Environ 4900 mots pour ce chapitre, mais environ 2000 mots sont un conte qui est également disponible dans un recueil que j'ai commencé et qui est à part de cette histoire. Ces contes seront cependant considérés comme faisant partis de la diégèse de l'univers de cette histoire, en particulier celui-ci.Pas d'avertissement à dire en particulier, alors bonne lecture !
**********
William ne fut pas surpris par la pure stupeur qui s'affichait sur le visage de Charlie, mais il garda un visage impassible, quand bien même son esprit s'agitait.
À côté de lui, Arthur regardait son aîné comme si celui-ci avait perdu l'esprit, mais il modifia son expression lorsque Charlie le regarda à son tour, cherchant probablement à lire sur le visage d'Arthur un signe qui signifierait que William n'était pas sérieux. Mais son frère, taquin lorsqu'il n'était pas en présence d'humains, était à présent aussi expressif qu'une statue.
— Un costume ? répéta Charlie.
— Vous avez dit avoir été engagé comme couturier, il me paraissait évident que je pouvais vous demander cette faveur, puisque vous avez les compétences adéquates pour ce travail, tenta de justifier William.
En vérité, l'Hélios se doutait que sa demande n'avait rien de raisonnable. Mais il avait agit sur un coup de tête, quelque chose qu'il faisait de plus en plus depuis quelques années. La raison lui paraissait plus qu'évidente.
En entendant Charlie parler dans la bibliothèque, à quelques allées de celle où se trouvaient les deux frères un peu plus tôt, William avait voulu tenter d'échanger quelques mots avec l'humain, ne serait-ce que pour le remercier pour son aide de la veille en cuisinant avec lui et Henri.
Cependant, en voyant que Charlie était avec un membre de l'Élite, les deux Hélios s'étaient figés, craignant un instant d'être découverts avant de se fustiger. Ils portaient leurs perruques, et leurs vêtements de toile un peu grossière les rendaient difficilement remarquables. Il y avait peu de chance qu'un membre de l'Élite les reconnaisse simplement en les croisant, sans leur prêter attention.
Une curiosité inhabituelle avait poussé les deux Estaffes à écouter la conversation entre Charlie et l'un de leur ennemi. Après un petit moment, ils avaient compris que les deux hommes s'étaient engagés à être les cavaliers l'un de l'autre, à cause d'un pari alcoolisé. Arthur avait d'ailleurs reniflé du nez d'une manière qui trahissait son amusement.
Quelle ironie que Charlie ait pour cavalier Peter de Nemours au prochain bal costumé. Le pré-Élitien blond n'avait que peu d'intérêt à leurs yeux. Après tout, il n'avait été inscrit à l'Élite qu'après la signature du Serment Rouge, et même si le petit garçon de l'époque était à présent un combattant aguerri, c'était sa réputation qui avait atteint les oreilles des deux Hélios en premier lieu.
Une réputation somme toute déplorable pour un membre de l'Élite. Alors que l'école interdisait qu'une fille entre dans ses lieux sans permission, la réputation volage de Peter de Nemours avait certainement dû lui attirer quelques soupçons de la part de la direction de l'école. Il avait été même élu quelques temps plus tôt « jeune homme le plus beau du royaume » dans un magazine ennuyeux que William avait vaguement aperçu un jour.
Et donc, ce jeune homme à la réputation sulfureuse devait être le cavalier de Charlie ?
L'idée de venir lui aussi au bal costumé avait germé dans l'esprit de William, sans qu'il ne puisse l'en empêcher.

VOUS LISEZ
Les secrets des uns font le malheur des autres
FanfictionCharlie Spenda n'a que vingt ans au moment de mourir. Elle ne s'attendait pas à rouvrir les yeux sur un visage irréel, serti de deux émeraudes qui la dévisagent, sans émotion. « Sais-tu qui nous sommes ? » « Non » Charlie va alors saisir cette...