16 : En piste

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Bonjour à tous ! Ce chapitre fait environ 4400 mots, aucun avertissement en particulier.

Bonne lecture !




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William aurait adoré pouvoir se rendre au bal costumé, l'esprit tranquille, en croyant que la soirée ne pouvait que bien se passer.

Du moins, il aurait pu le croire, s'il n'avait pas des difficultés à gérer ses frères alors qu'ils n'avaient même pas quitté leur demeure. Il patientait dans le salon avec Richard, et Arthur, qui se partageaient un grand miroir suspendu dans un coin de la pièce.

Il savait pertinemment que regarder Arthur ajuster la longueur de sa jupe de soldat romain dans un miroir était un signe avant-coureur d'un désastre imminent. Son cadet ne cessait de remonter le vêtement plus haut sur sa taille, ou au contraire de l'abaisser.

— Tu sais que tu ne participes pas à un évènement de mode quelconque ? demanda-t-il.

— J'essaye de savoir à quelle hauteur doit s'arrêter la jupe pour que je sois le moins reconnaissable.

— Je serai surpris si quelqu'un remarque que tu es un Estaffes à cause de tes genoux, souligna sagement Richard en intervenant. William, est-ce que tu trouves que les rides sont bien dessinées ?

L'aîné des Estaffes soupira, avant d'affirmer que le résultat était plus qu'acceptable, rassurant son frère par la même occasion. Sans atteindre le niveau de Charlie, il fallait avouer que Richard s'était bien entraîné pendant le dernier mois.

— Je ne pensais pas être si malhabile, avoua Henri.

Son frère venait de descendre l'escalier, les plis de son costume de faucheuse traînant autour de lui. William remarqua qu'il avait utilisé la teinture blonde temporaire pour changer un peu son visage, même si personne n'était censé le voir sous sa grande capuche.

— Tu aurais dû être plus attentif lorsque Charlie te donnait des conseils.

— Mais je l'étais ! affirma l'Hélios. Il mettait des aiguilles à certains endroits pour faire tenir les plis pendant qu'il ajustait le tissu. En revanche, lui est un couturier, pas moi. J'aimerai arriver au bal sans abîmer mon costume, ni trébucher à cause d'elle.

William laissa à Richard le soin d'aider leur frère, montant à l'étage pour y chercher les deux plus jeunes membres de la fratrie. Il trouva Edward face au miroir de la salle d'eau, les cheveux et les sourcils à présent d'un brun sombre. Ajoutés au cache-œil gauche, à la fausse barbe broussailleuse et à la moustache soignée, il était improbable que quiconque reconnaisse le visage d'un Estaffes derrière cet attirail.

— Arthur est indécis sur la manière d'ajuster sa tenue ? supposa Edward.

— Il est lui-même, tout simplement. Il pense que ça va nous détendre, avant d'aller au bal...

— J'espère qu'il saura se tenir, intervint une autre voix. Je pense qu'il est prêt à nous causer des ennuis.

William regarda son benjamin s'avancer vers lui, le regard agacé derrière son masque blanc. Même si Tybalt ne l'aurait pas admis, il était évident que le costume qu'il portait lui plaisait. Ils avaient tous été surpris de voir Charlie venir au bout d'une semaine à peine avec la tenue presque finie. Et les dernières retouches s'étaient bien passées, malgré l'humour sarcastique de son frère.

Les secrets des uns font le malheur des autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant