3 : Une mystérieuse école

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Ce chapitre fait environ 4300 mots, un peu de langage vulgaire mais rien d'alarmant pour autant.

Ce qui est en italique peut représenter plusieurs choses. Si c'est tout seul, il s'agit des pensées du personnage qui est mis en avant. Si c'est également en gras (donc gras + italique), c'est ce qu'écrit le personnage.

Si c'est juste écrit en gras, c'est quelque chose qui est écrit et que notre personnage est en train de lire.

Ce qui est mis entre "guillemets" et souligné ce sont des titres de livres.



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Charlie regarda avec plaisir la petite bourse que Mme Gloucester venait de lui donner. L'argent dans ses mains devait lui tenir pour deux semaines encore avant son prochain salaire, mais cela convenait parfaitement à la jeune femme.

Elle avait droit à 180 diamators de salaire. Son appartement lui en coûtait 60 et la couturière lui en avait retiré tout autant pour les deux dernières semaines, où elle lui avait fourni nourriture et tenues de rechange, aussi bien pour la ville que pour le travail. Charlie avait été soulagée de voir que les tuniques n'avaient pas de cols larges qui auraient pu laisser entrevoir ses légères courbes. Elle avait l'intention d'utiliser cet argent de façon aussi économe que possible. 

Elle avait fait une liste des choses prioritaires qu'elle devait acheter. Quelques produits d'hygiène, de la nourriture peu chère et de quoi cacher son genre, continuant de se travestir sans difficultés.

Mme Gloucester l'avait plutôt gâtée, lui offrant régulièrement des légumes pendant ces deux dernières semaines mais glissait également dans la poche de son employé de petites pâtisseries. Même si Charlie était plutôt gênée, elle avait préféré ne rien dire. À ses yeux le comportement de sa patronne envers elle lui donnait l'impression que la femme avait pitié d'elle, même s'il s'agissait plus probablement de simples actes de générosité. La couturière le faisait après tout aussi avec les autres employées même si c'était moins fréquent que pour elle.

En deux semaines, Charlie avait appris à manier l'aiguille et le fil avec une nouvelle habileté qui lui occupait bien l'esprit. Elle plongeait dans le travail pour ne pas trop regretter son passé, mais la différence était parfois si nette qu'elle ne pouvait s'empêcher de rester tétanisée un moment. Par chance, cela arrivait plutôt quand elle était seule, mais la jeune fille avait eu la sensation d'être une statue pendant l'une de ses heures de couture.

Elle avait juste songé qu'elle avait énormément de temps pour elle dans ce monde et elle était restée pétrifiée en se rappelant qu'auparavant, elle était simplement en cours.

Toutes les heures à travailler dans son école, à faire des devoirs et des révisions, à apprendre pour obtenir un diplôme, s'accomplir et avoir le métier qu'elle souhaitait faire, tout le temps qu'elle avait consacré à ce projet venait de voler en éclats en mourant. Personne ne pouvait savoir ici tout ce que ses connaissances représentaient. L'évocation du nom de son école ou même des matières ne parleraient pas à qui que ce soit. 

Comment parler de l'électricité quand ce n'était même pas un concept ,dans ce monde où tous étaient éclairés par des fées volantes ? Pourrait-elle même réentendre une langue qu'elle avait apprise, dans la bouche d'un autre qu'elle ? Ses connaissances en politique avaient-elles encore du poids à présent qu'elle était dans un royaume et non une république ?

Les secrets des uns font le malheur des autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant