ses poches, avant de lui tendre un bout de papier. C'est son numéro. Il a dit de l'appeler si vous avez besoin de quelque chose.

Natalia réfléchit à la possibilité de s'enfuir mais quand elle voit l'attitude ferme de ses gardes, elle sait qu'elle n'aura pas la chance de Catalina. En plus elle n'a pas ses aptitudes physiques. Donc elle préfère abandonner. Elle prend le bout de papier.

Une Femme (Im) brisableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant