Une Femme (Im) brisable

Chapitre 10

Le lendemain la maison tremble en entier. Andres hurle, il est furieux. Ils n'arrivent pas à savoir qui est le putain d'enfoiré de la vieille. Celui qui est mort les deux jambes brisées. Natalia se fait bien petite et rase les murs. Elle a toujours le médaillon. Elle ne sait pas si c'est une source potentielle d'information et elle ne sait pas comment il réagirait s'il l'apprend qu'elle le détient. Elle n'a pas fait ce qu'elle a fait hier pour venir tout gâcher maintenant. Mais elle a un peu peur des conséquences indirectes de ces actes. Est-ce que c'est elle qui payera si il est en "manque" ?

Vivre continuellement dans la crainte, ce n'est définitivement pas une vie. Mais bon, elle commence à s'y habituer.
Elle réfléchit même à un moyen de gagner des points dans une telle situation. Quelles sont ses armes ? Quels sont ses atouts ? Elle finit par se convaincre que le mieux pour elle c'est d'aller prendre la température et de ne pas jouer la personne fuyante. Elle va faire du thé et leur apporter. Comme cela, elle pourra capter certaines informations au passage. Mieux elle en saura sur eux et plus facilement, elle pourra les faire tomber au cas où. Elle cogne à la porte du bureau et la voix énervée de Andres lui ordonne d'entrer. Il semble surpris de la voir, au même titre que Lorenzo et Ivan.

- Oui Caramela ? Tu as besoin de quelque chose ?

- Pas vraiment. Je vous ai fait du thé à la camomille. Pour vous détendre un peu.

Elle s'avance dans la pièce sous les 3 regards intrigués. Essayant de conserver un semblant d'assurance.

- Je ne comprends pas comment personne n'est en mesure de me dire qui c'est Ivan.

- Je ne peux pas plus vous répondre. On cherche encore, mais ce qui est sûr c'est qu'il n'était pas d'ici.

- Un nouveau gang ? La police ? Un infiltré ? Vous êtes en train de me dire qu'on a le corps d'un inconnu, qui s'est amusé avec sa bande de copain à venir tirer dans un bar et que mes hommes sont entrain de réduire à néant gratuitement ? Sans raison ?

- On sait ce que tu te dis patron. Cela nous coûte des ressources de faire tout disparaître. Mais il n'avait rien sur lui qui nous aurait permis de le rattacher à quelque chose pour le moment. Son visage n'apparaît pas dans nos bases de données, ni dans celle de la police. On dirait un fantôme. Mais on a envoyé les empreintes et les données à Romeo. Il nous appellera une fois qu'il aura les infos.

- Quand aux autres gars de son équipe ?

- Il semblerait que ce soit des mercenaires qu'il a payé super cher pour faire le job. Ils ne se connaissaient pas avant la fusillade et ils ne le connaissaient pas non plus. Internet et anonymat. Ils ont reçu les sous et les instructions il ne leur fallait pas plus.

- Et merde, dit-il en frappant sur la table de son bureau avec rage, la faisant sursauter au passage.

- Une des choses que je trouve étrange, c'est pourquoi avoir voulu cibler ce bar en particulier. Il ne fait pas particulièrement de grosses sommes.

- Ils n'ont pas fait cela pour l'argent. C'était de la provocation. Ils sont venus nous dire bonjour. Il savait que ce bar était sous notre protection. Cela veut dire que quelqu'un les rencardé sur certains de nos deals.

- Tout le monde sait que cette zone est sous notre contrôle...

- Non c'était bien trop précis. Bien trop ciblé. En plus, on vient à peine d'ouvrir le bar. Il n'était pas encore dans nos actifs habituels. Ça veut dire que la personne qui moucharde a des infos d'en haut.

- Des suspects en-tête ?

Ivan qui vient de poser la question met tout de suite un froid dans la pièce. Andres réfléchit quelques instants, avant de ne rien dire et de les libérer. Il a sûrement sa petite idée. Ils se retrouvent seul à seul.